samedi 12 avril 2014

La division n’empêche pas le travail national

Dr Youssef Razqa

La réunion des ministres des Affaires étrangères  de la Ligue arabe au Caire a pris fin. Les participants ont écouté l’exposé de Mahmoud Abbas. Ils ont pris des décisions dont les plus importantes sont : La décision d’encourager le président de l’Autorité, que le responsable de la crise est Netanyahu, tout en remerciant les efforts de John Kerry. La deuxième décision était l’invitation des gouvernements arabes  de rester fidèles à leurs engagements et de fournir 100 millions de dollars par mois qui seront une garantie pour l’occupation, et les remplacer par l’argent des donateurs et transférer les impôts en cas d’arrêt. La troisième décision est l’encouragement d’Abbas dans la continuation des négociations, la demande auprès de l’Amérique pour continuer son rôle d’entremetteur et de surveillant, sans allusions directes aux négociations avec une possibilité d’accepter une prolongation après qu’Israël aura libéré le 4e groupe de prisonniers.
Ce qui importe Abbas et l’AP dans ces décisions c’est la fidélité envers la décision financière car c’est le cœur de ce dont a besoin l’AP (des leaders arabes). C’est un engagement arabe qui a été décidé lors de l’avant dernier  sommet du Koweit. Malgré cela, l’AP s’est plaint à maintes reprises car les leaders arabes n’ont pas tenu leur engagement. Le Qatar est certainement le seul [pays] qui a tenu son engagement en payant sa part.
Les décisions de la Ligue lors du sommet de la veille n’ont pas apporté de nouvelles mesures. Ils se sont contentés de rappeler l’engagement des pays membres (un simple rappel à l’ordre). La ligue n’a proposé aucun support de travail qui rendrait cet engagement obligatoire. Ici, j’aimerais rappeler les décisions arabes qui ont promis des centaines de millions afin de reconstruire Gaza suite aux guerres de 2008 et 2012, pas un seul centime n’est parvenu [aux palestiniens]  mis à part les dons du Qatar pour Gaza et l’AP, ces dons étaient hors des décisions du sommet. C’est pourquoi, la question qui tracasse l’AP et intrigue tous les palestiniens est : cet argent va-t-il [leur] parvenir un jour ?Et qu’est ce qui assurera leur arrivée ? Car cet argent est ce qui donne à l’AP le pouvoir de survie, et donne au peuple et à l’AP le pouvoir de résister face à Netanyahou.
 Je ne suis pas d’accord avec Abbas concernant les négociations, mais je ne suis pas en désaccord sur la nécessité de percevoir un coup de pouce arabe qui aiderait le peuple palestinien à résister. Il ne faut pas non plus qu’Abbas se taise sur le blocus de Gaza, car la levée du blocus est une force pour la résistance du peuple et c’est un vaste domaine pour l’administration des dossiers nationaux jusqu’à ce que la division prenne fin et que l’unité reprenne du service.
Abbas a montré les dossiers de négociations aux leaders des pays arabes, parmi ces pays il y en a qui sont en désaccord avec Abbas, c’est le cas des Emirats et de l’Egypte. Mais le désaccord n’empêche pas Abbas de se réunir avec eux et de leur exposer les détails des négociations. Pourquoi ne fait-il pas la même chose avec le Hamas, le Jihad [Islamique] et les autres factions ? Pourquoi ne se réunit-il pas avec eux et leur montre le détail des négociations, et leur expose sa vision future d’après cette crise et écoute leurs propositions ?
Le cercle du travail national s’agrandit comme les réunions communes malgré la division et la divergence des membres concernant les projets politiques. Le travail solitaire, les décisions solitaires rétrécissent le cercle de travail national et handicape la réconciliation et la complicité. En fin de compte, les décisions solitaires n’apportent aucun bienfait ni pour celui qui le prend ni pour la patrie Nous avons besoin d’une complicité nationale, surtout dans les affaires  politiques qui sont la base de toutes les affaires