vendredi 28 novembre 2014

Abu Tariq : "Nous sommes plus puissants aujourd'hui"

Par Ziyad Nakhalé
Le secrétaire général adjoint du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, dans une interview accordée à Falastin al-Yom le 25 novembre 2014, a déclaré :
« Le plan appelé Serry est en réalité une vision « israélienne » pour la reconstruction, mais sous administration internationale. De plus, il accorde une légalité internationale au blocus imposé depuis sept ans sur la bande de Gaza. C’est pourquoi nous refusons ce plan par principe et toutes les formations palestiniennes ont adopté cette position.
Ziyad Nakhalé, dit Abu Tariq, secrétaire général adjoint du mouvement du Jihad islamique enPalestine
Il est nécessaire d’insister sur notre position consistant à lever entièrement le blocus, la poursuite de la guerre pendant plus de 50 jours visait à mettre fin au blocus. Dans tous les cas, si le blocus est maintenu et que la reconstruction est gérée de cette manière humiliante pour le peuple palestinien, la résistance fera tout ce qui est en son pouvoir pour achever le blocus, même si elle devrait s’engager dans une nouvelle confrontation. La situation ne peut durer ainsi et "Israël" sait plus que tous les autres qu’en poursuivant le blocus il ne pourra obtenir le minimum de sécurité, comme le disent ses politiciens. »
A propos de la situation dans al-Quds :
« "Israël" n’a jamais cessé sa politique de répression et d’oppression à l’encontre du peuple palestinien dans la ville d’al-Quds. Les mesures de judaïsation se poursuivent, la démolition des maisons et l’expulsion de leurs habitants, sous des prétextes divers, les mesures de colonisation et de profanation de la mosquée al-Aqsa et finalement, le retrait de la nationalité "israélienne" que personne d’ailleurs ne regrette, toutes ces mesures et d’autres ne changeront rien au fait qu’al-Quds est notre capitale éternelle, elle fait partie de notre doctrine. La volonté des Palestiniens à la défendre ne peut être brisée, aussi longtemps que dure l’occupation. Certes, Gaza et les autres villes palestiniennes sont concernées par ce qui se passe dans al-Quds, tout le peuple palestinien, les peuples arabes et musulmans aussi. »
« L’accentuation du blocus contre la bande de Gaza influe négativement sur la résistance et ses moyens pour renforcer ses capacités. Au cours de la guerre de 2014, la partie la plus importante des fusées était de fabrication locale. Cela veut dire que quiconque a pu faire cela et a poursuivi le combat pendant près de deux mois peut trouver les moyens pour faire plus. Je peux affirmer en toute confiance que la résistance n’est pas moins puissante qu’avant, avant la dernière guerre. Et même, peut-être plus puissante par rapport à certains aspects. La résistance n’a pas arrêté, même un instant, de consolider ses capacités dans tous les domaines. »
Q. "Israël" prétend qu’il a détruit la majeure partie des armes de la résistance
« "Israël" peut dire ce qu’il veut, mais la réalité est tout le contraire. La guerre et l’agression furent stoppées lorsqu’il y a eu l’accord de cessez-le-feu au Caire, et jusqu’à la dernière minute, la résistance était sur le terrain, avec ses hommes, ses combattants et son peuple. Elle n’avait arrêté de viser les villes et colonies de l’ennemi que lorsque l’heure zéro a été fixée, et cela par décision de la direction de la résistance. Si "Israël" avait pensé avoir détruit la majorité des armes de la résistance, comme il l’affirme, il aurait certainement poursuivi son agression. 
Sa délégation aux négociations attendait au Caire la position de la résistance. Ses colons, à 10 kms, avaient évacué la bordure de Gaza et n’y sont revenus que lorsqu’ils furent certains et qu’ils ont entendu la proclamation du cessez-le-feu par la résistance. Dans tous les cas, je peux affirmer que la résistance est plus puissante et plus capable de ce qu’elle était avant l’agression de 2014. »
Q. La résistance est-elle en recul dans le cadre des évolutions dans les Etats arabes ?
« A première vue, il le semble, mais si nous étudions la situation régionale et internationale avec précision, nous trouvons que la résistance, malgré les tentatives de l’ignorer sur le plan médiatique, est à la base de toute chose. Il est vrai que la résistance peut assister à des situations de flux et reflux, mais elle est toujours présente, tant qu’il y a une chose qui s’appelle la question de la Palestine. Qui peut ignorer une question aussi ample que la question de la Palestine ? La résistance est le peuple de Palestine et elle est laPalestine en soi. La Palestine attire les cœurs de toute une nation, les arabes et les musulmans, et avec eux les libres de ce monde. Qui peut encercler tout ce monde ? Il faut savoir que nous sommes aujourd’hui plus puissants que toute période passée, en tant que résistance et en tant qu’esprit de la résistance. »
Source : Falastin al-Yom
Traduction : Baladi