L'Egypte a annoncé mercredi soir une prolongation pour une durée de
cinq jours de la trêve entre l’entité sioniste et le Hamas à Gaza.
La nouvelle trêve prendra donc fin mardi à 00H01, heure locale (lundi
21h01 GMT), un nouveau répit devant permettre la poursuite sous l'égide
des services de renseignements égyptiens de difficiles négociations qui
achoppent notamment sur la question, cruciale pour les Palestiniens, de
la levée du blocus imposé depuis 2007 par « Israël ».
Trois quarts d'heure avant l'expiration de la trêve, le chef de la
délégation palestinienne au Caire, Azzam al-Ahmed, a annoncé un "accord
pour donner plus de temps à la négociation".
"Il y a un accord sur plusieurs points concernant une levée du blocus" qui asphyxie la bande de Gaza, a-t-il en outre affirmé.
Les Palestiniens, qui ont envoyé au Caire des représentants du Jihad
islamique, du Hamas, qui contrôle Gaza, et de l'Organisation de
libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l'Autorité palestinienne
présidée par Mahmoud Abbas, font de la levée du blocus imposé depuis
sept ans sur Gaza une condition sine qua non au cessez-le-feu.
Interrogée par la télévision de son mouvement, Ismaïl Haniyeh, le
dirigeant du Hamas à Gaza, a répété mercredi soir qu'"il n'y aura
cessez-le-feu qu'avec la levée du blocus", arguant que "les sacrifices
de notre peuple nous interdisent de brader nos exigences".
« Israël », lui, voudrait obtenir la démilitarisation de la Résistance à Gaza. Les Palestiniens refusent d'en entendre parler.
Les deux parties semblent cependant se diriger vers un compromis qui
tendrait à confier à l'Autorité palestinienne, tout juste réconciliée
avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des
frontières de Gaza.
Le Hamas et l'OLP ont récemment entamé une réconciliation et formé un gouvernement d'union nationale.
Assouplissement plutôt que levée du blocus
Selon un document que l'AFP a pu consulter, les Egyptiens proposent
avant toute chose un sursis: après l'obtention d'un cessez-le-feu
permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois.
Alors seront discutés les principaux points de blocage: l'ouverture
d'un port et d'un aéroport pour alléger le blocus et la restitution par
le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération
de prisonniers palestiniens.
Le Caire propose enfin que la zone-tampon le long de la frontière de
la bande de Gaza avec « Israël » soit graduellement rétrécie et placée
sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne.
Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se
contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts en
vertu d'accords entre « Israël » et l'Autorité palestinienne.
Selon des négociateurs palestiniens, « Israël » consentirait à
alléger les restrictions à deux points de passage de la frontière entre
Gaza et les territoires occupés, l'un pour les personnes, l'autre pour
les biens. Ce dernier serait sous supervision internationale.
Selon la presse israélienne, « Israël » accepterait aussi l'entrée
d'argent sous de strictes conditions pour payer les dizaines de milliers
de fonctionnaires qui attendent leur salaire depuis des mois, et
d'étendre les zones de pêche.