jeudi 20 mars 2014

Golan: Israël frappe des cibles syriennes, le spectre de la guerre d’usure

C’est l’armée syrienne qui, pour la première fois a été la première à riposter à l’attaque israélienne  perpétrée ce mercredi contre ses positions sur le Golan.
"Ces actes agressifs menacent la sécurité de la région", s’est contenté de dire son commandement, en commentant les frappes israéliennes perpétrées ce mercredi contre des cibles syriennes sur le Golan, en riposte, selon les déclarations israéliennes, à l’explosion d’un engin piégé mardi au passage d’une patrouille israélienne de parachutistes dans le Golan occupé. Il est question d'un soldat israélien tué et de trois autres blessés, alors que les agences avancent 4 blessés
Dans la soirée, l’agence Asia News a indiqué que le ministère syrien des affaires étrangères a adressé deux messages de plaintes aux Nations Unies et au Conseil de sécurité, pour condamner ce qu’il a  considéré être « une nouvelle violation flagrante de l’accord de séparation des forces, de la charte des Nations Unies et du Droit international ». Les deux lettres ont qualifié de « mensongères »  les justifications israéliennes de l’agression contre une position syrienne.  
Les raids aériens israéliens qui ont visé une infrastructure d'entraînement de l'armée syrienne, des QG militaires et des batteries d'artillerie, d’après un communiqué militaire israélien ont fait un mort et sept blessés selon l'armée syrienne. Selon l’AFP, ils marquent la plus grave escalade depuis 40 ans sur les hauteurs du Golan, un plateau dont la majeure partie a été occupée par Israël après la guerre israélo-arabe de 1967.  
Mille menaces et menaces
Contrairement aux réserves syriennes, les responsables israéliens se font bavards et leurs mises en garde fusent de toutes parts
"Nous attaquons ceux qui nous attaquent", a averti leur chef du gouvernement Benjamin Netanyahu. "L’armée israélienne a attaqué des cibles en territoire syrien. Il s'agissait de cibles d'éléments syriens qui ont non seulement favorisé, mais aussi coopéré avec les attaques contre nos forces", a-t-il prétendu.
Il a souligné qu'Israël continuerait aussi à "interdire le transfert d'armes par air, mer et terre", en allusion aux équipements militaires destinés au Hezbollah.
 Même son de cloche de la part de son ministre de la Défense Moshé Yaalon qui a attribué au pouvoir syrien "la responsabilité" des violences. "S'il continue à coopérer avec les agents terroristes qui cherchent à nuire à Israël il paiera un prix élevé".  
Retour à la guerre d’usure   
Ces menaces cachent derrière elle une grande appréhension. Celle d’un changement des règles de jeu. C’est-à-dire une longue guerre d’usure sur la frontière syrienne. Un changement radical, quand on sait que la ligne de cessez-le-feu était restée jusqu'à présent calme depuis l'armistice de 1974 consécutif à la guerre de 1973.
En rapportant les images de l’attaque de mardi, les medias israéliens n’ont pas manqué de faire la comparaison avec le Liban, lorsque leurs soldats occupaient encore le sud du pays des cèdres.
Mais cette fois-ci, ils craignent par-dessus tout aussi une implication syrienne.
« Les Syriens et le Hezbollah veulent entraîner Israël dans une guerre d'usure à la frontière nord au moment et au rythme qu'ils imposent », estime l'analyste militaire du quotidien Yediot Aharonot.
"L'attaque était professionnelle, il ne fait aucun doute que les Syriens étaient au courant, et peut-être même qu'ils l'ont menée pour le compte du Hezbollah", a dit le général Amos Yadlin, ancien chef des renseignements militaires, sur l'attaque de mardi contre la patrouille israélienne.
"Cela change les règles du jeu, et lorsque l'autre partie (la Syrie) change les règles du jeu, Israël doit faire passer le message que le prix va être très élevé", selon lui.  
L’an dernier, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a annoncé le soutien à la résistance pour libérer le Golan occupé.
Une proposition qui a tout de suite été accueillie favorablement par le président syrien Bachar al-Assad.