jeudi 6 mars 2014

A l’aéroport du Caire, des dizaines de femmes résistent à l’arbitraire gouvernemental

Ces femmes, une soixantaine, font partie des 100 volontaires de nombreux pays ayant répondu à l’appel au secours des femmes du territoire palestinien martyr de Gaza, où elles ont été invitées à se rendre pour célébrer ensemble la Journée Internationale de la Femme, le 8 mars.
Agées de 16 à 84 ans, toutes avaient pris connaissance, avant de s’embarquer d’aéroports américains et européens, de la brutalité exercée deux jours plus tôt sur la première arrivée au Caire, la militante pacifiste américaine de CodePink Medea Benjamin, tabassée par les policiers du régime au point d’avoir l’épaule démise et un bras fracturé.
A leur arrivée au Caire, sans autre ambition que de traverser le territoire égyptien pour se diriger vers la bande de Gaza, quelques unes ont passé sans encombre les contrôles policiers, tandis que la majorité des arrivantes se voyaient interdire le passage, et sommées de rentrer chez elles.
Pas question, ont-elles unanimement répondu, s’installant ostensiblement dans le terminal, entourées de policiers, mais sous les yeux de tous les autres voyageurs qui n’en ont pas raté une miette.
Assez rapidement, les autorités diplomatiques françaises (le contingent français étant le plus fourni, suivi d’un groupe belge et un autre américain), sont arrivées sur les lieux.
Tant l’ambassadeur M. Galley que le consul général M. Bernard Regnauld-Fabre sont convenus qu’il était complètement anormal que ces citoyennes pacifiques, n’ayant au surplus aucun programme d’activité sur le sol égyptien, se voient interdire l’accès à ce pays.
A partir de minuit environ, ambassadeur et consul ont promis aux assiégées qu’ils allaient faire « tout leur possible », pour « débloquer » la situation, et permettre aux voyageuses d’entrer dans le pays.
Vers 2 heures du matin, la situation avait apparemment progressé, : la police égyptienne, consciente que son coup de force faisait de plus en plus désordre (les médias internationaux -pas nécessairement français, comme d’hab- ayant commencé à couvrir le scandale- proposait alors un marché : OK pour les libérer toutes, ... sauf 4 !
Nos quatre camarades en question étant, selon les mots d’un officiel égyptien répercutés par le consul, « des personnes dangereuses recherchées ».
Un mensonge gros comme ça, évidemment, quand on sait que Justine, Gwenaelle, Claire et Lucie, toutes âgées de 25 à 30 ans, exercent respectivement les professions d’assistante de gestion, infirmière, aide-soignante et éducatrice !
On en était là aux petites heures du matin au Caire, où la fatigue se faisait évidemment sentir dans le terminal, mais l’heure restait à la solidarité entre toutes ces femmes admirables.
Celles d’entre elles entrées sans problèmes en Egypte assuraient de leur côté l’assistance téléphonique avec les « prisonnières », et répondaient à la presse.
A suivre
http://www.europalestine.com