samedi 30 juillet 2011

La naissance d'un état palestinien aux forceps ?

29 Juillet 2011
Après 20 de négociations infructueuses avec Israël, les palestiniens auraient-ils choisi le passage en force ? C’est une bataille pour la reconnaissance qu’a entamé mercredi le président palestinien Mahmoud Abbas en déposant la candidature d’un état de Palestine à l’ONU.
« Nous allons au Conseil de sécurité via une requête au secrétaire général des Nations unies pour obtenir une adhésion à part entière à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les frontières de 1967 », a-t-il déclaré au début de la réunion de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine).
L’été –et la rentrée- s’annonce particulièrement chaud au proche-orient.  Plus de 120 nations du Moyen-Orient, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine ont déjà approuvé cette initiative, le gouvernement d'Israël et les Etats-Unis, au conseil de sécurité ont déjà exprimé leur opposition à cette démarche.
De la sueur donc, et des larmes.
Si dans un premier temps, Benyamin Netanyahou s’était montré ouvert aux négociations, les relations se sont largement tendues depuis le début de la semaine. Chacun jouant désormais une partie d’échecs diplomatique délicate.
Mardi à New York, Riyad Mansour, le représentant palestinien s’est effondré en pleurs devant les membres du Conseil de sécurité, appelant l’ONU à reconnaître l’Etat de Palestine. Moins sentimental, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, Ron Prosor a pris à partie Riyad Mansour en lui demandant « au nom de qui il allait présenter le projet de résolution en septembre ? Monsieur Abbas ou le Hamas ? ».

Un déploiement de forces le long de la frontière syrienne

Décidé, Mahmoud Abbas n’en reste pas moins prudent, souhaitant éviter « une confrontation avec les Américains », certains observateurs palestiniens s’interrogent même sur l’honnêteté de sa démarche et voient dans son attitude le souci de chercher une porte de sortie. C’est que le pari est risqué : une simple mesure symbolique, voire un échec de l’opération affaiblirait d’autant la position de l’Autorité palestinienne et de Mahmoud Abbas. Connu pour son opposition à l’autorité palestinienne, le think tank politique Al Shabaka craint même l’avènement d’un bantoustan palestinien, sorte d’état-mirage réservé à une population de seconde zone. 
L’heure est donc aux opérations de sauvetage. La France et la Ligue arabe travaillent ensemble afin d'éviter des confrontations irréversibles à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Mais sur le terrain, les couteaux sont tirés. Avigdor Lieberman, le Ministre des affaires étragères d’Israel a déjà menacé les palestiniens de « représailles ».  Selon l’agence de presse Guysen News, Tsahal s’entrainerait le long de la frontière syrienne. L’armée israélienne se prépare à l’éventualité d’un déploiement de soldats syriens le long de la frontière nord de l'Eat juif qui défendraient activement les hommes tentant d’infiltrer le plateau du Golan en septembre : « Tsahal envisage de réagir en déployant des chars le long de la frontière, et en disposant des troupes capables de prévenir une violation de la souveraineté israélienne et de se confronter aux soldats syriens si nécessaire » précise l’agence.
Un responsable du Ministère de la défense a prévenu de son côté que « le commandement des forces terrestres a institué un ensemble de règles à respecter, à destination des snipers qui auront pour mission de stopper les marcheurs et les manifestants, précisant notamment à partir de quelle distance ils sont autorisés à ouvrir le feu ». De la sueur, des larmes et du sang ?