mercredi 2 novembre 2011

La Syrie, punie, pour cause de désobeissance

02 Novembre 2011
IRIB- 26 octobre 2011. C'est le 17e anniversaire de la signature, à Wadi Araba, du traité de paix entre l'entité sioniste et le régime jordanien.
Il s'agit du quatrième traité de ce genre, signé, par les "Israéliens", après les accords de Camp David avec l'Egypte de Sadat, les accords du 17 mai 1983, avec le Liban, présidé, alors, par Amin Gemayel, puis, ceux d'Oslo, avec l'Organisation de Libération de la Palestine, dirigée, à l'époque, par Yasser Arafat. Le quatrième traité signé… Mais le troisième, qui continue d'être en vigueur, après l'annulation du traité du 17 mai, par le Liban, moins d'un an après sa signature. Tous ces traités ont été signés, étant donné le flou qui a régné, après la guerre d'octobre 1973, dans les conditions de la défaite encaissée par les Arabes, dans la guerre du 5 juin 1967, face à l'armée israélienne, qui a pu occuper, militairement, le reste des territoires palestiniens, qui n'avaient pas été occupés, en 1948 (Cisjordanie, y compris, la partie Est d'al-Aqsa et Gaza), la totalité de la Sinaï égyptienne et du plateau du Golan syrien, situés, respectivement, à quelques kilomètres du Caire et de Damas.
A la défaite, s'ajoutaient les profonds changements qu'ont connus, du moins, les pays arabes limitrophes de l'entité sioniste (l'Egypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban). Ces changements étaient dissemblables pour ce qui est de la disposition de chacun de ces pays à se plier à la nouvelle donne matrice de tout genre de considérations défaitistes.
Une douzaine d'années après la défaite du 5 juin, l'Egypte d'Anwar Sadat avait, complètement, changé de cap, en rompant avec le nassérisme et l'alliance avec l'Union soviétique et en approfondissant ses relations avec les Etats-Unis. La voie était, ainsi, ouverte à la paix, sous sa version israélienne, qui n'est rien d'autre qu'une pacification, au sens propre du terme.
Sadat a effectué sa visit" surprise", à al-Qods occupée, et a prononcé un discours, à la Knesset, avant de se rendre à Camp David, pour signer avec Menahem Bégin et sous le parrainage du Président américain, Jimmy Carter, des accords de paix, qui stipulaient la démilitarisation de la Sinaï, qui renonçaient aux promesses concernant les droits du peuple palestinien et à l'application de la résolution 242 prévoyant le retrait de l'armée israélienne de tous les territoires arabes occupés, après le 5 juin 1967.
En un mot, l'Egypte, le plus grand, parmi les pays arabes, avait déserté le camp arabe et se détournait de la cause palestinienne, alors que la propagande officielle tenait à persuader le peuple égyptien que l'Egypte a le droit de se consacrer à "manger du pain", après avoir donné tout ce qu'elle a donné, en matière de sacrifices, au service des causes arabes.
Pour ce qui est du régime Jordanien, la paix qu'elle a conclue avec les "Israéliens" n'avait rien de surprenant, et ce, pour des raisons bien connues. Mais il est évident que la fragilité du pays, sa dépendance des aides extérieurs, et tout particulièrement, américaines, et la forte présence de l'élément palestinien, parmi ses habitants, expliquent son retard, quant à la normalisation avec l'entité sioniste : Les accords de Wadi Araba ont été signés, en 1994, seulement quelques mois après les accords d'Oslo.
Reste à noter que le décampement de la Jordanie n'était pas moins lourd de conséquences négatives, sur le plan stratégique que celui de l'Egypte : 380 kilomètres de frontières avec la Palestine occupée et autres atouts géographiques et démographiques, particulièrement, précieux, pour la lutte armée contre l'occupation israélienne.
Pour ce qui est du Liban, aussi petit et fragile que la Jordanie, on sait, depuis toujours, que la paix avec "Israël" et la rupture avec l'arabité, étaient un souhait cher à une partie de Libanais. L'occasion n'a donc pas été ratée et la signature des accords du 17 mai a eu lieu, à un moment où la guerre civile faisait rage, tandis que l'invasion israélienne, en 1982, faisait de Beyrouth la première capitale arabe qui tombe sous l'occupation.
Il est vrai que le peuple égyptien, tout autant que le peuple jordanien, a, toujours, manifesté son refus de ces humiliants accords. Mais le refus libanais, populaire et armé, était tel qu'il a, non seulement, balayé les accords de paix, mais aussi, l'occupation israélienne elle-même.
De plus, la résistance libanaise et la lutte ardente et très chère payée, par les combattants du Hezbollah, ont brisé, en 2006, la légende de la suprématie militaire israélienne et celle de son armée, prétendument, invincible. Et du même coup, elles ont contribué à mettre fin aux projets de domination israélo-américains, qu'on cherchait à imposer à la région, sous la couverture du soi-disant processus de paix israélo-arabe.
Ces résultats n'étaient, en aucun cas, possibles à réaliser, sans l'aide et la participation active de la Syrie. Il est vrai que la Syrie n'a pu récupérer qu'une partie du Golan occupé. Ses détracteurs arabes en profitent, pour adresser au régime syrien, tout genre d'accusations injustes et malveillantes, qu'ils font monnayer, dans le marché de la démagogie, moins par attachement à la cause nationale syrienne ou arabe, que par "enragement" vis-à-vis d'un régime, qui est le seul à refuser la paix israélienne et ses désastreuses conséquences.
Une violente altercation, et c'est Hosni Moubarak, qui l'a reconnue, en 1995, a éclaté entre Hafez al-Assad et Anwar Sadat, lors d'une visite effectuée par ce dernier, à Damas, dans le but d'avoir son consentement, au sujet de la paix qu'il était sur le point de conclure avec les Israéliens.
La Syrie pouvait, peut-être, plus facilement que l'Egypte, récupérer ses territoires occupés, dans le cadre d'un accord de paix/soumission. Mais sa position de principe est connue par tous : Oui à la paix juste, conditionnée par le retrait israélien de tous les territoires arabes occupés, en 1967, et par le plein respect des droits inaliénables du peuple palestinien.
Cette position, mais aussi, le soutien, sans faille, à la résistance, au Liban et à l'alliance avec l'Iran, et non pas le manque de démocratie et de liberté, sont tout ce qui explique les complots tramés et les campagnes menées contre la Syrie, par les forces de l'hégémonie, qui, de Washington au golfe Persique, en passant par Tel-Aviv, ne font qu'abuser, en les bafouant, des valeurs de démocratie, de liberté et de droit.
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