lundi 31 octobre 2011

La résistance palestinienne riposte et les sionistes se terrent

Fadwa Nassar
Lundi 31/10/11
L’aviation sioniste a commis un nouveau massacre le samedi 29 octobre, dans la bande de Gaza. Cinq résistants du Jihad islamique assassinés, dont un commandant régional des Brigades al-Quds, branche armée du Jihad islamique, Ahmad Cheikh Khalil. Ce premier raid meurtrier est suivi par deux autres, visant toujours les combattants des Brigades al-Quds. Quatre martyrs tombent, deux au sud, près de la frontière avec Rafah, et deux autres, près de l’aéroport de Gaza. Et après l’accord tacite de cessez-le-feu sollicité par les sionistes, un membre du FDLP est assassiné par l’aviation ennemie, qui n’a cessé de survoler la bande de Gaza, tout au long de la journée du dimanche.
La résistance palestinienne a aussitôt riposté à la nouvelle agression. Ses batteries de fusées furent mises en mouvement et les Brigades al-Quds ont soumis plusieurs colonies sionistes situées au sud de la Palestine occupée à ses frappes nourries : les colonies d’Asdod et d’Ofakim sont touchées par trois fusées de type Grad, le site de Karm Abou Salem par deux obus, et la colonie Netev Haasar par une fusée, Sderot et Ascalan par quatre fusées Quds. Un sioniste est tué et 48 blessés. Le porte-parole des Brigades, Abou Ahmad, déclare que celles-ci ripostent et riposteront à toute attaque en provenance des sionistes, affirmant que l’ennemi a commis  « un crime odieux en tuant nos dirigeants et cadres des Brigades al-Qods », et considérant que « cette intensification est la plus grave depuis plusieurs mois. Les Brigades riposteront de manière qualitative. Nous ne pourrons plus parler d’accalmie, ce qui nous importe, ce sont les martyrs tombés et notre riposte sera appropriée et qualitative ».
Dans un communiqué, les Brigades al-Qods ont annoncé que le bombardement sioniste a visé une base d’entraînement placée sous la direction du martyr Ahmad cheikh Khalil, qui avait échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. De son côté, Ahmad Mudallal, membre de la direction du Jihad a Gaza, a expliqué que par  l’assassinat des cinq combattants, l’ennemi essaie de briser la volonté de la résistance et de mettre fin au climat de joie qui a inondé la bande de Gaza et les territoires palestiniens depuis la libération des prisonniers.
Le Hamas a pour sa part dénoncé ce nouveau crime et fait porter au gouvernement sioniste la responsabilité de tout ce qui peut en découler. Les branches armées des comités populaires de la résistance ainsi que du FPLP ont réclamé la riposte aux crimes de l’occupation et le refus de toute accalmie où les sionistes poursuivent leurs attaques.
Réduire l’impact du fiasco israélien
Selon les divers analystes et commentateurs, cette nouvelle attaque de la part des sionistes contre la résistance dans la bande de Gaza peut être expliquée par plusieurs raisons, la première étant que l’ennemi, désappointé par l’échange de prisonniers qui a eu lieu, il y a moins de quinze jours, a voulu affirmer qu’il détient toujours l’initiative et que ses armes continueront à tuer. L’échange du soldat sioniste contre les prisonniers palestiniens a été ressenti comme un fiasco au sein du pouvoir sioniste, ce qui explique les appels au meurtre des prisonniers libérés, en Cisjordanie et dans la ville d’al-Qods, lancé par des colons et appuyés par les officiels. Une attaque contre la résistance pourrait limiter l’impact de ce fiasco et de cet affront, durement ressenti par une société coloniale et raciste, qui se considère au-dessus des lois terrestres et célestes.
L’Etat sioniste a également voulu mettre fin au climat de joie et d’enthousiasme au sein du peuple palestinien, et notamment à Gaza, où se trouvent la plupart des prisonniers libérés récemment. Il a cherché de plus à détourner l’attention de sa population, qui se prépare à affronter le gouvernement  sur des sujets de politique économique. Etant donné que la société sioniste est, dans son ensemble, favorable aux cris de guerre, lorsqu’il s’agit de tuer des résistants et les Palestiniens plus généralement, une telle provocation de l’armée sioniste contre la résistance à Gaza sert à réduire l’effet de la contestation interne. En outre, l’attaque d’une seule formation, le Jihad islamique, visait à semer la discorde entre les groupes de la résistance, croyant que les autres formations, et notamment le Hamas, ne rejoindraient pas la  riposte et qu’ils laisseraient le Jihad islamique affronter seul les sionistes. Mais la fermeté de ton des dirigeants du Hamas ont mis fin à cette éventualité imaginée par les sionistes.
Ce que certains médias ont appelé « escalade de la violence » n’est en fait qu’une agression de plus menée par l’Etat sioniste contre la résistance, qui a riposté. Pour les dirigeants du Jihad islamique, il n’est plus question de laisser assassiner les combattants et la population, et toute attaque sera aussitôt repoussée. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont répondu au médiateur égyptien, auquel ont fait appel les sionistes, demandant à retourner à l’état d’accalmie. Surpris par la force de frappe de la résistance palestinienne, les dirigeants sionistes se sont immédiatement tournés vers l’Egypte, lui demandant d’intervenir auprès de cette dernière pour le retour au calme. Mais pour la résistance, l’accalmie ne peut être unilatérale. L’armée de l’occupation devra également s’engager à cesser ses attaques.
Une nouvelle fois, l’armée de l’occupation a cherché la provocation avant de se retrouver face à une impasse. La nouvelle confrontation a montré que le Jihad islamique possède désormais des armes puissantes et des fusées de longue portée et que la résistance palestinienne est capable de menacer la tranquillité de deux millions de sionistes en Palestine occupée. Les médias sionistes ont même avancé la possibilité pour la résistance palestinienne de frapper Tel Aviv. Les dirigeants sionistes ne s’attendaient pas à une riposte aussi sévère ni aussi rapide. Ils réclamèrent la médiation égyptienne. Et si certaines voix, à l’intérieur du pouvoir, appellent à une guerre contre Gaza et la résistance, d’autres réclament le calme, par crainte de se voir entraînés dans une guerre dont ils ne mesurent pas à l’avance ni les retombées sur le terrain, ni les conséquences sur le plan international. L’Egypte n’est plus l’Egypte et les pays arabes vivent une situation où les peuples ont désormais leur mot à dire quand il s’agit de la Palestine.
Accalmie, droit de riposte et droit à la résistance
Si la résistance palestinienne à Gaza a accepté l’accalmie, cette fois-ci comme les autres fois, depuis la guerre criminelle de 2008-2009, elle ne renie absolument pas son droit à la riposte après chaque attaque de l’armée de l’occupation. C’est en ce sens que les dirigeants du Jihad islamique ont insisté auprès du médiateur égyptien comme dans la presse, que toute accalmie doit être bilatérale (entre la résistance et l’ennemi), équilibrée et simultanée.
Il est vrai que l’armée sioniste a poursuivi, même après l’accalmie, ses raids aériens, faisant deux martyrs, lundi à l’aube, parmi les résistants. Pour les sionistes, c’est une manière d’affirmer qu’ils restent maîtres de la situation, malgré tout et qu’ils sont prêts à rompre toute accalmie, lorsqu’ils le jugent nécessaire. La résistance, tout en respectant l’accalmie conclue dimanche soir, n’avait pas besoin de ce nouveau crime pour en être convaincue.
Au-delà du droit de riposte, la résistance palestinienne a également affirmé son droit à la résistance. Dans un entretien accordé à la télévision al-Qods, Haytham Abu Ghazlan, responsable de l’information du Jihad islamique au Liban, a mis en relief que la résistance était la situation permanente et l’accalmie une situation momentanée, voulant expliquer par là que depuis l’occupation et la colonisation de la Palestine, le peuple palestinien est en situation de guerre et de résistance contre l’ennemi sioniste. L’accalmie n’est qu’une situation momentanée qui permet à la résistance de rassembler ses forces et de régler des problèmes. Il ne s’agit pas seulement de riposter aux attaques et de repousser l’ennemi, mais la présence même de la résistance armée doit être considérée légitime et défendue. Il a de même affirmé qu’il est nécessaire de toujours revenir à la base du conflit, qui est la présence même de l’Etat sioniste dans la région. Droit à la riposte, oui, mais aussi droit à la résistance, tant que la Palestine est occupée, tant que les Palestiniens réfugiés ne rentrent pas au pays.
Transmis par l'auteur