mardi 7 juin 2011

La communauté internationale appelle à la « retenue »

07/06/2011
La communauté internationale a appelé hier à la « retenue » et à éviter les « provocations » dans le Golan, au lendemain de tirs israéliens sur des réfugiés palestiniens et des Syriens qui tentaient de franchir la ligne de cessez-le-feu. Des centaines de protestataires, agitant des drapeaux palestiniens et syriens, avaient tenté dimanche de franchir des barbelés avant un champ de mines, tout près de Majdal Chams, dans la partie occupée du Golan, pour l'anniversaire de la naksa, la défaite arabe lors de la guerre des Six-Jours en juin 1967. L'armée israélienne, placée en état d'alerte, contestait par ailleurs le bilan de 23 morts et 350 blessés annoncé par Damas.
« La Syrie dénonce fermement l'attaque flagrante (dimanche) contre des civils sans armes, syriens et palestiniens, rassemblés sur la ligne de démarcation dans le Golan occupé », a affirmé hier le ministère syrien des Affaires étrangères. « L'agression a fait un grand nombre de tués et de blessés (...) et dévoilé la réalité du terrorisme d'État pratiqué par Israël », selon Damas.
 
Israël, qui veut déposer une plainte à l'ONU contre la Syrie, soupçonne le régime de Damas de vouloir faire diversion de la répression meurtrière de la contestation dans le pays. « À mon regret, la Syrie n'a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher cette provocation et leur a finalement permis d'atteindre la frontière », a déploré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en référence à la ligne de cessez-le-feu séparant la partie occupée du Golan du reste de la Syrie. « Peut-être s'agit-il d'une tentative de détourner l'attention internationale du massacre de civils perpétré dans les villes de Syrie », a-t-il ajouté. « Nous n'avons pas le choix, nous devons défendre notre frontière », a indiqué pour sa part le ministre de la Défense, Ehud Barak.
L'administration américaine s'est dit « profondément troublée » par ces incidents et a accusé Damas d'encourager les heurts avec Israël afin de faire oublier la répression en Syrie. « Nous condamnons ce qui semble être une tentative du gouvernement syrien de pousser à la violence et de faire diversion à ses problèmes intérieurs », a réagi Mark Toner, le porte-parole du département d'État, en estimant qu'Israël avait, « comme toute nation souveraine, le droit de se défendre ». En revanche, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé Israël à une réponse « mesurée et proportionnée », tout en demandant aux Syriens de s'abstenir de « provocations ». La France a « déploré vivement les violations de la zone de séparation entre Israël et la Syrie et l'usage disproportionné de la force pour y répondre ». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé « toutes les parties à un maximum de retenue et à l'observation stricte des lois humanitaires internationales pour assurer la protection des civils ».
(Source : AFP)