mercredi 6 avril 2011

Vivre et résister en Palestine - Conférence débat avec Mousa Abumaria

mercredi 6 avril 2011 - Montpellier - 34

AFPS 34


 
Mercredi 6 avril - 20 h - Montpellier
Espace Martin Luther King - 27 bd Louis Blanc (arrêt tram Corum ou Louis Blanc)
Agriculteur, co-fondateur du Palestine Solidarity Project, une ONG de résistance non-violente, Mousa Abumaria est un des animateurs de la lutte contre la colonisation à Beit Omar en Cisjordanie occupée. Avec la participation de Cyrille, responsable et formateur nouveaux medias en France et Palestine.
Entrée Libre
Mousa Abu Maria
Mousa Abu Maria a été prisonnier politique dans des prisons militaires israéliennes de 1999 à 2003. Il a été soumis à la torture pendant les 3 premiers mois, amenant, geste inhabituel, les responsables d’une prison israélienne à l’hospitaliser pendant 2 semaines. Dès qu’il a été libéré, il a commencé à travailler avec des groupes anti-occupation internationaux et israéliens, apportant appui aux paysans confrontés à la confiscation de leurs terres et à l’évacuation forcée, ceci dans le bourg de Beit Ommar et les zones avoisinantes, jusque dans les communautés bédouines des collines au sud d’Hébron.
En 2006 il co-fonde le Palestine Solidarity Project avec des hommes et femmes de son village et un petit groupe de volontaires internationaux. Le PSP débute par une campagne visant à empêcher l’expansion d’une colonie voisine, qui projetait de construire une barrière sur des terres agricoles appartenant à des palestiniens incluant les siennes. Il est arrêté à plusieurs reprises pendant la défense de ces terres.
En 2008, Moussa est gravement blessé lors d’une incursion (NDLR : les habitants de Beit Ommar emploient le terme “invasion”) militaire israélienne dans son village, qui laisse un adolescent mort et lui-même touché par une balle dans la tête, dont il garde des éclats dans l’oeil jusqu’à ce jour. Trois mois plus tard, en avril 2008, il est arrêté dans sa maison à 2 h du matin par des agents de la sécurité et de l’armée israélienne. Il passe les 14 mois suivants en détention administrative, sans aucun procès. Il conteste sa détention jusque devant la Cour suprême israélienne. Une campagne internationale incluant Amnesty International et des associations des Droits de l’Homme israéliennes, est lancée à son sujet. Les juges militaires reçoivent plus de 1000 lettres réclamant sa remise en liberté. Mousa et Bekah Wolf se marient via la Croix Rouge pendant qu’il est emprisonné. Il est libéré en juin 2009, continue son travail de militant et lance le programme du Centre communautaire pour la Liberté et la Justice.
Mousa Abu Maria n’avait jamais été autorisé à quitter les territoires palestiniens jusque récemment ; il en était empêché par une interdiction de voyager émise par le gouvernement israélien, qui n’a été levée que début 2010 par une décision de justice. En 2008, il avait été invité à un cycle de débats national au Royaume Uni, organisé par la Palestine Solidarity Campaign .
A l’invitation de l’Afps, il est en tournée dans 14 villes du 23 mars au 11 avril 2011
Beit Ommar
Beit Ommar est un village de 17.000 habitants situé entre Bethléem et Hébron, dans une région agricole réputée (vergers). Il est desservi par la “route n. 60”, axe de circulation principal au sud de Jérusalem, à présent utilisée par les colons de la région (Hébron entre autres).
Il est pris en tenailles par des colonies au nord et au sud. L’une d’entre elles est la plus ancienne colonie israélienne de Cisjordanie (Kfar Etzion) tandis qu’une autre est l’une des plus idéologiques et violente (Bat ’Ayin, centre de la milice Bat ’Ayin qui en 2002 a tenté de faire exploser plusieurs écoles de filles arabes à Jérusalem Est).
Une grande base militaire dans la colonie voisine d’Etzion a pour conséquence que Beit Ommar a été une cible quasi continuelle d’exercices militaires et d’incursions, tout autant pendant l’Intifada que pendant les soit-disant périodes de calme. Tandis que le village dépend d’abord de l’agriculture pour sa subsistance, l’expansion des colonies et de leurs infrastructures ainsi que le trajet prévu du mur de l’apartheid, ont un impact sévère sur l’économie de la communauté.