vendredi 8 avril 2011

Flambée de violence à Gaza : trois Palestiniens tués, un israélien blessé

08/04/2011
Un adolescent israélien a été grièvement blessé hier par un éclat de missile antichar qui a percuté l'arrière d'un bus transportant des écoliers près du kibboutz de Nahal Oz, blessant légèrement le chauffeur. C'est la première fois que ce type de projectile atteint une cible civile israélienne, ont affirmé les services de sécurité israéliens. À la suite de ce tir, au moins 45 obus de mortier et roquettes se sont abattus en l'espace de trois heures sur le sud d'Israël, dont l'un a touché une maison à Ein Hashelosha, à l'est de la bande de Gaza, sans faire de blessé, a précisé le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld.
Le nouveau système de défense antimissile israélien Iron Dome (« Dôme de fer ») a pour la première fois, en situation de combat, intercepté une des roquettes tirées de Gaza au-dessus de la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël. Présenté comme le premier de ce genre dans le monde, ce système de conception israélienne doit permettre la destruction de roquettes d'une portée de 4 à 70 km lancées du territoire palestinien. Israël ambitionne de se doter de six batteries Iron Dome d'ici à deux ans.
Au même moment, blindés, avions et hélicoptères israéliens frappaient la bande de Gaza, faisant trois morts et 34 blessés, selon des sources médicales palestiniennes. Les frappes israéliennes ont touché la ville de Gaza et ses environs, les régions de Rafah et Khan Younès, dans le sud du territoire, ainsi que le camp de réfugiés de Jabaliya et deux positions du Hamas dans le nord.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé hier soir qu'« (il) n'hésiter(ait) pas à prendre toutes les décisions nécessaires » pour faire face à la situation à Gaza, qu'il s'agisse de « mesures défensives ou offensives », a-t-il précisé. De son côté, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a « ordonné à l'armée de réagir rapidement par tous les moyens nécessaires » pour riposter aux tirs venant de Gaza et a ajouté qu'Israël considérait le Hamas comme responsable de tout tir provenant de l'enclave.
Dans un communiqué, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas et le bras armé du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont revendiqué deux tirs de roquettes contre le passage frontalier de Soufa, près de Rafah.
De son côté, le Hamas a indiqué dans un communiqué que son Premier ministre à Gaza, Ismaïl Haniyeh, s'efforçait de prendre contact par téléphone avec toutes les parties palestiniennes impliquées afin de « stopper l'escalade dans la bande de Gaza ». « Nous allons lancer une campagne diplomatique pour expliquer qui a déclenché l'escalade », a déclaré le porte-parole du gouvernement du Hamas à Gaza, Taher al-Nounou, tout en rejetant la responsabilité sur les Israéliens. « Notre position est constante et nous allons faire pression sur l'occupation par des moyens politiques pour arrêter l'escalade contre la bande de Gaza et demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités pour les conséquences de cette escalade », a-t-il ajouté.
Le Hamas avait déployé d'intenses efforts pour ramener le calme après la précédente rupture de la trêve à la suite de la mort de deux membres de sa branche armée dans un raid israélien le 16 mars. Il entendait ainsi éviter une réédition de l'opération israélienne « Plomb durci » à Gaza en décembre 2008-janvier 2009, dans laquelle avaient péri 1 440 Palestiniens et 13 Israéliens.
Pour sa part, le président palestinien Mahmoud Abbas a exhorté hier les puissances occidentales à intervenir « immédiatement » pour faire cesser les frappes israéliennes sur la bande de Gaza. Abbas a également appelé les militants palestiniens à ne fournir aux Israéliens aucun prétexte à bombarder le territoire.
À Washington, un porte-parole du département d'État a déclaré hier soir que les États-Unis « condamnent avec la plus grande fermeté l'attaque contre des civils innocents au sud d'Israël ». « Nous sommes particulièrement inquiets des informations selon lesquelles des armes antichars avancées sont employées contre des civils », a ajouté Mark Toner.
(Source : agences)