samedi 12 mars 2011

Cheikh Abou Al-Rab voit proche la libération de la Palestine

[ 11/03/2011 - 04:09 ]
Cisjordanie – CPI
Le cheikh Ali Abou Al-Rab est un chef du mouvement de la résistance islamique Hamas. Il vient de quitter les prisons de l’occupation israélienne, bien que les autorités sionistes aient tout fait pour qu’il ne les quitte jamais. La volonté du Tout-Puissant est plus grande que tout ; c’est elle qui en a décidé autrement et l’a tiré d’affaire, deux décennies après son incarcération.
Cheikh Ali est resté jusqu’à sa sortie le chef du mouvement des captifs. Il a parlé à notre Centre Palestinien d’Information (CPI), dimanche 7 mars 2011. Il a commencé par appeler à profiter de ce nouveau climat dans lequel vit la région, afin de donner vie à l’affaire des captifs. En effet, les captifs palestiniens souffrent dans les prisons de l’occupation israélienne. Ils se sentent seuls, laissés à leur sort.
« Il est certain que l’occupation part », confirme-t-il : « le soleil de la liberté » brillera sur la Palestine, plus tôt qu’on ne le croit. Toutefois, il appelle à l’union du peuple palestinien, à mettre fin à la division, à orienter le regard vers l’avenir, vers la libération de l’occupation israélienne.
Abou Al-Rab vient de sortir des prisons de l’occupation israélienne. Il est porteur de deux messages de la part des captifs palestiniens internés dans les prisions israéliennes.
Le premier, c’est qu’ils portent le souci du peuple palestinien, qu’ils espèrent voir se dissiper « la morosité actuelle », que les deux parties de la patrie s’unissent.
Par leur deuxième message, les captifs demandent à ce que leur affaire ne tombe pas dans l’oubli, surtout en ce moment où les bourreaux sionistes poussent vers l’escalade leurs agressions contre eux.
Cheikh Abou Al-Rab ne se voit comblé qu’en voyant les captifs libérés et sortis des prisons de l’occupation israélienne, en particulier son frère Wahib, détenu depuis 1994 et condamné à perpétuité. Il ne l’a pas vu depuis cinq ans, la visite lui étant interdite par les occupants israéliens.
Plusieurs peines
Cheikh Abou Al-Rab a étudié la chimie à l’université Al-Yarmouk en Jordanie, avant de retourner à son village de Qabattia. Il est devenu l’imam d’une de ses mosquées, avant d’être arrêté le 6 septembre 1992. Il a été accusé d’être le fondateur du premier noyau des brigades d’Al-Qassam, au nord, avec une poignée de chefs des brigades d’Al-Qassam, tel cheikh Nasr Jarrar, Abdou Al-Qader Kamil, Yahya Ayyach, entre autres. Cette cellule de combattants, qui est partie des montagnes de Qabattia, a donné quatorze martyrs, dans les deux Intifadas. De ces montagnes est sorti Raïd Zakarné, qui a effectué l’opération martyre dans la ville Al-Aqoula, pour venger l’opération d’Al-Khalil.
Dès le premier moment de son arrestation, les officiers sionistes des renseignements l’ont menacé en disant qu’il ne quitterait plus la prison. La première fois, il a été condamné à huit mois de prison, mais les enquêteurs israéliens trouvent toujours des raisons pour interner un Palestinien. Ils lui en ont trouvé plusieurs, pour le condamner à trois ans et demi.
Il était sur le point de sortir, en 1996, lorsque les Israéliens lui ont trouvé d’autres accusations. Ils l’ont condamné à 17 ans supplémentaires. Il a été transféré vers la prison de Kfaryouna, puis vers l’isolement, enfin vers la prison Al-Neqab qu’il vient de quitter.
Dans cette famille, ce n’est pas le cheikh Ali qui est le seul à endurer les prisons israéliennes : son frère Mohib est aussi interné depuis 1994, accusé d’avoir tué une soldate israélienne. Son frère Monib a aussi été emprisonné, ainsi que leur père.
Une génération
Cheikh Ali a un fils a un fils de 19 ans, Dajana, et une fille, Hanan. Dajan est étudiant à l’université arabo-américaine. Que son père ait quitté la prison, il n’en croit pas ses yeux. Il était encore dans le ventre de sa mère lorsque l’occupation israélienne a interpellé son père.
La femme du cheikh parle des souffrances de sa famille durant les deux décennies de l’internement de son mari : maison démolie, visite interdite, sanction collective…
Disons enfin que beaucoup d’habitants du village de Qabattia, des personnalités du mouvement du Hamas, dont l’ancien ministre Wasfi Qabha, attendaient Cheikh Abou Al-Rab, 50 ans.