jeudi 12 août 2010

Une frappe israélienne contre le Liban évitée de peu

11/08/2010 

A l’issue des accrochages survenus la semaine dernière entre les forces libanaises et israéliennes dans la région frontalière d’Odayssi, (Sud Liban), Ehud Barak, ministre de la Défense israélien, a informé Bernard Kouchner, chef de diplomatie française, lors d’une communication téléphonique, qu’Israël compte lancer une grande opération militaire pour corriger l’armée libanaise, en représailles à la mort d’un colonel israélien.
Des sources françaises très bien informées ont affirmé au journal al-sharq awsat, que des contacts de haut niveau ont eu lieu, avec la participation du Président français, Nicolas Sarkozy, de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, de l’Egypte, de la Jordanie et d’autres parties internationales et arabes, et qui ont permis de circonscrire les tensions, et d’éviter une bataille ouverte.
Selon Paris, "le fait que Hezbollah soit resté en dehors de la confrontation, et se soit contenté de mises en garde, a évité au Liban le spectre d’une nouvelle guerre qui aurait pu avoir lieu, du fait d’une sous-estimation de part et d’autre".  
La France considère qu’Israël est conscient " qu’il n’a pas intérêt à déclarer la guerre à l’armée libanaise, car, il sait pertinemment qu’elle est la  seule partie qui soit capable de régler le problème du sud Liban et d’y imposer le pouvoir de l’Etat".
Paris se veut rassurant et atteste que la page de la confrontation est désormais fermée. Les sources françaises résument la situation en quelques mots : "Pas de guerre civile au Liban, ni de guerre régionale, et encore moins des crises avec la Syrie, en l’état actuel des choses".
Selon al-sharq awsat, Israël a contacté Paris, via les canaux diplomatiques traditionnels, pour le prévenir contre les armes que la France fournit au Liban, et lui demander d’arrêter de ravitailler le Liban en armes, sous prétexte qu’elles sont utilisées contre les forces israéliennes, et qu’elles peuvent tomber dans les mains du Hezbollah. La réponse de Paris, selon les mêmes sources, était claire : "La France s’engage à appliquer les dispositions de l’accord de défense signé entre les deux pays en 2008, et considère que cet accord intervient en application de la résolution 1701 qui appelle à renforcer les autorités libanaises légitimes, et à asseoir le pouvoir de l’Etat libanais sur l’ensemble du territoire de la République. Paris a encore signifié à Israël que ce qu’il accomplit "est en totale harmonie avec la légalité nationale, les engagements de la France, la stabilité régionale et les importants intérêts français dans la région". Résultat : "les pressions israéliennes se sont arrêtées. La France n’est pas les Etats-Unis", estiment les mêmes sources, en allusion au poids du lobby israélien au sein du Congres américain.  

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