jeudi 17 juin 2010

La Turquie serait en passe de geler ses relations avec Israël

17/06/2010
Ankara charge une commission ministérielle d'étudier les conséquences du raid contre la flottille de la liberté.
La Turquie va suspendre sa coopération militaire avec Israël et ne renverra pas d'ambassadeur dans le pays en conséquence de l'interception par des commandos israéliens de la flottille qui tentait de forcer le blocus de Gaza, rapportait hier un journal turc. Le gouvernement d'Ankara a fait savoir qu'il réexaminait ses liens avec Israël, qui était naguère son proche allié, à la suite de l'opération du 31 mai dans laquelle neuf activistes turcs propalestiniens ont été tués. Le Star, qui cite des sources non identifiées, fait état de décisions prises en Conseil des ministres cette semaine. Un collaborateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a refusé de commenter ces informations.
« Nous avons pris une série de décisions concernant des pressions et des mesures militaires, diplomatiques et politiques », ont indiqué les sources citées par le Star. Des contrats militaires sur la modernisation d'avions et de chars ainsi que des projets portant sur des missiles évalués à 7,5 milliards de dollars seront gelés, a rapporté le journal. La coopération militaire, manœuvres conjointes comprises, serait également interrompue, de même que le partage de renseignements. Les sanctions visant l'État hébreu seront progressives, précise-t-il.
Si l'on en croit le journal, le gouvernement turc s'est prononcé contre le renvoi de son ambassadeur à Tel-Aviv, à moins qu'Israël ne participe à une enquête de l'ONU sur les incidents. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a proposé l'ouverture d'une enquête internationale. Israël a annnoncé sa propre enquête à laquelle seront associés deux observateurs étrangers. Ankara souhaite que les Nations unies supervisent une enquête sur les événements qui ont abouti à la mort de militants à bord du bateau turc Mavi Marmara, intercepté alors qu'il évoluait dans les eaux internationales. La Turquie doute de l'impartialité d'une enquête israélienne.
Parallèlement à ces informations, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que la Turquie a mis en place une commission ministérielle pour étudier les conséquences du raid israélien. Elle est chargée « d'évaluer les dimensions légales de l'attaque, selon les lois nationale et internationale » et de prépaper une éventuelle enquête internationale sur cet incident meurtrier, ajoute le communiqué ministériel, sans donner plus de détails.