mercredi 7 avril 2010

Le feuilleton télévisé turc « Cri d’une pierre », une nouvelle forme de résistance

[ 06/04/2010 - 22:57 ]
Gaza – CPI

Plusieurs chaînes satellites arabes diffusent le feuilleton turc « Cri d’une pierre ». Il met sous la lumière les souffrances du peuple palestinien sous l’occupation israélienne. Au moment où l’Entité sioniste le considère comme une dangereuse provocation, beaucoup voient en lui une nouvelle méthode de résistance.
Le feuilleton, en treize épisodes, raconte comment les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, sont tués par les occupants israéliens. Il décrit les souffrances des captifs et des captives, de ces familles chassées de leurs maisons. De plus, les opérations de la résistance palestinienne sont exposées.
L’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a recueilli les réactions de la rue palestinienne, officielles et populaires, concernant le feuilleton.
Les Turcs, les Arabes et les Palestiniens
Dr. Abdolkhaleq Al-If, écrivain et poète, porte un avis positif sur le feuilleton, surtout avec l’absence palestinienne dans ce domaine. Pour lui, il représente bien les souffrances du peuple palestinien : siège, pauvreté, injustice. Le feuilleton a besoin d’être revu afin qu’il n’y ait pas de confusion. Il porte quelques scènes bien loin de la réalité du terrain. Par exemple, une scène montre le soldat Shalit ramassant un exemplaire du Saint Coran pour le déposer sur une étagère – presque avec respect. On sait cependant que le premier acte des soldats israéliens, lorsqu’ils investissent un lieu palestinien, sera de jeter le Livre sacré par terre.
Comment les Turcs produisent deux feuilletons parlant des souffrances du peuple palestinien, Cri d’une pierre et Valée des loups, alors que les Arabes ne bougent pas d’un poil, même dans ce domaine, s’indigne Abdolkhaleq Al-If.
Toutefois, c’est aux Palestiniens de produire des films de ce genre, parce qu’ils connaissent leur situation mieux que quiconque, dit Dr. Abdolkhaleq Al-If.
A remarquer que Liberman, ministre israélien des affaires étrangères, considère le feuilleton comme extrêmement dangereux et bien loin de la réalité.
Le vice-ministre israélien des affaires étrangères a même délivré à l’ambassadeur turc une protestation émise de son gouvernement envers la diffusion du feuilleton qui qualifie "Israël" et les Juifs de kidnappeurs d’enfants et de criminels de guerre.
Des points positifs et d’autres négatifs
De son côté, le Palestinien Saleh Mohammed remarque que le feuilleton détaille une bonne dose des souffrances palestiniennes, à différentes époques.
Pour Mohammed, le feuilleton porte des points positifs et d’autres négatifs. Il met en exergue les occupants israéliens et leurs agressions et jette la lumière sur la résistance palestinienne et ses sacrifices.
Cependant, quelques scènes montrent les Sionistes traitant les Palestiniens avec humanité, ce qui n’est pas vrai pour Mohammed.
Feuilleton de la réalité
Le ministère palestinien de la culture a salué le film, qui donne le regard turc sur les souffrances du peuple palestinien.
Un responsable du ministère a dit à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) qu’il est nécessaire que des artistes étrangers viennent visiter la bande de Gaza pour voir les réalités du terrain et les exposer au monde. Nous n’en avons pas la capacité financière, ni humaine d’ailleurs, dit-il.
Qu’ils viennent prendre en photo le peuple palestinien qui aime la vie comme tous les peuples, tout en restant attaché à sa terre, malgré tous les problèmes et les souffrances.