lundi 15 mars 2010

Un réseau d'espionnage américain démantelé à Téhéran

14/03/2010  
La République Islamique d'Iran a annoncé le démantèlement d'un réseau d'espionnage travaillant à la solde du service de renseignements central américain (CIA) et l'arrestation de trente personnes.
"Ce réseau qui communiquait sur l'internet était financé par les Etats-Unis et comprenait des membres du mouvement en exil des Moudjahidine du peuple (OMPI) et des monarchistes", ont indiqué les services du procureur général dans un communiqué cité par l'agence de presse Fars.
Le groupe est accusé d'avoir lancé une guerre psychologique contre la République islamique, organisé et encouragé le peuple à participer à des rassemblements illégaux, rassemblé des informations sur des scientifiques nucléaires qu'ils ont transmis à des agences d'espionnage". Il a également permis "aux Iraniens d'accéder à l'internet en court-circuitant les systèmes de
filtres officiels" et publié de fausses informations sur la mort de 72 personnes lors des affrontements qui ont suivi le scrutin présidentiel.
Selon le parquet, les fonds dont bénéficiait ce réseau "ont été alloués par l'administration de l'ancien président américain George  Bush pour lancer une cyberguerre contre l'Iran".
La majorité des membres de ce groupe ont été arrêtés en Iran mais "Interpol a été informé afin d'agir contre ceux vivant aux Etats-Unis", a précisé le parquet.
D'après le membre de la commission de la sécurité nationale et des relations étrangères au conseil consultatif iranien, cheikh Hussein Ibrahimi, le réseau d'espionnage en relation avec les Etats-Unis, avait été démantelé avant de commettre des actes dangereux ou de récolter des informations sur les experts nucléaires de l'Iran.
Dans une interview à la chaine télévisée "elAlam" samedi soir, Ibrahimi a déclaré: "Nous étions au courant de l'action des Etats-Unis à l'intérieur de la République Islamique, pour cette raison les membres du ministère de la sécurité ont arrêté ces derniers. Quiconque tente de porter atteinte à la sécurité de l'Iran sera arrêté, et nous sommes tous prêts à arrêter les agents des Etats-Unis. Washington cherche toujours à renverser le régime iranien, elle a essayé par le passé de réaliser cet objectif, et elle le fait maintenant via l'internet et les réseaux cybernétiques".
Et d'ajouter: "Les Etats-Unis doivent savoir que le gouvernement islamique en Iran est décidé à faire face à tous ceux qui tentent de déstabiliser la sécurité du pays. Tout complot contre l'Iran sera tourné contre ceux qui le trament".
"Malheureusement, toutes les personnes arrêtées sont des Iraniens qui ont vendu leur dignité aux étrangers. Dans tous les cas, ils ont été capturés et seront traduits en justice", a-t-il indiqué.
Selon la chaîne officielle de télévision en anglais Press-TV, l'un des deux responsables de ce groupe est Ahmad Batebi, un  étudiant qui a fui la République islamique en 2007 après avoir purgé une peine de neuf ans de prison après les émeutes étudiantes de juillet 1999.
Press-TV a seulement identifié l'autre responsable par le nom de Rafie.
Ibrahimi a par ailleurs assuré que son pays continuera à travailler pour se doter de la technique nucléaire pacifique tout comme les autres pays du monde, affirmant que l'Iran ne se soumettra pas aux intimidations.
S'agissant des efforts américains visant à convaincre les grands pays pour sanctionner l'Iran, cheikh Hussein Ibrahimi a estimé que "les Etats-Unis sont malvenus au monde, et ne peuvent pas s'attirer la sympathie ni le soutien des autres pour attaquer l'Iran quoi qu'ils fassent. Les Etats-Unis ont dépensé beaucoup d'argent mais nous remarquons que les pays des non-alignés ont soutenu l'Iran dans les instances internationales, tout comme les autres pays du monde qui savent bien la réalité et qui n'ont plus de confiance aux propos et aux actes américains contradictoires".  
"Les Etats-Unis sont dans l'impasse, ils ne réaliseront pas leurs objectifs, et aucun pays ne les soutiendra parce que l'Iran entretient d'excellentes relations avec la majorité des pays du monde", a précisé Ibrahimi, assurant qu'à trop jouer avec le feu, Washington se brûlera les doigts, et que l'Iran possède de multiples options pour alléger les pressions contre lui.