jeudi 18 mars 2010

Beyrouth se mobilise contre la judaïsation de Jérusalem-Est

18/03/2010
Le Conseil des ministres a tenu, hier, une réunion ordinaire sous 
la présidence de M. Saad Hariri. Photo Marwan Assaf
Le Conseil des ministres a tenu, hier, une réunion ordinaire sous la présidence de M. Saad Hariri. Photo Marwan Assaf 
Réuni en session ordinaire, le Conseil des ministres a entendu hier les explications du chef du gouvernement, Saad Hariri, au sujet de la teneur de ses entretiens avec les dirigeants allemands, lors de sa récente visite à Berlin.
M. Hariri a notamment exposé la position de ces derniers par rapport à l'obstination israélienne de poursuivre la politique de colonisation et a fait état de l'inquiétude de Berlin face aux actes provocateurs israéliens à Jérusalem-Est.
Les mêmes inquiétudes, a-t-il ajouté, ont été émises lors des entretiens des responsables libanais avec le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, lady Catherine Ashton.
Il a par ailleurs informé les membres du gouvernement de la prochaine visite de son homologue jordanien, Samir Rifaï, demain, vendredi, à Beyrouth à l'occasion de la tenue de la réunion de la commission supérieure libano-jordanienne.
Le ministre de l'Information, Tarek Mitri, qui a donné lecture des résolutions du Conseil des ministres, a mis l'accent sur « l'opposition farouche du Liban à la judaïsation de Jérusalem, à l'extension des colonies israéliennes et à la politique du fait accompli suivie par l'État hébreu, au détriment des droits légitimes du peuple palestinien ».
Cette opposition a été aussi exprimée dans les nombreuses déclarations indignées, hier. Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a pris contact avec le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, pour leur communiquer les décisions prises par le bloc afin de soutenir, au niveau local, la lutte des Palestiniens contre l'expansionnisme israélien.
Il a également appelé au téléphone le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, le métropolite Élias Audi, et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, pour leur demander de donner leurs instructions afin que les prêches du vendredi et les homélies du dimanche soient axés sur ce qui se passe à Jérusalem-Est.
Réunie sous la présidence de M. Mohammad Raad, le Bloc parlementaire de la Fidélité à la Résistance a insisté, dans son communiqué, sur le fait que « seule l'option de la résistance peut barrer la voie à la judaïsation de Jérusalem-Est », avant d'accuser l'administration américaine d'être « impliquée dans ce processus ». Le bloc s'est dit sceptique quant au bien-fondé de la ménsentente israélo-américaine à ce sujet, estimant que « les peuples arabes ne se laisseront pas berner par ce faux désaccord dont l'objectif est de faire passer ce complot, avec le minimum d'embarras pour les régimes arabes redditionnistes, tout en contenant le ressentiment des peuples arabes ».
Le député Nidal Tohmé, qui a tenu une conférence de presse au Parlement, a considéré que « l'entité sioniste représente le pire ennemi » et a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien.