lundi 17 août 2009

Netanyahou pire qu’Ahmadinejah !

publié le dimanche 16 août 2009

Jean Claude Lefort
Tandis que le sort de notre compatriote détenue injustement en Iran, Clotilde Reiss, semble évoluer enfin positivement, voici que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou se fait plus dur que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejah !

Dans une lettre à Nicolas Sarkozy, qui lui demandait pourtant bien modestement un « geste de clémence » pour Salah Hamouri, citoyen français en prison depuis plus de 4 ans dans les geôles israéliennes, le premier ministre israélien répond par la négative absolue sans que cela ne provoque la moindre réaction à Paris.

Ainsi de ces deux personnages – le président iranien contesté et le premier ministre israélien contestable – qui ont en commun le détestable refus de l’Autre, Netanyahou se sera montré plus dur que sa face inverse de médaille.

Il est vrai que le président français se sera montré bien différent dans les deux cas. Pour Clotilde il a contesté justement la légitimité du tribunal iranien, ses « aveux » extorqués et il a demandé en conséquence sa libération immédiate. Nous l’avons soutenu. Pour Salah il a demandé seulement la « clémence », pas la libération sans conditions. Ce faisant il a admis la légitimité du tribunal militaire d’occupation qui a jugé et condamné Salah ; il n’a pas dit que les « aveux » de Salah avaient tout autant été extorqués que ceux de Clotilde.

Ce positionnement différent, « compréhensif » concernant Israël, qu’on théorise en haut lieu en réfutant la politique française « passée », est très grave. Les droits de l’Homme et leur respect ne peuvent d’être à géométrie variable. Israël ne peut s’en absoudre ni en être absout.

S’agissant de Salah, l’acceptation française d’un jugement illégal en son principe qui n’a été de surcroît basé sur aucun fait, aboutit à ce que la France accepte l’occupation et la colonisation avec tout ce qui en découle.

On ne peut pas être crédible et efficace si, d’un côté, on convoque l’Ambassadeur d’Israël en France pour lui faire remontrance de la colonisation et, d’un autre côté, on accepte de facto la colonisation et ses instruments que sont, en particulier, les tribunaux militaires israéliens d’occupation.

La lettre de Nicolas Sarkozy a offert sur un plateau la réponse de Netanyahou.

Il n’est qu’une position possible et tenable qui soit conforme au droit et à l’efficacité, celle qui consiste à demander la libération de Salah Hamouri dont le seul « crime » est de subir l’occupation, de la refuser et de ne pas s’en « excuser ».

Si le Président est sincèrement attaché à la libération de Salah, qu’il se place sur le seul terrain qui vaille et qui est le notre depuis le début : la libération sans condition de Salah Hamouri lequel est victime et non coupable d’une occupation qu’il récuse politiquement. Et c’est tout à son honneur. L’honneur de la France est d’être fermement à ses côtés. Comme nous le sommes dans une large diversité d’opinions et de situations.

JC Lefort est coordinateur du Comité national de soutien à Salah Hamouri et président de l’AFPS.