dimanche 22 novembre 2009

Dans la bande de Gaza, les gens n’arrivent pas à joindre les deux bouts

[ 22/11/2009 - 00:53 ]
Gaza – CPI

Après la guerre agressive israélienne menée contre Gaza, la bande de Gaza vit son premier hiver. Plusieurs mois plus tard, les habitants continuent à vivre le cauchemar de cette guerre et les conséquences qu’elle a laissées, dans tous les domaines de la vie. Beaucoup ont perdu des êtres chers. Et beaucoup ont perdu leurs maisons et leurs biens. Les compensations promises tardent à arriver. La deuxième grande fête arrive dans quelques jours, l’Aïd Al-Kabir, sans que les habitants de la bande de Gaza ne puissent en profiter. Puis les familles ont besoin d'acheter des équipements et des vêtements pour leurs enfants, afin de faire face au froid, surtout que la plupart voient leurs écoles détruites.

Les commerçants, à l’instar des années passées, se préparent à une saison active, en espérant compenser les pertes subies durant les mois passés, suite à la guerre sauvage israélienne. Ils ont pu introduire beaucoup de produits via les tunnels reliant la bande de Gaza à l’Egypte.

En effet, ces tunnels continuent à marcher et les produits en affluent, bien que les officiels égyptiens les contrôlent hermétiquement, bien que les Israéliens les détruisent de temps à autre.

Toutefois, malgré toutes ces préparations, le marché reste calme. Les produits affluent, mais les gens non.

Déceptions !

Tous les vendeurs se voient déçus, ceux qui vendent de bons produits ou ceux qui en vendent de moins bons.

Le commerçant Kamal Al-Yazeji, en dépit de tout le mal qu’il s’est donné pour importer des produits de meilleures qualités, n’arrive à les écouler. Qu’Allah (le Tout Puissant) punisse ceux qui sont derrière nos malheurs ! dit-il.

La crise est très grave ; elle touche tout le monde. Beaucoup de gens ne s’approche du marché central, croyant que les prix ne sont plus abordables, dit Mohammed Al-Haddad, gérant d’un magasin de vêtements d’enfants. Ils vont chercher des produits bon marché dans les marchés populaires, faibles ressources et chômage obligent.

Dieu merci, je suis fonctionnaire, dit Om Hodifa, mère de huit enfants ; j’avais cru pouvoir acheter ce dont mes enfants ont besoin, mais non, rien à faire. Les prix sont exorbitants, de façon inimaginable. Les commerçants égyptiens imposent leurs prix, sachant que leurs semblables palestiniens n’ont pas d’autre choix que de passer par eux.

Om Ammar est mère de cinq enfants. Sa situation est encore plus difficile. Son mari est sans emploi depuis trois ans. Ses enfants réclament de nouveaux vêtements pour la grande fête. Mais il est impossible pour elle de payer 18 dollars pour l’achat d’un simple pull, dit elle.

Cependant, comment pourrais-je convaincre une petite enfant que je ne peux le lui acheter ? se demande-t-elle.

La fête arrive et la bande de Gaza survit toujours sous ce blocus inhumain. Quand le Monde, les Musulmans, les Arabes s’en rendront enfin compte ?