mardi 6 octobre 2009

L’esplanade des Mosquées toujours sous haute surveillance

06/10/2009
Un soldat israélien détient un Palestinien suspecté de jet de pierres à un check-point dans le camp de réfugié de Shuafat. Baz Ratner/Reuters
Un soldat israélien détient un Palestinien suspecté de jet de pierres à un check-point dans le camp de réfugié de Shuafat. Baz Ratner/Reuters
Des incidents sporadiques ont eu lieu tout au long de la journée.
La police israélienne s'est déployée en force hier dans la Vieille Ville de Jérusalem à la suite du regain de tension entre musulmans et juifs autour de l'esplanade des Mosquées. Les forces de l'ordre avaient été placées en état d'alerte dès les premières heures, mobilisant des milliers d'hommes dans la Vieille Ville, à proximité de l'esplanade, afin d'empêcher de nouveaux heurts avec des Palestiniens.
Si la Vieille Ville, très surveillée par des hélicoptères et un drone en raison de la présence de dizaines de milliers de pèlerins juifs, n'a pas connu de confrontation majeure, des incidents sporadiques ont eu lieu ailleurs tout au long de la journée. Un soldat a été poignardé dans le cou - sans que sa vie soit en danger - à un check-point dans le camp de réfugié de Shuafat, en dehors de Jérusalem, où des dizaines de Palestiniens ont bombardé de cailloux les forces de sécurité. Des jets de pierres ont été aussi signalés au check-point stratégique de Qalandia, entre Jérusalem et Ramallah, en Cisjordanie, et dans le quartier palestinien de Ras el-Amud, près de la Vieille Ville, où dix manifestants ont été arrêtées.
Afin de limiter les troubles potentiels, la police avait restreint l'accès de l'esplanade aux musulmans âgés de plus de 50 ans, à condition qu'ils soient arabes israéliens ou résidents de la partie orientale annexée par Israël après sa conquête en juin 1967. En outre, juifs et chrétiens avaient été interdits de visite. « La police autorise en général les visites sur l'esplanade, mais interdit à des fidèles juifs d'y prier », a rappelé le porte-parole de la police. Ce site, qui abrite les mosquées al-Aqsa et du Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Il est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple.
Le président de l'Office des biens musulmans (Waqf), cheikh Azam al-Khatib, chargé des lieux saints, a dénoncé ces restrictions. Il a rendu responsables de la récente tension des « extrémistes juifs qui provoquent les croyants musulmans en venant prier sur l'esplanade et ne cachent pas leur ambition d'en chasser les musulmans pour construire un temple ».
Selon la police, ces mesures ont été prises pour éviter de nouveaux heurts sur l'esplanade et dans la Vieille Ville et protéger les fidèles juifs venus prier au Mur des lamentations. « Trente mille pèlerins juifs ont pu prier tranquillement au Mur pour la fête des Cabanes (Soukkot, fête juive traditionnelle qui a lieu toute la semaine », s'est félicité le porte-parole.
Des affrontements sporadiques avaient opposé dimanche de jeunes Palestiniens à la police dans le quartier musulman de la Vieille Ville. Il y a eu sept blessés et trois arrestations. Des incidents similaires avaient éclaté il y a une semaine au même endroit, faisant une trentaine de blessés. Les Palestiniens protestaient contre l'intrusion selon eux de fidèles juifs - un groupe de touristes, selon la police - venus prier sur l'esplanade.
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a exhorté la communauté internationale à « porter la question de la mosquée al-Aqsa devant le Conseil de sécurité des Nations unies ». À Gaza, à l'appel du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle le territoire, des milliers de manifestants ont appelé hier à « relancer l'intifada pour défendre al-Aqsa ».