mardi 6 octobre 2009

L’Algérie n’achètera pas les frégates françaises équipées de composants israéliens

Algérie - 05-10-2009
Par Mohamed Ennacer Latrèche
« Bernard Kouchner à la tête de la diplomatie française n’aide pas à l’amélioration des relations, étant donné son allégeance au lobby sioniste ». Abdelaziz Rihabi, ancien ministre et ambassadeur algérien.
On ne peut être plus clair !
Les autorités algériennes se résignent enfin à se rapprocher du peuple, au moins sur la question sioniste. Crise économique oblige, avenir moins souriant pour une économie qui peine à décoller, l’Algérie ne reviendrait-elle vers les causes justes que durant ses moments difficiles ?


Qu’on en juge. Le fameux contrat des cinq frégates (de l’arabe ferkata) françaises, au cœur d’âpres tractations entre Paris et Alger, vient de trouver son dénouement. L’Italie remporte le juteux marché de 2 milliards d’euros au détriment d’une France à la merci du couple infernal Sarko-Kouchner. Cette cuisante défaite pour la cinquième puissance, qui se traduit par la perte de 40.000 emplois sur une période de deux ans, ne sera pas sans conséquences pour d’autres pans de son économie.

Si les raisons qui ont poussé Alger à choisir le partenaire italien, au détriment de l’ancienne puissance coloniale, sont pour partie une réponse au traitement scandaleux d’une occupation jugée « positive » par une droite archaïque et néocoloniale, il en y a une qui ne va pas faire la une de nos médias sionisés : la présence de composant israéliens dans l’industrie d’armement.

Selon le premier quotidien algérien el Khabar (tirage quotidien : 800.000 ex), une autre raison aurait réellement acculé les Algériens à écarter le fournisseur français : la présence de composants de fabrication israélienne. Cette raison, étayée par le refus de Paris de fournir des garanties de cette non-présence, crédibilise largement les infos qui circulaient sur la présence d’éléments dissimulés dans les parties informatiques et dont l’utilité relèverait plus de l’espionnage que de l’usage.

La Grande-Bretagne, épinglée à son tour, est sommée de fournir des explications et des garanties sur tous les composants. Ses hélicoptères sont loin d’équiper l’armée algérienne, En portant les hélicos britishs au sommet de leur tableau de chasse, les Taliban ont tranché pour les Algériens.

Reste que dans une info d’alquds alarabi (que je vous transmets ci-dessous), il y a une phrase qui ne peut être négligée car elle émane d’Abdelaziz Rihabi, ancien ministre et ambassadeur algérien, qui a laissé entendre :

(…) outre le fait que la présence d’une personne comme Bernard Kouchner à la tête de la diplomatie française n’aide pas à l’amélioration des relations, étant donné son allégeance au lobby sioniste".

On ne peut être plus clair !

alquds alarabi - Une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, et son homologue français, Bernard Kouchner, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, a été annulée. Cet entretien projetait d’évoquer les relations tendues entre les deux pays, et la visite probable du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à Paris.

L’annulation de la rencontre Medelci/Kouchner, dont aucun communiqué officiel n’a expliqué les raisons, était une surprise, dans la mesure où nombreux étaient ceux qui l’attendaient pour briser la glace entre la France et l’Algérie, résoudre les problèmes en suspens et renouer avec la dynamique qu’ont connue les relations bilatérales au cours de la présidence Chirac, et de la première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

L’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, avait annoncé cette rencontre, il y a quelques jours, lors de son déplacement à l’Ouest du pays. Sauf que des indices laissaient augurer que cette rencontre, même si elle venait à avoir lieu, serait plutôt formelle, en ce sens que depuis son annonce, la France a ravivé une ancienne controverse sur les intentions nucléaires de l’Algérie, du fait de l’ampleur qu’a prise le livre sorti dernièrement, à ce sujet.

Par ailleurs, les infiltrations autour des documents secrets retrouvés par le ministère de la Défense français sur l’assassinat des 7 moines français en Algérie, et les thèses défendues dans la presse française quant à l’implication de l’armée algérienne dans ces assassinats, a exacerbé les tensions entre les deux pays.

En effet, les relations franco-algériennes n’ont jamais atteint un tel niveau de détérioration, depuis l’accession d'Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999, même pas lors de l’adoption en février 2005 par l’Assemblée nationale française, d’une loi glorifiant la colonisation ayant suscité, à l’époque, une grande polémique en Algérie.

Les rapports entre les deux pays ont été au beau fixe lors de la présidence Chirac qui voulait signer un traité d’amitié avec l’Algérie, à l’instar de celui qui a été signé avec l’Allemagne au lendemain de la guerre ; un projet qui est, désormais, renvoyé aux calendes grecques.

Abdelaziz Rihabi, ancien ministre et ambassadeur algérien a laissé entendre que "les relations franco-algériennes traversent des tensions. Malgré l’augmentation des échanges commerciaux et la signature d’un accord bilatéral stipulant le ravitaillement de l'hexagone par le Gaz algérien sur 10ans, la France n’a pas investi un sou en Algérie".

Il a estimé que "les raisons de la colère de Paris contre Bouteflika s’explique par l’annulation par Alger d’un marché de frégates françaises, pour lui préférer des frégates italiennes. Un tel marché aurait permis de préserver 40 mille emplois dans les chantiers navals français sur deux ans".(…).

Rihabi a ajouté que Bouteflika a beaucoup donné à la France, mais les Français lui ont réservé le même traitement que ses prédécesseurs, soulignant que "la France est sous l’emprise du lobby sioniste et des harkis, outre le fait que la présence d’une personne comme Bernard Kouchner à la tête de la diplomatie française n’aide pas à l’amélioration des relations, étant donné son allégeance au lobby sioniste", selon ses dires.
Source : PMF