mercredi 21 octobre 2009

La guerre froide entre le Hezbollah et "Israël" entre dans une nouvelle phase

NADA RAAD

20/10/2009 Le dossier de la dernière violation israélienne entre les localités de Sud (Houla et Meys el Jabal) n'a pas été clos, ni politiquement ni techniquement, du fait que la polémique politique se poursuit entre le Hezbollah d'une part et la FINUL de l'autre, suite à l'acquittement par cette dernière d'Israël avant la fin de l'enquête internationale-libanaise commune. Cette position a poussé le Hezbollah à publier un communiqué bien étudié à l'aube du lundi, qui porte en lui plusieurs messages adressés notamment aux Israéliens.

L'armée libanaise a, elle, joué le rôle primordial dans sa tentative de contrer "le pas manqué" de la FINUL. Le commandement de l'armée a estimé que les propos de la FINUL n'étaient pas "intentionnels", mais qu'ils entrent dans le cadre "de l'analyse et des conséquences", et que par la suite, il "ne faut pas y donner de l'ampleur politiquement". Par ailleurs, l'armée libanaise a, pour la première fois depuis la guerre de juillet 2006, utilisé ses batteries anti-aériennes dans la zone du sud de Litani contre les avions israéliens, demandant aux forces onusiennes de l'escorter.

Dès les premiers instants de la découverte de la violation israélienne et de l'explosion à distance du premier engin d'espionnage israélien samedi soir, le commandant de l'armée le général Jean Qahwaji a ordonné aux militants déployés dans la zone du Sud de rester en état d'alerte pour faire face aux velléités agressives israéliennes, et les a appelés à protéger la sécurité des habitants du sud du Litani.

En attendant l'annonce de la direction de la FINUL dans les prochaines heures, que ce soit indépendamment ou en collaboration avec les enquêteurs libanais et internationaux, le quotidien As Safir a révélé que la FINUL va appeler à une réunion tripartite à Naqoura pour discuter des évènements et des derniers développements.

Pendant ce temps, les deux versions de l'armée libanaise et de la résistance suscitent plusieurs interrogations, dont entre autre:
Comment la résistance a-t-elle pu dévoiler les deux engins israéliens? Par le biais de données technologiques sophistiquées ou par des moyens primitifs? Surtout que les deux engins étaient placés sous-sol. Pourquoi la résistance a-t-elle demandé à l'armée libanaise de faire exploser les engins, alors qu'elle possède les techniques nécessaires pour les démanteler sans attirer l'attention des Israéliens?

Pourquoi la résistance a-t-elle placé son action dans la case "d'exploit sans précédent"? Pourquoi a-t-elle décidé de mettre l'accent sur ses capacités techniques?

Il est clair que les Israéliens tentent par tous les moyens d'atteindre le réseau de télécommunications du Hezbollah, et d'essayer d'implanter des engins d'espionnage pour détecter le mouvement des combattants, sans oublier de mentionner le survol quotidien des avions de reconnaissance.

Quant à la FINUL, pourquoi adopte-t-elle des positions ambigües? Et pourquoi s'est-elle dépêchée à défendre l'acte israélien?

La guerre de renseignements entre le Hezbollah et "Israël" est-elle passée de la phase du recrutement des agents à l'implantation des appareils et des techniques sophistiquées? Est-ce que la résistance a voulu transmettre un message aux Israéliens à travers son communiqué, selon lequel elle conserve le droit de riposte et d'agir de la même façon que ces derniers?

Il est à noter que des équipes de génies israéliennes, escortées par un bulldozer, ont installé lundi une colonne de détection en fer, à côté de l'ancienne colonne chargée de caméras de surveillance et de systèmes d'alerte sophistiqués, sur la colline de Meskafaam qui donne sur les deux localités de Oudeissa et de Kfarkila, ainsi que sur une grande partie des territoires libanais de la zone frontalière du sud.

Source: As Safir (quotidien libanais)

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107802&language=fr