vendredi 18 septembre 2009

L’heure de vérité approche pour les espoirs d’Obama au Proche-Orient

18/09/2009

Le président américain Barack Obama jouant avec une épée en plastique devant la Maison-Blanche.Larry Downing/Reuters
Le président américain Barack Obama jouant avec une épée
en plastique devant la Maison-Blanche.Larry Downing/Reuters
Netanyahu espère voir le président américain céder sur les colonies lors de sa prochaine visite aux USA.
Les experts créditent Barack Obama d'avoir, en quelques mois, posé les principes d'une paix au Proche-Orient et adopté une méthode. Mais les acteurs du conflit, soulignent les analystes, attendent désormais des avancées concrètes de la part du président américain. L'éventualité d'une rencontre à trois entre M. Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas est l'un des principaux espoirs de l'Assemblée générale de l'ONU qui débute. C'est aussi l'une de ses inconnues majeures.
Dès son investiture, analyse pour l'AFP Marina Ottaway, de l'institut de réflexion Carnegie, Barack Obama « a suscité une forte attente » en faisant du dossier une priorité et en « envoyant tous les bons signaux ». La chercheuse souligne en particulier l'importance du recrutement de George Mitchell en tant qu'émissaire de haut niveau dans la région.
M. Obama doit maintenant « présenter une approche plus complète » et détaillée, insiste dans un entretien à l'AFP Daniel Kurtzer, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël et en Égypte. Que peut faire le président américain ? Avant tout, juge M. Kurtzer, « définir le cadre de la négociation. Si l'Amérique ne le fait pas, les deux parties auront beaucoup de mal à le faire ». Ensuite, poursuit l'ancien diplomate, « amener des idées, des ressources, des renseignements... Une fois que vous avez décidé d'agir, il y a de nombreux choix à faire : les États-Unis doivent-ils organiser une conférence ? Doivent-ils participer au débat régulièrement ou ponctuellement ? »
Si le plan n'a pas encore été dévoilé, constate Marina Ottaway, c'est parce que l'administration ne peut prendre le risque d'un projet qui n'aurait pas le soutien des parties. Or, constate-t-elle, « personne, aucun des deux côtés n'avance vers un accord ». « Il est évident, détaille-t-elle, que rien n'est acceptable pour les pays arabes sans un gel de la colonisation » juive. Quant aux Israéliens, « ils disent que la négociation d'un accord prendra encore des semaines ».
« Un accord sur les colonies, c'est le préalable indispensable », assure aussi Shibley Telhami, de l'Université du Maryland. Et c'est pourquoi les discussions qui doivent reprendre aujourd'hui entre MM. Mitchell et Netanyahu « sont vraiment la clé ».
En Israël, les attentes semblent toutefois différentes. Le Premier ministre israélien se rend aux États-Unis la semaine prochaine avec l'espoir de voir le président Obama céder sur les colonies, alors que les relations entre les deux pays alliés n'ont pas été aussi fraîches depuis des lustres. « Lorsqu'on en vient à nos droits les plus fondamentaux, à savoir le droit pour les juifs de vivre sur la terre d'Israël, les États-Unis s'en remettront à Israël. À condition, bien sûr, que nous défendions fermement nos droits », relevait récemment Moshe Arens, un ex-ministre de la Défense, dans le quotidien de gauche Haaretz.
M. Obama, souligne de son côté M. Kurtzer, ne doit plus « être l'otage » de la question des colonies. Et si celle-ci empêchait une réunion à trois, M. Obama pourrait toujours faire seul un « discours de lancement » de son plan. Dans tous les cas, affirme l'ancien diplomate, la réunion des principaux dirigeants mondiaux à New York serait le moment le plus opportun pour prendre une initiative forte. L'équipe Obama, souligne le chercheur, « va savoir maintenant si ses efforts ont produit un résultat. C'est soit le succès, soit le passage à une autre phase ».