mercredi 12 août 2009

Les souvenirs nous poursuivent

Gaza - 11-08-2009
Par Ayman T. Quader
Cela me rappelle la Catastrophe palestinienne de 1948 (la Nakba de 1948) mais en beaucoup plus intense et avec beaucoup plus de cruauté et de souffrance. 8 mois sont passés depuis les 23 jours d'agression israélienne contre la population civile palestinienne. Nos textes reflètent la douleur visible sur le visage des enfants, des hommes et des femmes Les scènes de la destruction massive résultant de l'attaque israélienne n'ont pas disparu, c’est un calvaire de plus pour les habitants de Gaza.

Aujourd'hui, alors que je passais près de ma maison, j’ai rencontré une femme appelée Rawia Hamda qui était assise sur une pierre et regardait tristement sa maison détruite. Je la regardais alors qu'elle était plongée dans ses pensées avec ses fils autour d'elle. Puis, j’ai compris ce à quoi elle pensait.

J'ai alors décidé d'écrire à propos de la souffrance de cette femme, de ce qu’elle avait vécu pendant la guerre, des choses que les femmes ne partagent habituellement qu’avec leurs maris.

"Ce n'est pas que nous avons peur de la pauvreté, mais la destruction de notre maison. Nos vies ont été démolies après la guerre israélienne,qui a eu lieu dans la bande de Gaza" Ce furent les paroles de Rawai quand je lui ai demandé POURQUOI? ??...

C'est l'histoire de Rawia Hamda. Elle vit dans le camp de réfugiés d’Al Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, avec sa famille, qui comprend son mari au chômage, six garçons et une fille handicapée.

En tant que Palestinienne, vivant sur ce petit bout de terre appelée la bande de Gaza, Rawia a sa propre expérience de la guerre en tant que femme. Rawia et sa famille habitent dans une maison qui n'est plus une maison. Le "plafond", c’est le ciel. Le toit est couvert de plaques de tôle sauf dans la salle de bain qui est recouvert d’un toit en béton.

«Pendant la guerre, il y avait des attaques et des bombardements quotidiens dans notre secteur. Nous n'avons jamais le sentiment d’être en sécurité dans notre maison, sauf dans la salle de bain parce que le plafond est en béton».

"L’un des moments les plus terrifiants, ce fût le 14e jour de la guerre. Nous avions essayé de manger rapidement un morceau. J'étais avec ma famille quand il y a eu le bruit d’une énorme explosion juste à côté de notre maison. Nous avons couru nous réfugier dans la salle de bain, comme d'habitude. Au bout d’un moment, nous avons entendu une nouvelle explosion. Terrorisée, j'ai pris mes jeunes fils pour les emmener vers un endroit plus sûr. Plus tard, j'ai découvert que la maison voisine de la nôtre avait été touchée par deux roquettes de F16 et était totalement détruite "

Rawia a reçu des éclats d'obus dans la jambe. Sa maison a été partiellement endommagée et elle est maintenant remplie d'éclats d'obus à l’intérieur. De plus, l'élevage de poulets voisin qui permettait à la famille de gagner un peu d’argent également été endommagé, les laissant sans aucune source de revenu.

«La férocité des attaques et la scène de mon évacuation m'a rappelé l'histoire de l’évacuation de ma grand-mère en 1948, mais cela semblait bien pire."

Maintenant, Rawia attend de pouvoir reconstruire sa maison et d'essayer d’offrir une vie décente à sa famille.

C'est l'histoire de Rawia, l'une des nombreuses histoires qu’ont vécu nos femmes lors de la guerre contre la bande de Gaza.
Source : http://peaceforgaza.blogspot.com/
Traduction : MG pour ISM