mardi 28 juillet 2009

Proche-Orient : Mitchell appelle les protagonistes à des concessions pour la paix

28/07/2009

En Jordanie, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, sur la photo avec le roi Abdallah, a averti l’Iran qu’il risquait des sanctions plus sévères s’il ne répondait pas favorablement à l’offre américaine. Jim Watson/AFP
En Jordanie, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, sur la photo avec le roi Abdallah, a averti l’Iran qu’il risquait des sanctions plus sévères s’il ne répondait pas favorablement à l’offre américaine. Jim Watson/AFP
t En Israël, Gates espère une réponse de l'Iran à l'automne sur le nucléaire.

L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a appelé hier les parties dans la région « à prendre des mesures difficiles » en vue d'une relance rapide des négociations de paix. À l'issue d'une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie, M. Mitchell a affirmé aux journalistes que « chacun doit prendre des mesures, dont certaines sont controversées ». « Le président américain (Barack Obama) a demandé à tous ceux qui sont impliqués de prendre des mesures pour une reprise rapide des négociations en vue de parvenir à une paix globale à laquelle nous aspirons », a dit l'émissaire américain qui a rencontré les dirigeants syrien, égyptien et israélien dans le cadre de sa nouvelle tournée régionale.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a pour sa part accusé Israël de n'avoir pas respecté ses engagements prévus par la feuille de route - le dernier plan de paix international - « sur le gel de la colonisation, la réouverture des institutions palestiniennes à Jérusalem-Est, le démantèlement des colonies sauvages et la libération des prisonniers palestiniens ». « Il est évident que le gouvernement israélien refuse de reprendre les négociations sur le statut final et sur les questions-clés interrompues en décembre 2008 », a ajouté M. Erakat.
Après des visites en Syrie, en Israël et en Égypte, M. Mitchell était revenu dans l'après-midi en Israël où il s'est entretenu avec le président Shimon Peres. À cette occasion, il a affirmé que l'engagement des États-Unis envers la sécurité d'Israël était inébranlable, ajoutant que « cette sécurité pouvait être assurée et protégée à travers une paix globale dans la région ». « Pour les États arabes, cela signifie des mesures constructives en vue d'une normalisation des relations avec Israël. Pour les Palestiniens, cela signifie développer et améliorer (l'état) de leurs forces de sécurité et agir contre l'incitation (anti-israélienne). Pour Israël, cela signifie rendre possible pour les Palestiniens une meilleure (liberté) de mouvement et la croissance économique (...) et traiter les questions difficiles comme les colonies et les positions militaires », a dit M. Mitchell.
Au Caire, M. Mitchell avait exhorté les pays arabes à faire des gestes positifs envers Israël pour créer un « environnement » propice à des négociations de paix générales avec l'État hébreu. « Nous ne demandons à personne une normalisation complète à ce stade. Nous reconnaissons qu'elle interviendra plus tard dans ce processus », a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, M. Mitchell doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Parallèlement, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, également en tournée dans la région, a déclaré après un entretien avec son homologue israélien Ehud Barak que « Barack Obama anticipe ou espère certainement une réponse cet automne de l'Iran sur le dossier nucléaire, peut-être au moment de l'Assemblée générale de l'ONU prévue en septembre ». M. Barak a répété qu' « Israël demeurait sur sa position de base selon laquelle aucune option ne doit être écartée, en dépit du fait que pour le moment la priorité devrait toujours être accordée à la diplomatie et aux sanctions ».
M. Gates a aussi assuré que Washington continuerait d'offrir une aide militaire « solide » à Israël « pour renforcer sa défense contre la menace grandissante posée par les roquettes et missiles ». Il a souligné que la sécurité à long terme d'Israël dépendait d'une « paix globale viable au Proche-Orient (...). Pour aider le processus à avancer, nous allons continuer à répondre plus avant aux besoins de sécurité israéliens afin de rendre possible la solution à deux États ».
En Jordanie où il s'est rendu après Israël, M. Gates a affirmé « avoir le sentiment que le gouvernement israélien est prêt à nous laisser jouer notre stratégie », concernant le nucléaire iranien. Mais il a aussi averti l'Iran. « Il est clair que si le processus (visant à engager le dialogue) échoue, les États-Unis sont prêts à faire pression pour de nouvelles sanctions sévères qui ne seraient pas progressives », a-t-il dit à Amman après des entretiens avec le roi Abdallah II et le commandant en chef de l'armée jordanienne, le général Khaled Jamil Sarayra.
Outre MM. Gates et Mitchell, James Jones, le conseiller à la Sécurité nationale du président américain, est attendu en Israël et en Cisjordanie de mardi à jeudi dans le cadre des efforts diplomatiques américains dans la région.
l'orient le jour