mercredi 3 septembre 2014

Sodastream envisage la fermeture de son usine de Cisjordanie

Confrontée à l'appel au boycott d'associations pro-palestiniennes, la marque israélienne pourrait fermer son unité de production implantée en Cisjordanie. Une éventualité liée à une "rationalisation des coûts" assure-t-elle, et non cet appel au boycott.
Sur les réseaux sociaux et certains sites internet, qu'ils soient pro-israéliens ou pro-palestiniens, l'information tourne en boucle : vaincue par la campagne de boycott, la marque Sodastream aurait fermé son usine de Cisjordanie. "Ce n'est pas le cas, corrige d'emblée Philippe Chancellier, directeur général d'OPM, importateur et distributeur exclusif de Sodastream en France. L'usine qui est notre site de production historique, existe depuis plus de 30 ans. Il est impossible qu'elle ferme du jour au lendemain. En revanche, il est vrai que cette fermeture est envisagée", indique-t-il à MYTF1News. 
Mais pas pour les raisons que l'on pense, défend le directeur général qui réfute l'idée que la marque ait pu plier face aux campagnes de boycott dont elle a, comme d'autres, fait l'objet. "L'entreprise Sodastream est aujourd'hui un succès dans 45 pays et dispose de 20 sites de production dans le monde, dont deux en Israël. Un troisième, de plus grande envergure, devrait ouvrir prochainement dans le Néguev, à l'extrême sud du pays." Et comme cette dernière usine sera plus grande et plus moderne que les autres, le retrait de Cisjordanie serait une conséquence logique de la "rationalisation des coûts de production et de l'optimisation de la fabrication".
900 emplois seraient impactés
Certes, mais ce serait aussi une perte pour l'économie locale. Et une bien mauvaise nouvelle pour la population de Cisjordanie. "L'usine en question emploie 900 personnes, dont près de 500 Palestiniens. Les autres salariés sont soit des arabes israéliens, soit des juifs israéliens vivant en Cisjordanie comme ailleurs en Israël, poursuit Philippe Chancellier.  Tous ont, au sein de l'entreprise, les mêmes droits, les mêmes devoirs, et les mêmes salaires à compétences égales." Et donc un salaire en moyenne cinq fois supérieur à ceux que proposent les entreprises palestiniennes.
Si la fermeture est actée, ce serait donc une réelle problématique pour les centaines d'employés palestiniens et leurs familles, comme pour l'économie de la région. Un point de vue que l'actrice Scarlett Johansson avait tenté de défendre en début d'année lorsque son engagement au côté de la marque Sodastream avait fait polémique. Sans succès...