samedi 19 novembre 2011

Honoré comme Freedom Rider

samedi 19 novembre 2011 - 06h:37
Qumsiyeh - Popular Resistance
J’ai été fier d’être un Freedom Rider (Voyageur de la Liberté) et cela a été le travail d’une équipe au meilleur d’elle-même (de ceux qui conduisaient et de tous ceux qui ont travaillé pour le préparer).
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L’auteur, Qumsiyeh, interpellé.
Deux autres Palestiniens ont également été arrêtés avec nous, venus en tant que reporters/observateurs, pas participants. Tous les huit, nous avons été libérés finalement dans l’attente d’un procès éventuel. Fajr, sympa, nous a emmenés de Ramallah (nous avons été relâchés au check-point de Qalandya) jusqu’à l’entrée de Beit Sahour, où mon épouse nous a retrouvés avec ma voiture et nous avons alors emmené Nadim et Badj’ à Hébron. Je suis arrivé à la maison à 1 h 30 du matin et les téléphones ont commencé à sonner à 7 h. J’étais extrêmement fatigué et j’avais mal à la tête, mais je voulais vous donner un compte rendu rapide (et quelques liens qui ont publié cette histoire) sur cette expérience exceptionnelle et exaltante. Bien que libérés, nous sommes toujours accusés d’ « être entrés illégalement dans Jérusalem » et d’ « avoir fait obstruction à l’action de la police » et nous sommes en instance d’un procès éventuel.
C’est l’un des évènements médiatiques les plus fortement couverts auquel je n’ai jamais participé. Il a été diffusé en direct sur Internet et près de 100 000 personnes ont signé une pétition pour nous soutenir, les Freedom Riders. Aussi, je n’ai pas besoin de vous écrire en détail comment trois autobus ont refusé de nous prendre à bord et comment un autre chauffeur (qui dira plus tard aux journalistes qu’il ne savait pas ce qu’il se passait sinon il aurait refusé) nous a permis de monter dans son autobus, et ce qui s’est passé dedans et dehors l’autobus. Vous trouverez ci-dessous quelques liens sur les récits qui ont été publiés qui en vous donnent une idée. Notez surtout les affichettes que nous avons faites et brandies avant de monter à bord et par les fenêtres de l’autobus (c’est moi qui montre l’affiche « DIGNITY »).
Peut-être écrirai-je de façon plus personnelle quand mon esprit sera plus clair et que j’aurai pu dormir un peu. Mais il y a deux anecdotes qui se sont produites, qui sont un peu inhabituelle et drôles et qui, d’une certaine manière, méritent d’être racontées pendant qu’elles sont encore fraîches dans mon esprit :
-  Ils m’ont remis à un type du Shabak (les « Renseignements israéliens ») avant de remettre à l’enquêteur chargé du dossier de l’autobus. Le type du Shabak ne m’a posé aucune question sur l’autobus. Il s’est présenté comme étant le chef du Shabak pour la région de Ramallah (et avant pour Naplouse et Jénine). Il m’a demandé si j’avais été à l’étranger récemment. Je lui ai dit oui. Il m’a demandé ce qui s’est passé quand je suis revenu. Je lui ai répondu que j’avais été interrogé au pont. Il m’a dit, « interrogé, c’est un bien grand mot ». Je lui ai dit que je ne savais pas comme appeler autrement les huit heures où ils m’ont gardé, dont deux d’interrogatoire effectif. Il m’a demandé ce qu’ils m’avaient dit d’autre. Je lui ai dit que l’interrogatoire allait se poursuivre et qu’un certain capitaine « Suhail » ou « Suhaib » ou quelque chose comme ça allait m’appeler plus tard. Et là il m’a dit que c’était lui, que son nom est « Shihab » ! Je lui ai dit « Bon, alors peut-être qu’on va éviter une autre visite ! ». Il m’a dit que c’était peu probable car je semblais continuer à « causer des problèmes et à violer les lois ». C’est là que je lui ai dit qu’il y avait quelque chose qui s’appelait le droit international et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Que nous refuser la liberté de mouvement et l’entrée de Jérusalem, alors qu’on permet aux colons de vivre sur notre terre et d’avoir la liberté de circuler dans et hors de Jérusalem, dans des autobus réservés, était une violation de la Convention internationale contre le crime d’apartheid. Nous sommes partis aussi dans une discussion politique et je lui ai expliqué pourquoi Israël n’était actuellement nullement motivé pour la paix (les trois principales ressources de revenus pour lui se tariraient s’il y avait la paix) et quelle était ma conception d’un pays démocratique, pluraliste pour son peuple tout entier.
-  Un jeune soldat ashkénaze a été très arrogant et m’a même appelé « Professeur Teez » (Teez est le mot arabe pour « ass » en anglais, « idiot » en français). Nous tous (les Freedom Riders) avons ri et je lui ai dit que je ne l’avais pas insulté et que lorsque quelqu’un m’insultais il commençait par s’avilir. Quand il me l’a répété après mon interrogatoire par le Shabak, je me suis levé et dressé devant lui, l’officier druze est intervenu et le soldat s’est éloigné. Il y a eu d’autres incidents du même genre avec d’autres personnes, montrant que notre attitude collective était forte, rebelle, et déterminée. Nous portions tous des keffiehs palestiniens et les avons gardés sur nous. Fadi s’est même enveloppé dans un drapeau palestinien tout le temps, sauf quand ils lui ont fait la fouille corporelle. Nous avons quelques vidéos de l’intérieur du centre que j’enverrai plus tard.
Je suis sorti pour apprendre que le maire sioniste de New York, Mike Bloomberg, avait ordonné l’évacuation provisoirement des manifestants de « Wall Street occupée » ; une manifestation très importante (*). Mais ma lecture de l’histoire et de la tendance me dit que l’Intifada globale ne s’accélèrera qu’après une répression par les pouvoirs.

L’odyssée des Freedom Riders :
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16 novembre 2011 - Popular Resistance - traduction : JPP
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