Le récit du
détenu politique, Abdelhakim Wassef El Kadh (48ans), est similaire aux
récits de plusieurs des fils de la Résistance, sur la rive occidentale,
référant, la cruauté de la torture, les longues périodes d’arrestations
chez les appareils de l’Autorité, sauf que, ce qui distingue notre
héros, c’est le sourire qui ne le quitte pas et, avec lequel il fait
face à toutes les épreuves : Cela malgré les blessures qui l’ont
maintenues éloigné de son foyer, de sa famille et de ces frères
plusieurs années.
Après de multiples arrestations où, se
relayaient à son rencontre les appareils de l’Autorité et, les forces de
l’occupation, voila que les appareils récidivent, en revenant à la
charge pour l’arrêter à moins d’un mois de sa relaxation de ses geôles,
pour le traduire de nouveau, devant ses tribunaux militaires et, le
faire condamner à cinq années d’emprisonnement, sans possibilité de
recours, pour invalider ou faire appel contre cette peine.
Naissance et Croissance
Abdelhakim
Wacef El Kadh est né dans la ville de Naplouse le (21/11/1964). Il a
suivi son enseignement primaire à l’école « Abou El Ala El Màari », puis
accéda à l’école préparatoire professionnelle où il apprit le métier de
la menuiserie, qu’il quitta au plus vite, pour rejoindre le Ministère
des legs pieux, en tant qu’appelant à la prière, à la mosquée de « El
Hajja Afifa Molkes ».
El Kadh s’est engagé
spirituellement d’une façon précoce, alors qu’il n’avait que 16ans
d’âge et, s’affilia à la « communauté des frères musulmans en
Palestine » au début des années quatre vingt, il était alors âgé de dix
huit ans quand, il puisa à la fois dans la source de sa pensée immaculée
et, dans les cours du Cheikh et dirigeant Hamed El Bitaoui. Entre
temps, en ces années là, s’est déclenchée le 8/12/1987, l’Intifada des
pierres, El Kadh, était alors à l’avant-garde des participants dans les
rangs du Mouvement de la Résistance islamique « Hamas » et son aile
combattante « les bras tirailleurs ».
Abdelhakim
a failli succomber en martyr dans les confrontations avec les forces
d’occupation ; il fut atteint par cinq balles, tirées par les forces
spéciales sionistes, dans la première manifestation du Mouvement Hamas,
organisée à Naplouse le 21/07/1988. Une balle l’a atteint au dos, deux
au flanc et, deux autres à la jambe gauche et, demeura plus d’un mois au
service des soins intensifs à l’hôpital de l’Union. Aussitôt rétabli,
il reprit ses activités dans la même voie, si bien que l’occupation le
mentionna sur la liste des recherchés.
Son arrestation
Le
12/10/1992, El Kadh surnommé « Abou Islam », était au rendez-vous avec
sa première arrestation, lorsque les forces de l’occupation, ont donné
l’assaut à son domicile, dans la vieille cité à Naplouse, et le
conduisirent au poste d’instruction et à la prison d’El Feriàa, au Nord
de la ville où, il fut soumis à un interrogatoire sévère et, à une
torture physique et psychique, qui n’ont pas abouti à des aveux, et fut
en conséquence relâché deux mois plus tard.
Abou
Islam a souffert très tôt des arrestations par le fait des proches!
Durant l’année 1996, il fut victime d’une campagne d’arrestation qui a
ciblé de multiples dirigeants du Mouvement à savoir « Jamel Mansour,
Jamed Slim, Youssef Sarkaji et Salah Drouza..).
El
Kadh fut soumis à la torture, pour lui extirper sans succès des
informations sur l’aile militaire du mouvement « Hamas » ; il séjourna
six mois en prison, et en ressortit come à son arrivée !
El
Kadh était considéré parmi les meilleurs chefs du Mouvement sur le
terrain à Naplouse, ce qui lui valut d’être à la tête de la liste des
recherchés par l’appareil de sécurité de l’Autorité, à la suite de la
division en date du 14/6/2007; il fut par conséquent arrêté le
20/08/2007 suite à l’assaut donné à son domicile, par plus de 15
patrouilles, relevant de ses appareils et conduit à la prison Jouneid
où, il fut soumis à une dure instruction, physique et psychique, roué de
coups atroces, au moyen des câbles métalliques et des tuyauteries en
plastique armé, en sus de la privation prolongée du sommeil plus de
quatorze jours durant ; il fut en suite placé dans une cellule
individuelle durant 120 jours, et en même temps empêché de se doucher
plus de deux mois consécutifs.
L’arrestation
d’El Kadh et les interrogatoires qu’il subit par les appareils des
renseignements, se sont poursuivis plus de six mois, au bout desquels,
il fut relaxé en très mauvais état de santé. Avant même qu’il ne puisse
jouir d’un minimum de repos, et précisément le 18/02/2008, les forces de
l’occupation ont de nouveau donné l’assaut à son domicile, où il fut
arrêté et transféré à la détention administrative, c’est bien entendu,
l’enchainement des factures que paient les enfants de notre peuple qui
gémissent sous le fouet de l’humiliante équation, de la
coordination sécuritaire. Il resta alors en état d’arrestation jusqu'à
la fin de l’année 2009.
A sa sortie des
geôles de l’occupation, il fut enlevé au mois de décembre 2009 par la
sécurité préventive, après l’invasion de son domicile en plein jour, et
fut conduit au siège de l’appareil à Djebel Ettour, là il fut dépouillé
de sa carte d’identité et relaxé par la suite. On lui intima cependant
de se présenter trois mois plus tard à la prison de Jouneid où un
mauvais coup lui était préparé !
A son
arrivé, à la prison, il fut introduit dans les souterrains des enquêtes,
et demeura dans leurs cachots plus de 70 jours ainsi que de longues
séances d’isolement et de coups lancinants qui, l’ont transformés en une
loque humaine.
Le procès
Après
environ trois mois, et en date du 22/03/2010, il fut traduit de devant
le Tribunal militaire accusé « de complot contre l’Autorité », et
condamné à un an d’emprisonnement ferme ; tout en prenant en
considération, la période qu’il a passé avant son arrestation par les
forces de l’occupation ; la peine ne peut être ni invalidée, ni faire
l’objet d’appel, à la suite de cela, il fut transféré à la prison de
Jouneid.
Moins de Vingt jours après sa
relaxation, et en date du 25/04/2011, après la prière (d’El Icha), son
domicile fut de nouveau investi par ces appareils qui l’ont arrêté et
conduit nouvellement aux bureaux d’instruction de Jouneid, et soumis à
l’insupportable calvaire ; il perdit connaissance plusieurs fois et
demeura dans ses cachots 80 jours, puis de nouveau, traduit par les
appareils devant le même Tribunal. Après neuf mois de tergiversation, un
tribunal injuste en date du19/4/2011 le condamna à 5 années
d’emprisonnement pour « complot contre l’Autorité », aussi.
L’enlevé
Abdelhakim El Kadh, a passé 18 mois de sa dernière arrestation, avec un
cœur résigné à son destin, ne faisant aucun cas des épreuves vécus, le
visage toujours souriant, dans l’attente de la prochaine rencontre de
réconciliation, qui le rendrait, à sa fille qui ne cesse d’arborer sa
photo, mobilisée à chaque instant et, l’attendant avec soupirs et
passion.