mercredi 5 octobre 2011

Le député Ahmed Hadj Ali attend la mort dans la prison de l’occupation

[ 04/10/2011 - 00:05 ]
Naplouse – CPI
Il fait partie de ceux qui se privent de tout pour venir en aide aux autres, à ceux qui sont dans le besoin, aux pauvres, aux nécessiteux. Il fait partie des gens rares. Il fait partie de ceux qu’on voit de moins en moins.
On parle du député du Conseil Législatif Palestinien Cheikh Ahmed Hadj Ali. Le temps et ses crises ont dessiné sur son visage des marques de respect et de dignité, mélangées à une grande dose de tendresse. Sans concurrent, il est devenu le titre de tous les chapitres de la bienfaisance, des sciences de la religion, des expériences sociales.
La naissance
Hadj Ali est né le 5 octobre 1940, dans le village de Qissariya, de la sous-préfecture de Haïfa. Il a été obligé de le quitter, accompagné de sa famille, pour aller en Cisjordanie, durant la Nakba (la catastrophe de 1948). Ils habitent depuis dans le camp de réfugiés palestiniens de Beit Aïn, à l’ouest de la ville de Naplouse.
C’est dans les écoles de cette ville que le cheikh a fait ses études. Plus tard, il a assumé un poste d’enseignant dans la ville de Jénine. Puis à Damas, il a fait ses études en charia.
En 1974, Cheikh Ali a obtenu son master 1 en charia et en droit de l’université de Damas. Et en 1994, il a eu son master 2 dans les études islamiques, à l’université d’Al-Najah, dans la ville de Naplouse.
Puis les prisons
Malgré son âge avancé, les occupants israéliens ne se privent pas de l’enfermer dans leurs prisons. Et malgré son âge, l’humour ne le quitte pas. Il dit à ses interlocuteurs qu’il est leur grand-père, le grand-père de tous les prisonniers. A 71 ans, il est le plus à avoir subi ce fameux système de "Détention administrative".
Le nombre de fois qu’il a goûté à ce régime est tellement élevé que la famille commence à oublier de compter.
Dans les années quatre-vingts, sous ce régime, il a été interné le 22 février 1987, le 17 mars 1988, le 30 novembre 1988…
Dans les années quatre-vingt-dix, les occupants israéliens l’ont enfermé du 23 janvier 1995 jusqu’au 29 juin 1995.
Puis dans les années 2000, ils l’ont mis derrière les barreaux de leurs prisons, le 25 septembre 2005, puis le 16 décembre 2007. Et cette année, en 2011, il a été détenu le 7 juin. Il n’est pas encore libéré à ce jour.
Soutien aux nécessiteux
Il est étonnant de voir combien les habitants de son camp l’aiment. Personne ne cache son amour pour ce cheikh. Tout le monde invoque le Tout Puissant pour sa libération. Le cheikh est leur refuge en bas ; en haut, c’est au Créateur qu’ils conjurent de le libérer.
Cet amour lui avait apporté une victoire écrasante aux élections législatives palestiniennes de 2006. Il s’était présenté au département de Naplouse et avait ramassé le plus important nombre de voix.
Un grand crime
Les mains du cheikh connues pour leur grande générosité sont assez souvent liées par les occupants israéliens. Il est puni par les occupants israéliens pour cette générosité ; sinon, pourquoi cet homme d’un certain âge serait enfermé dans leurs prisons ? Dans une lettre venant de l’intérieur de sa prison, lui aussi se pose des questions : « Quel est mon crime ? Pourquoi suis-je puni ? Est-ce seulement parce que je suis un homme de la religion ? Est-ce parce que j’essaie de garder une bonne conduite ? Est-ce parce que je rends visite aux malades ? Est-ce parce que je tente d’aider les pauvres ? »
Aujourd’hui, celui qui aidait tout le monde, Cheikh Ali, a besoin d’aide. Les maladies commencent à dévorer son corps fragile. Il a perdu l’ouïe à 70%. Et les occupants israéliens ne lui font aucun égard.
Cheikh Ali s’attend à rendre l’âme à tout moment. Il demande aux siens de lui apporter son linceul. Et nous, nous ne faisons qu’attendre la nouvelle de sa libération !
Finalement, pour sauver le député Ahmed Hadj Ali, nous devons faire toutes les pressions sur l’autorité de Ramallah et sur son président afin qu’ils fassent leur devoir et sauvent les captifs palestiniens, dont les députés, dont Hadj Ali.