lundi 12 septembre 2011

Les Egyptiens virent l’ambassadeur israélien (Vidéo)

samedi 10 septembre 2011
Peu après la Turquie, l’Egypte . Tout le personnel de l’ambassade d’Israël au Caire, aux prises avec une foule en colère, a été évacuée d’urgence dans la nuit de vendredi à samedi, après la prise d’assaut de l’édifice.

Une manifestation avait commencé au cours de l’après-midi devant l’ambassade, après un rassemblement de plusieurs milliers de personnes sur la célèbre Place Tahrir, destiné à protester, tout à la fois contre le récent assassinat soi-disant « accidentel » de cinq militaires égyptiens par l’armée israélienne dans le désert du Sinaï, le refus obstiné de la direction israélienne de présenter la moindre excuse, et la servilité des successeurs de Moubarak, toujours aux ordres de Washington et Jérusalem.
Après le meurtre de cinq de ses soldats, la junte du maréchal Tantaoui, pourtant consciente du profond ressentiment contre l’Etat d’Israël et de la solidarité avec la Palestine qui prévalent dans l’opinion publique égyptienne, n’avait rien trouvé de mieux que de renforcer la protection de l’ambassade, avec l’élévation, en urgence, d’une palissade de béton autour du bâtiment.
C’est ce dernier que des milliers de Cairotes en colère, à l’aide de béliers et de marteaux, ont réussi à démolir vendredi, avant de pénétrer dans l’immeuble où ils ont saccagé quelques pièces de la représentation diplomatique.
Au total, quelque 80 diplomates israéliens et leurs familles ont été évacués du Caire au cours des dernières heures, et se sont envolés de l’aéroport du Caire.
Pendant les premières phases de la séquence, la troupe déployée aux abords de l’ambassade, et censée la protéger, a laissé faire les manifestants, ce qui en dit long sur la différence d’état d’esprit séparant les échelons inférieurs et subalternes de l’armée et les généraux toujours au pouvoir en Egypte.
Selon différents médias égyptiens et israéliens, un commando des forces spéciales égyptiennes serait toutefois intervenu pour dégager six gardes israéliens coincés dans un bureau de l’ambassade, et les escorter jusqu’à l’aéroport où un avion militaire israélien les attendait.
La crise dans les relations égypto-israéliennes suit de quelques jours seulement la décision, longtemps différée, du renvoi de l’ambassadeur d’Israël en Turquie, et l’annonce d’une série de mesures par le gouvernement turc : notamment, l’arrêt de la coopération militaire, et la promesse d’escortes navales turques pour les prochains bateaux civils défiant le blocus criminel de la bande de Gaza.
Comme avec la Turquie, la crise avec l’Egypte a eu pour élément déclenchant le refus délibéré des dirigeants israéliens de faire le moindre geste diplomatique, après des actes de guerre commis par l’armée israélienne : l’assassinat de 9 citoyens turcs à bord du Mavi Marmara en mai 2010, et le meurtre de cinq soldats égyptiens, sur le territoire égyptien, il y a quinze jours.
Les dirigeants israéliens, fidèles à la politique du « personne ne nous aime », jouent les victimes vis à vis de leur propre opinion publique, espèrant la détourner du mécontentement économique et social intérieur, et la maintenir dans un état de guerre permanent.
Une différence entre la Turquie et l’Egypte, toutefois. Dans le premier cas, c’est le gouvernement qui a adopté les sanctions contre Israël. Dans le cas de l’Egypte, ce sont des citoyens, mobilisés dans la rue, qui les ont imposées à leurs propres dirigeants.

CAPJPO-EuroPalestine
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