lundi 11 avril 2011

Le Soudan dit avoir la preuve qu'Israël était derrière le raid

10 avril 2011
Agence France-Presse
Khartoum
Le Soudan a affirmé dimanche avoir la preuve irréfutable qu'Israël était derrière le mystérieux raid aérien contre un véhicule qui a fait deux morts mardi à Port-Soudan, sur la mer Rouge.
L'attaque contre une voiture dont les deux occupants ont été tués a été menée par deux hélicoptères Apache AH-64, qui volaient en provenance de la mer Rouge, a affirmé le ministère soudanais des Affaires étrangères.
Ces hélicoptères ont tiré des missiles Hellfire et ouvert le feu à la mitrailleuse sur le véhicule à quelque 15 km au sud de Port-Soudan, après avoir brouillé le système radar soudanais, selon le communiqué.
Or aucun pays de la région, à l'exception d'Israël, ne possède ces hélicoptères de fabrication américaine, a relevé le ministère.
Les autorités israéliennes n'ont fait aucun commentaire sur cette affaire. Des responsables israéliens avaient auparavant exprimé leur préoccupation concernant de présumés convois d'armes au Soudan, qui entretient des relations étroites avec le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
Le Soudan a affirmé qu'il n'abritait pas de groupes de militants islamistes sur son territoire.
Des raids similaires avaient visé en janvier 2009 un convoi de camions qui aurait transporté des armes dans l'est du Soudan.
Selon les autorités de Khartoum, les deux occupants de la voiture détruite mardi sont des Soudanais. Leurs restes ont été inhumés vendredi.
Le ministère a affirmé qu'Israël avait mené ce raid afin de ternir l'image du Soudan et d'empêcher son retrait de la liste des pays soutenant le terrorisme du département d'Etat américain.
Le gouvernement de Khartoum tente avec acharnement d'obtenir son retrait de cette liste noire, que Washington a promis en guise de récompense au Soudan pour avoir autorisé le référendum de janvier sur l'indépendance du Sud et avoir accepté le résultat du vote en faveur de la séparation.
Khartoum a indiqué avoir l'intention de porter plainte contre Israël auprès du Conseil de sécurité de l'ONU et auprès le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.