vendredi 24 décembre 2010

UNRWA : les démolitions de maisons de Palestiniens ont un impact dévastateur

23 décembre 2010
La Directrice des opérations en Cisjordanie de l'Office de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Barbara Shenstone, a condamné jeudi la démolition de deux maisons de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est.
« Ces actes condamnables ont un impact dévastateur. J'appelle les autorités israéliennes à cesser les démolitions et les expulsions dans les zones occupées, qui sont contraire aux obligations internationales d'Israël, notamment à la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant », a-t-elle indiqué, qualifiant ces procédés « d'extrêmement cruels et douloureux », pour des « familles de réfugiés, déplacées en 1948 », qui « se retrouvent à nouveau sans abri ».

« Pendant que les enfants du monde entier profitent de la saison des fêtes dans leur foyer, ces enfants palestiniens ont subi le traumatisme et l'humiliation de voir leurs maisons détruites, en présence de leurs parents », a-t-elle ajouté.

La première démolition est intervenue le 21 décembre. Les neuf membres de la famille Subuh, qui vivaient dans le quartier Rasalammound de Jérusalem-Est, ont reçu la veille l'ordre de la municipalité de détruire l'habitation, sous peine de voir la municipalité s'en chargée elle-même dans les 24 heures. La famille Subuh a préféré procéder elle-même à ces travaux, plutôt que d'avoir à payer la municipalité qui s'en serait chargée. Depuis, la famille vit dans deux tentes sur le site même de leur ancienne demeure.

C'est également après un arrêté municipal que les quatre membres de la famille Al Shukiwi ont aussi détruit leur maison, dans le quartier d'Ath Thuri, à Jérusalem-Est, le 19 décembre. Si la majorité de l'édifice a été démoli, la famille a néanmoins conservé les murs, en attendant la décision d'un comité de la municipalité de Jérusalem les informant de la nécessité ou pas de détruire l'ensemble du bâtiment.

Devant cette situation, l'UNRWA a fourni aux deux familles une aide alimentaire d'urgence, de l'argent liquide et le soutien psychologique de ses travailleurs sociaux pour les enfants, dont la situation psychologique est préoccupante après le traumatisme vécu. L'un des enfants, âgé de deux ans, aurait ainsi déclaré « vouloir mourir » après avoir assisté à la destruction de sa maison.

Selon l'ONU, les démolitions de résidences de Palestiniens à Jérusalem-Est et dans le reste de la Cisjordanie ont fortement augmenté en 2010, avec 396 structures démolies, contre 275 en 2009, soit une augmentation de près de 45%.

Conséquence de cette politique, 561 personnes ont été déplacées, dont 280 enfants et les moyens de subsistance de plus de 3.000 personnes ont également été touchés.
Lien