samedi 17 juillet 2010

“Pas de commentaire” sur un traitement arbitraire

Qalqilia - 17-07-2010
Par Maan News 
Mardi dernier, des soldats israéliens contrôlant le seul passage autorisé aux civils pour entrer dans le secteur a déclaré à un père de 5 enfants du village d’Azzun Atma, au nord de la Cisjordanie (près de Qalqiliya), que les 50 kgs de farine qu’il portait, c’était trop, et qu’il ne pouvait pas les emmener chez lui. Hassen Mahmoud Qadus s’est aussi entendu demander de laisser 2 kg de viande, achetés pour sa famille, pourrir au checkpoint. La quantité de viande, a déclaré le soldat, était supérieure à celle qui est autorisée pour la consommation personnelle.

















« Ce sont les règlementations en vigueur, » a dit à Ma’an un représentant du Coordinateur des activités gouvernementales d’Israël (COGAT) dans les territoires, expliquant que si les résidents du village du secteur de Qalqiliya voulaient emmener dans leur village des produits à vendre, ils devaient obtenir un permis, les faire entrer par un passage reliant le village à Israël, et payer des taxes sur les marchandises.
Azzun Atma, avec une population de 1.670 personnes, est piégé sur le côté ouest du mur de séparation d’Israël, mais les habitants ne sont pas autorisés à aller en Israël. Des barrages routiers ont été construits au sud du village, et les colonies israéliennes illégales de Sha’are Tiqwa, à l’est, et Oranit, à l’ouest, ont érigé des grilles qui bloquent totalement la circulation depuis n’importe quel point d’accès, sauf le checkpoint d’Azzun Atma pour lequel le mur de séparation a été percé au nord du village.
« Vous n’avez qu’à demander à l’armée, » a répondu le représentant du COGAT, lorsque Ma’an l’a interrogé sur la décision d’empêcher Qadus de ramener chez lui les quantités de farine et de viande.
Lorsqu’elle distribue de l’aide aux réfugiés palestiniens, qui représentent jusqu’à 4% des habitants d’Azzun Atma, l’UNRWA donne des sacs de 50 kg de farine, 5 kg de riz, 5 kg de sucre, 2 litres d’huile de cuisine, 1 kg de lait en poudre et 5 kg de lentilles. Les quantités sont distribuées aux familles tous les trois mois, pour leur consommation personnelle.
Une source militaire israélienne a expliqué que la décision d’interdire à Qadus de passer la nourriture « pouvait être la décision indépendante d’un soldat, en fonction de la situation, » mais a transmis la question au Commandement central de l’armée.
Jeudi, une deuxième source a dit que l’affaire était « plus compliquée » qu’il n’y paraissait, et est revenue avec un « pas de commentaire » sur la situation de Qadus.
Prié de dire si l’armée pouvait fournir aux villageois les lignes directrices précisant les quantités de biens de consommation personnelles et celles à usage commercial, l’armée a mis 24 heures pour revenir avec une déclaration officielle de « aucun commentaire. »
Parlant avec un journaliste de Ma’an dans le village, les habitants d’Azzun Atma appelle une intervention internationale, demandant d’être autorisés à circuler librement dans et hors de leur village et à ramener chez elle les vivres depuis la ville de Qalqiliya et les villes voisines sans être harcelés.
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