mardi 13 avril 2010

Les négociations avec les occupants israéliens, pourquoi faire ?

[ 13/04/2010 - 02:39 ]
Gaza – CPI

La colonisation continue en Cisjordanie. Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, ne recule pas d’un pas dans sa décision d’annexer le sanctuaire d’Al-Ibrahimi et la mosquée de Bilal Ben Ribah à la liste des patrimoines juifs. Dans ce contexte, les négociations entre l’autorité de Ramallah et les occupants israéliens pourraient continuer.
« Ce sera une décision complètement stupide, qui ne prend aucunement en considération l’intérêt national », dit l’écrivain et analyste Mostapha As-Saouaf.
Cette annexion du sanctuaire et de la mosquée constitue un message envoyé par les occupants israéliens. Apparemment, les hommes de Ramallah ne veulent pas le déchiffrer.
Annexer le sanctuaire Al-Ibrahimi et la mosquée de Bilal Ben Ribah porte au peuple palestinien et aux négociateurs le message suivant : la cible suivante sera la totale judaïsation de la ville d'Al-Quds et de tous les lieux saints palestiniens.
Les négociations ne seront alors pas meilleures que les précédentes. Elles n’auront pour objet que d’être une couverture aux opérations de judaïsation.
Le président de l’autorité de Ramallah Mahmoud Abbas aurait refusé de reprendre les négociations, avant que les occupants israéliens n’arrêtent la construction dans la colonie. Toutefois, devant le refus des Israéliens et des Américains, il les a acceptées.
Les intérêts d’abord
Le problème de ces gens de Ramallah, c’est qu’ils pensent plus à leurs intérêts qu’aux objectifs des négociations, croit Dr. Abdossattar Qassem, professeur en sciences politiques de l’Université Nationale d’Al-Najah, de la ville de Naplouse.
Ils pensent surtout à leurs voitures luxueuses, à la notoriété, à l’argent. Ils perdront tout cela s’ils refusent de continuer les négociations.
La Palestine devient pour les négociateurs une vache à lait, dit Qassem.
Cet universitaire palestinien est l’objet de beaucoup de pression des milices de l’autorité de Ramallah, pour ses positions nationales. Il croit que le peuple palestinien doit pratiquer toutes les pressions possibles pour stopper cette mascarade, dit-il. On achète une partie de notre peuple palestinien avec l’argent. Même on paye à certaines factions des bureaux et des voitures. Leur objection aux négociations n’est que verbale.
Que s’attend-on des négociations ?
Dr. Naji Charab est professeur en sciences politiques à l’université Al-Azhar, dans la ville de Gaza. Il se demande quel est l’objectif attendu de ces négociations, au moment où la judaïsation des lieux saints de la Cisjordanie continue, et au moment où l’Entité sioniste décide d’annexer le sanctuaire d’Al-Ibrahimi, ce qui représente une décision politique et religieuse très dangereuse qui affecte la cause palestinienne toute entière. Cette décision va dans la ligne de l’Etat juif.
Les occupants israéliens remarquent maintenant que les négociations ne serviront à rien. Le négociateur palestinien devra alors, selon Charab, revoir sa position et ne pas se lancer dans des négociations d’une position faible, car une telle position ne mène qu’à des concessions, dit-il. Le premier objectif des Palestiniens devra être la réconciliation et de mettre fin à la division.
En fin de compte, les occupants israéliens profitent de ces négociations en les prenant comme couverture pour leurs crimes et pour leur mainmise sur la terre et les lieux saints palestiniens.