lundi 4 janvier 2010

La réconciliation Hamas-Fateh est en bonne voie, affirme Mechaal

04/01/2010

Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, lors de leur entrevue hier à Riyad. Paul Handley/AFP
Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, lors de leur entrevue hier à Riyad. Paul Handley/AFP
Proche-Orient Le chef du bureau politique du Hamas a été reçu hier à Riyad, gage d'une volonté de médiation de l'Arabie saoudite.

Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, a déclaré hier que son organisation était en passe de sceller sa réconciliation avec le Fateh, faction palestinienne rivale. « Nous avons fait de grands pas vers la réconciliation. Nous en sommes désormais dans les dernières étapes », a dit M. Mechaal au ministère saoudien des Affaires étrangères, après avoir rencontré des responsables saoudiens à Riyad.
L'Égypte, en vertu d'un plan visant à réconcilier le Hamas et le Fateh du président palestinien Mahmoud Abbas, propose la tenue d'élections présidentielle et législatives en juin en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. « Nous sommes tous convenus que la signature (de la réconciliation) aurait lieu au Caire », a ajouté M. Mechaal. Azzam al-Ahmad, un responsable du Fateh, a déclaré à Reuters que son mouvement avait déjà accepté la proposition égyptienne et que la balle était dans le camp du Hamas. « Nous exhortons le Hamas à signer cet accord afin que nous puissions commencer à l'appliquer », a-t-il dit. Un autre officiel du Fateh, Zeyad Abou Eïn, a estimé pour sa part que M. Mechaal n'avait rien proposé de nouveau en se rendant à Riyad. « Le peuple palestinien et le Fateh attendent que le Hamas signe le document égyptien afin que la réconciliation puisse être scellée », a-t-il dit.
Après avoir rencontré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, M. Mechaal a dit son espoir de voir Riyad continuer à jouer un rôle pour que les Palestiniens demeurent unis. « Nous espérons que le royaume jouera un rôle particulier, aux côtés de l'Égypte et des pays arabes, pour être garant de la réconciliation palestinienne, et nous aider à unifier la position des Palestiniens et à inciter les Arabes à faire face à des autorités israéliennes qui n'en font qu'à leur tête », a-t-il dit.
Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza par les armes en juin 2007, reléguant depuis lors l'influence du Fateh à la seule Cisjordanie. L'Arabie saoudite soutient le Fateh, aussi une visite de membres du Mouvement de la résistance islamique, et à plus forte raison de Khaled Mechaal, était-elle le gage d'une volonté de médiation de Riyad. La visite de M. Mechaal fait suite à une visite d'État de Mahmoud Abbas dans le royaume wahhabite. L'émissaire de paix du président américain Barack Obama, George Mitchell, doit lui aussi se rendre à Riyad dans les jours à venir. Le Hamas, qui a le soutien de l'Iran, ne reconnaît pas le droit à l'existence de l'État d'Israël et s'oppose à la stratégie du Fateh consistant à vouloir négocier un accord de paix définitif. Le Hamas n'appartient pas à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a été créée en 1964 et fait figure, aux yeux de la communauté internationale, d'organisme représentatif des Palestiniens.
D'autre part, M. Abbas s'est rendu hier en Égypte pour discuter d'une relance du processus de paix au Proche-Orient sur fond de divergences avec Israël concernant sa politique de colonisation. Le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a précisé que MM. Abbas et Moubarak doivent se rencontrer dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur le littoral de la mer Rouge. Cette rencontre fait suite à celle du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, cette semaine au Caire avec M. Moubarak. En outre, vendredi, M. Abbas avait indiqué que les Palestiniens pourraient reconsidérer leurs relations avec Israël en matière de sécurité, en Cisjordanie, si les forces israéliennes continuaient de mener des opérations unilatérales comme celle du 26 décembre dans laquelle trois militants ont été tués. Il n'a pas précisé dans quelle mesure il pourrait réduire les rapports avec Israël. De son côté, le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, a mis en doute hier la représentativité de M. Abbas. « Notre partenaire palestinien Abou Mazen (surnom de M. Abbas) est problématique. Représente-t-il tout le peuple palestinien ? Il est clair qu'il ne représente pas (la bande de) Gaza et que sa légitimité en Cisjordanie est mise en doute », a déclaré M. Lieberman dans une interview à la radio publique israélienne.