dimanche 4 octobre 2009

Trahison de l’Autorité de Ramallah face aux injonctions israéliennes et américaines

samedi 3 octobre 2009 - 10h:11

Omar Barghouti - BDS


L’Autorité palestinienne [AP de Ramallah] a cédé aux pressions israélo-américaines et a abandonné un projet de résolution condamnant les crimes de guerre d’Israël à Gaza, retardant ainsi jusqu’au mois de mars 2010, au plus tôt, l’adoption du rapport de Richard Goldstone par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

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La collaboration est un engrenage dont Abbas ne pourra plus se défaire...

Cette dernière trahison ouverte de l’AP par rapports aux droits palestiniens - en plus de sa complicité éhontée avec la campagne d’Israël visant à miner les efforts au niveau international pour que cet Etat soit jugé responsable de ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité commise contre 1,5 million de Palestiniens dans Gaza - est survenue quelques jours après que le gouvernement israélien d’extrême droite ait ouvertement exercé un chantage sur l’AP, exigeant qu’elle abandonne le rapport Goldstone en échange de « l’autorisation » pour la mise en service d’un second fournisseur de communications pour téléphones mobiles dans les territoires palestiniens sous occupation.

Selon des informations publiées dans les médias arabes et israéliens, des fonctionnaires de l’AP sont personnellement investis dans cet deuxième opérateur mobile et perdraient de l’argent s’il n’étaient pas autorisés à fonctionner par les forces d’occupation [on trouve parmi les principaux intéressés le propre fils de Mahmoud Abbas - N.d.T].

Pour le moins, ces informations doivent être soumises à enquête par un organisme fiable, objectif et compétent et tout ceux qui seront impliqués devront être jugés légalement responsables envers le peuple palestinien. marchander les droits des Palestiniens et le devoir fondamental de protéger les Palestiniens sous occupation en échange de gains personnels est la définition de base de la collaboration et de la trahison. Ces accusations ne devraient pas être pris à la légère par qui que ce soit dans l’AP ou dans la société palestinienne dans son ensemble.

Mais même si cet angle personnel s’avèrerait être imprécis ou exagéré, le seul fait que le « gouvernement » de l’AP - qui n’a AUCUN mandat démocratique ou légal pour représenter les Palestiniens en Cisjordanie occupée (encore moins à Jérusalem-est occupé ou à Gaza) - ait pris la responsabilité de parler au nom de tous les Palestiniens devant le Conseil des Droits de l’Homme et décidé de céder face aux exigences d’Israël et de s’accorder avec ses plans pour tuer le rapport de Goldstone, est une forme explicite de trahison à l’égard des 1,5 million de Palestiniens à Gaza, des près de 1500 tués dans le massacre israélien et de tous ceux qui ont perdu leurs maisons, leurs vies, leurs membres, leurs yeux, leurs proches, les écoles, les hôpitaux, les usines, les fermes, etc.

Il s’agit d’une trahison de l’efficace campagne du mouvement BDS de la société civile qui a commencé à toucher les intérêts israéliens et à mettre en avant sa responsabilité face au droit international.

C’est une trahison du mouvement de solidarité dans le monde qui a travaillé dur, principalement dans la rapide campagne de promotion du mouvement BDS, pour en finir avec l’impunité d’Israël et pour faire respecter les universels droits humains.

En bref, c’est une TRAHISON.

Il est grand temps que soit progressivement et de façon responsable, dissoute l’Autorité palestinienne, puisqu’elle a achevé sa transformation d’une institution sous contrainte, sous-traitante du régime d’occupation, en un instrument docile utilisé par Israël pour parer à l’applicabilité du droit international et pour perpétuer l’oppression israélienne et la négation de nos droits fondamentaux.

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Omar Barghouti

* Omar Barghouti appartient à cette nouvelle génération d’intellectuels Palestiniens qui n’ont jamais adhéré à la solution « Deux peuples, deux États » et qui appellent au boycott, au désinvestissement, et à des sanctions à l’égard d’Israël.


L’Autorité palestinienne relâche la pression sur l’ONU pour agir après le rapport sur Gaza

Barak Ravid - Ha’aretz 2 octobre 2009

L’Autorité palestinienne a décidé hier de laisser tomber son projet de résolution condamnant la conduite d’Israël pendant l’offensive de Gaza l’hiver dernier, reportant ainsi son adoption du rapport de la commission Goldstone qui accuse Israël et le Hamas de crimes de guerre.

L’A.P. avait d’abord prévu de présenter son projet au Conseil des droits de l’homme à Genève pour le vote prévu ce jour 2 octobre. La décision de ne pas maintenir la résolution signifie que tout effort du même ordre devra patienter au moins jusqu’au mois de mars.

Selon un responsable israélien, la décision serait le résultat de pressions des officiels états-uniens sur leurs homologues palestiniens.

L’administration Obama a fait savoir aux Palestiniens que le renouvellement du processus de paix devait primer sur toute autre initiative diplomatique basée sur le rapport Goldstone, et sur toute initiative qui briserait les efforts tendant à relancer les négociations Israël/Autorité palestinienne. Cette position a été prise en coordination avec Israël, selon un officiel israélien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré ces derniers jours que les efforts qui visent à se servir du rapport Goldstone pour faire avancer les mesures contre Israël au Conseil des droits de l’homme ou dans des procédures juridiques internationales à La Haye porteraient un coup fatal au processus de paix.

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman quant à lui, s’est entretenu avec ses homologues des Etats-Unis, de Russie, du Brésil et d’ailleurs à propos du rapport, que Lieberman qualifie de « dangereux précédent qui mettrait en péril la capacité des nations démocratiques à se défendre elles-mêmes ».

Selon Lieberman, les mesures qui ont fait suite au rapport Goldstone se reporteraient sur les forces de l’OTAN en Afghanistan et les forces russes en Tchétchénie. Les envoyés d’Israël à Genève, sous la direction de l’ambassadeur Roni Leshno Yaar, devraient continuer à faire passer ce message dans les semaines qui viennent pour tenter de bloquer toute tentative d’une autre partie - peut-être un Etat arabe - pour présenter une résolution appelant à l’adoption du rapport Goldstone.

La décision palestinienne de ne pas appuyer le rapport est « la preuve qu’Israël a eu raison de ne pas coopérer à l’enquête et que celle-ci était un outil politique qui peut être bloquée par l’activité diplomatique », a indiqué une source.

** Cet article peut être consulté à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...

2 octobre 2009 - Transmis par Omar Barghouti
[Traduction : Info-Palestine.net]