vendredi 24 juillet 2009

Israël ne pourrait pas être un prétexte

publié le jeudi 23 juillet 2009
Makram M. Ahmad
Il est fort étrange que la bureaucratie égyptienne essaye de justifier son relâchement dans la consolidation des relations de l’Egypte avec les pays du bassin du Nil par les complots ourdis par Israël.

En effet, la bureaucratie prétend qu’Israël incite les pays riverains du Nil sur le plateau éthiopien et le plateau des lacs à nuire à la sécurité hydraulique de l’Egypte et qu’il leur offre un soutien technique afin de menacer les droits historiques de l’Egypte sur l’eau du Nil. Comme si l’Egypte était un pays impuissant sans poids ni histoire dans le continent africain, incapable de mettre un terme à ce complot et de concurrencer la place d’Israël dans les pays du bassin du Nil. Comme si l’Egypte était incapable d’utiliser les mêmes procédés qui rendent Israël influent dans ces pays malgré l’énorme héritage historique liant l’Egypte à ces pays. Un héritage que nous n’avons malheureusement pas réussi à exploiter.

Le plus étrange est qu’Israël n’assure pas à ces pays un soutien difficile à l’Egypte de garantir. Israël réussit à choisir les domaines de coopération avec ces pays qui lui permettent d’être proches des hautes sphères. Il forme les troupes d’escorte de plusieurs présidents africains, leur apporte des soins médicaux et choisit les domaines de coopération technique de pointe qui leur accorde de grands privilèges sans coût élevé.

Ce que présente l’Egypte peut être plus valeureux et plus bénéfique à travers le fonds de soutien des projets africains, à l’instar du projet d’élimination des nénuphars des lacs équatoriaux dont le coût s’élève à 17 millions de dollars. Cependant, elle n’apporte pas sa contribution dans le cadre d’une vision intégrale patiente. A travers tous ces efforts, elle prouve que son unique objectif tourne autour de ses intérêts hydrauliques sans intérêt aucun au développement des relations de fraternité et de coopération avec les pays frères du bassin du Nil.

Nos relations avec ces pays imposent à la politique et à la démocratie égyptiennes certaines règles à respecter. Premièrement, interdire toute importation de produits de régions autres que celles du bassin du Nil, comme les viandes et le thé, même s’ils sont de qualité inférieure. Deuxièmement, choisir deux candidats comme représentants des pays du bassin du Nil à titre d’ambassadeurs plénipotentiaires. Troisièmement, consolider les relations avec les pays riverains du bassin qui croient profondément que nous nous approprions illégalement leurs eaux et que nous nous opposons à tout projet devant être installé sur le Nil et qui sert leurs intérêts. Tout ceci porte atteinte à l’image de l’Egypte qui malheureusement n’est liée dans leurs esprits qu’à la question de l’eau du Nil.

publié par al-Ahram hebdo en français

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