samedi 31 octobre 2009

Clinton au Proche-Orient pour relancer le processus de paix

31/10/2009
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré hier l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, en prélude à une visite de la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton. Lors de cette entrevue, M. Netanyahu a dit espérer que les discussions avec ses hôtes américains contribueraient à « relancer dès que possible les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens ». Amos ben Gershom/GPO/AFP
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré hier l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, en prélude à une visite de la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton. Lors de cette entrevue, M. Netanyahu a dit espérer que les discussions avec ses hôtes américains contribueraient à « relancer dès que possible les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens ». Amos ben Gershom/GPO/AFP
Les analystes sont sceptiques quant aux chances de réussite de la secrétaire d'État américaine de relancer les pourparlers de paix.
Hillary Clinton rencontrera ce week-end les dirigeants israéliens et palestiniens pour tenter de ressusciter un processus de paix au point mort depuis bientôt un an, des discussions qui ne devraient pas déboucher sur une percée, selon les observateurs. La secrétaire d'État s'entretiendra aujourd'hui avec le président palestinien Mahmoud Abbas durant une étape à Abou Dhabi, avant d'atterrir en Israël où elle aura des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Mme Clinton a été précédée à Jérusalem depuis jeudi par l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, qui vient d'effectuer une série de navettes dans la région sans parvenir à ramener Israéliens et Palestiniens autour de la table de négociations. Lors d'une entrevue hier avec M. Mitchell, M. Netanyahu a dit espérer que les discussions avec ses hôtes américains contribueraient à « relancer dès que possible les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens », bloquées depuis l'offensive israélienne à Gaza fin 2008.
Mais les analystes sont sceptiques. La venue de Mme Clinton « signifie que le processus de paix est dans l'impasse et qu'elle veut tenter de le relancer », souligne le politologue israélien Yossi Alpher. « La grande question est de savoir si elle vient ici pour tendre la carotte ou le bâton », s'interroge M. Alpher. Mme Clinton a présenté la semaine dernière un rapport d'étape au président Barack Obama, soulignant que des « difficultés subsistent » avant une relance des pourparlers israélo-palestiniens. Barack Obama considère ce dossier comme prioritaire et a, pour cette raison, réuni MM. Netanyahu et Abbas lors d'un sommet à New York en septembre, mais sans résultat tangible. En outre, les divisions déchirant le camp palestinien ne favorisent pas la reprise du processus de paix. Le mouvement islamiste Hamas conteste la légitimité du président palestinien, qui contrôle uniquement la Cisjordanie, et a encore creusé le fossé en interdisant dans son fief de Gaza la tenue des élections convoquées par M. Abbas pour le 24 janvier dans les territoires palestiniens. « Le blocage est total chez les Palestiniens. Il est donc douteux que des progrès significatifs puissent être enregistrés sur le volet israélo-palestinien », estime Jonathan Spyer, chercheur israélien du Global Research in International Affairs Center.
Vis-à-vis d'Israël, les Palestiniens exigent que, préalablement à la reprise du dialogue, il gèle totalement la construction dans les colonies en Cisjordanie occupée, illégales aux yeux de la communauté internationale. M. Netanyahu, dont la très large coalition gouvernementale s'appuie surtout sur des formations de droite et d'extrême droite, a résisté aux appels internationaux le pressant de mettre un terme à la colonisation et a proposé un moratoire partiel de la construction dans les implantations. Les Palestiniens en sont à se demander si la reprise des pourparlers aboutirait même à la moindre avancée, compte tenu de l'abîme les séparant d'Israël. « Quels objectifs pourrions-nous atteindre ? Je crois que la position du gouvernement israélien est très claire, et je n'attends strictement rien de lui », avoue Samir Awad, professeur de relations internationales à l'Université de Bir-Zeit, en Cisjordanie.
Aucun débouché n'étant en vue dans le dossier israélo-palestinien, il se pourrait que Mme Clinton change son fusil d'épaule et profite des appels au dialogue exprimés par les dirigeants syriens et israéliens. « Quand les discussions de paix piétinent entre Israël et les Palestiniens, elles décollent sur le volet israélo-syrien. C'est classique et je ne serais pas surpris que ce soit à nouveau le cas », estime M. Spyer.