mardi 15 septembre 2009

“Après vous”, dit le prince Turki aux Israéliens

Dans le marchandage qui est en cours entre Israéliens, Palestiniens et Américains pour relancer le processus de paix (pas de discussions politiques depuis plus d’un an), Washington avance régulièrement l’idée de concessions arabes qui “équilibreraient” les mesures israéliennes (un gel limité, territorialement et dans le temps.)

Sans aller jusqu’à la reconnaissance d’Israël par les pays qui ne l’ont pas encore fait, il est question de réouverture de représentations israéliennes diplomatique ou économique là où elles existaient avant la guerre de Gaza (Qatar, Mauritanie), ou d’autorisation de passage dans les espaces aériens pour les vols commerciaux israéliens.

turki_al_faisal.1252956752.jpgDans une tribune accordée au New York Times, le prince Turki Al-Fayçal, ancien responsable des services de renseignement saoudien et ancien ambassadeur du royaume aux Etats-Unis, a douché quelque peu les attentes, le 12 septembre. On ne cesse de demander aux Arabes de faire comme Sadate en 1977, explique-t-il en substance, mais c’est oublier qu’avant de se poser en Israël, Sadate avait au préalable reçu l’assurance que l’Etat juif se retirerait totalement des territoire égyptiens conquis en 1967.

Quelles garanties ont les Arabes aujourd’hui? Aucune. “Les voisins d’Israël veulent la paix”, écrit le prince,“mais ils ne sauraient être contraints à récompenser Israël parce qu’il rendrait une terre qui ne lui appartient pas.” Les Saoudiens ont fait depuis longtemps des gestes, assure Turki, le plan Fahd dans les années quatre-vingts, le plan Abdallah (devenu Initiative arabe, très inspiré du plan précédent) en 2002. La balle est donc selon lui dans le camp des Israéliens. Qu’ils évacuent tout d’abord les colonies installées en Cisjordanie.

Qu’on ne s’y trompe pas, l’avis de Turki, bien que rangé des affaires aujourd’hui, donne une bonne indication sur l’état d’esprit en vigueur à Riyad.

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