Les Palestiniens soumettront bien courant novembre au Conseil de sécurité de l'ONU leur projet de résolution fixant un calendrier pour la fin de l'occupation israélienne, malgré l'opposition américaine, a indiqué mardi un dirigeant de l'OLP à l'AFP.
Une rencontre entre le négociateur en chef Saëb Erakat et le secrétaire d'Etat américain John Kerry lundi aux Etats-Unis n'a pas infléchi la détermination palestinienne, a affirmé Wassel Abou Youssef, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine.
"Aucune autre solution ne nous a été proposée par l'administration américaine", a-t-il expliqué.
"L'administration américaine pousse à reprendre les négociations là où elles ont été laissées (en avril, ndlr), alors que ce mécanisme a fait la preuve de son échec au cours des années passées", a-t-il ajouté.
Pour l'ambassadeur australien Gary Quinlan, dont le pays assure la présidence intérimaire du Conseil de sécurité de l'ONU, il n'est pas encore clairement établi qu'un projet de résolution, présenté par la Jordanie au nom des Palestiniens, soit soumis au vote en novembre.
"Pour l'heure, il n'y a aucune indication selon laquelle quelque chose sera présenté au Conseil ou quand la prochaine étape des négociations sur ce texte aura lieu", a-t-il expliqué.
Le dernier round de négociations initiées en 2013 par M. Kerry a échoué en avril 2014 après neuf mois de navettes intensives.
Frustrée de l'absence de perspective d'indépendance, la direction palestinienne a fait le choix d'en passer par la communauté internationale sans plus attendre une solution négociée avec Israël.
Le département d'Etat avait indiqué avant même les entretiens de MM. Kerry et Erakat que le chef de la diplomatie américaine n'avait pas de projet de règlement du conflit israélo-palestinien à présenter à son hôte.
La direction palestinienne envisage un plan en trois étapes: un vote au Conseil de sécurité, puis en cas de refus, l'adhésion à des organisations internationales dont la Cour pénale internationale et, enfin, la rupture des accords avec Israël, notamment en ce qui concerne la coopération sécuritaire.
De nombreux responsables palestiniens ont fait état de pressions américaines pour les dissuader d'aller devant le Conseil de sécurité, où Washington peut en dernier recours utiliser son droit de veto.