Agence France-Presse
Jérusalem
Le ministre israélien des Affaires
étrangères, Avigdor Lieberman, a de nouveau souhaité mercredi la
démission du président palestinien Mahmoud Abbas, juste avant
qu'Israéliens et Palestiniens ne rencontrent, séparément, le Quartette
pour le Proche-Orient à Jérusalem.
«Une
démission d'Abou Mazen (surnom de Mahmoud Abbas) constituerait une
bénédiction car il représente le plus grand obstacle à la paix», a
accusé M. Lieberman à la radio militaire.
«Il est décidé à sacrifier les intérêts des Palestiniens pour ses
propres calculs, pour défendre sa place dans l'Histoire», a estimé le
chef de la diplomatie israélienne, qui dirige le parti nationaliste
Israël Beiteinou.
«Abou Mazen n'est pas fiable, ce n'est pas un homme de paix, il agit
contre Israël sur la scène internationale. Il a tenté d'empêcher notre
intégration au sein de l'OCDE et il veut faire traduire des responsables
israéliens devant des tribunaux internationaux», a également reproché
M. Lieberman.
Israël a été intégré en mai 2010 au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
«Les déclarations de Lieberman et d'autres responsables israéliens
contre le président Abbas visent à détruire le processus de paix et
l'enterrer définitivement et à saboter les efforts du Quartette qui se
réunit aujourd'hui séparément avec les parties palestinienne et
israélienne», a réagi le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.
«Cette politique israélienne de provocation vis-à-vis du président Abbas
et du peuple palestinien est ancienne et connue et n'affectera pas le
moral du peuple palestinien et son attachement à ses droits», a-t-il
ajouté, réaffirmant l'exigence palestinienne d'un gel de la colonisation
et de négociations sur la base des lignes d'avant juin 1967.
Lundi déjà, M. Lieberman avait déclaré souhaiter la démission du
président palestinien, considérant que n'importe quel remplaçant serait
«meilleur».
Ces propos avaient été vivement critiqués à l'étranger, l'ONU les
qualifiant d'«incendiaires» tandis que l'Union européenne évoquait une
«provocation».
Contrairement à M. Lieberman, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a
affirmé à de multiples reprises qu'il était prêt à rencontrer Mahmoud
Abbas pour reprendre les négociations gelées depuis plus d'un an.
Des émissaires du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union
européenne, ONU, Russie) doivent rencontrer mercredi, séparément, des
représentants palestiniens et israéliens à Jérusalem, afin de tenter de
relancer le processus de paix.
Mais les perspectives de percée restent très lointaines, de l'aveu même
des deux camps qui ont récemment durci le ton de leurs échanges.