08/11/2011
Elles réaffirment leur soutien à l’admission de la Palestine comme
État Membre à part entière de l’Organisation des Nations Unies
La Commission des
questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième
Commission) a conclu ce matin son débat général, consacré
aux « pratiques israéliennes affectant les droits du peuple palestinien
et des autres Arabes des territoires occupés », qui s’est déroulé sur
deux séances.
Plusieurs délégations sont
revenues sur le caractère illégal des pratiques israéliennes dans les
territoires occupés, pratiques qui violent impunément les normes du
droit international et les résolutions pertinentes des Nations Unies.
Dans ce contexte, elles ont estimé qu’il est « alarmant » et
« injustifiable » que le peuple palestinien continue de subir la
« brutale », « agressive » et « sauvage » occupation militaire qu’Israël
lui impose sur son territoire, et qu’Israël et certains membres de la
communauté internationale continuent de refuser aux Palestiniens
l’exercice de leur droit à l’autodétermination et au retour, en ce qui
concerne ceux vivant en situation de réfugiés. Cette situation
constitue une violation de toutes les normes internationales et un crime
contre l’humanité, en même temps qu’elle pose une menace à la paix
continuelle, à la sécurité internationale et à la stabilité de la région
du Moyen-Orient, a souligné le représentant de l’Iran qui résumait les
points de vue d’autres délégations. L’impunité, dont continue de
bénéficier Israël, porte atteinte à la crédibilité des Nations Unies en
ce qu’elle favorise la répétition des violations des droits de l’homme
des Palestiniens et des autres populations arabes vivant sous
l’occupation israélienne, alimentant ainsi la frustration de ces peuples
opprimés, a souligné le représentant de l’Algérie.
Dans ce contexte, la
communauté internationale, dont les Nations Unies, doit honorer ses
responsabilités politiques, morales et juridiques pour mettre un terme à
l’occupation israélienne et aux violations des droits de l’homme du
peuple palestinien, ont estimé la majorité des délégations prenant part
au débat. Il est évident qu’une solution durable à la question de
Palestine exige une négociation sur les questions de fond, dont le gel
de la colonisation, le statut final de Jérusalem-Est, la question des
frontières et le retour des réfugiés, a souligné celle du Liban.
Plusieurs délégations ont
par ailleurs réaffirmé leur appui à la demande d’adhésion de la
Palestine à l’ONU en tant qu’État Membre à part entière. Cette
reconnaissance de l’État de Palestine permettrait au peuple palestinien
de jouir de tous ses droits fondamentaux universellement reconnus,
ont-elles estimé. « C’est la volonté de la communauté internationale »,
a ajouté le représentant de Cuba, avant d’émettre l’espoir qu’aucun
membre du Conseil de sécurité ne
s’opposera à cette volonté. L’admission de la Palestine comme État
Membre de plein droit ne doit pas se faire en fonction de l’issue des
négociations entre Palestiniens et Israéliens, a souligné le
représentant du Liban, car ce serait accorder un droit de véto sur
l’avenir des Palestiniens à la puissance occupante.
La Quatrième Commission
tiendra sa dernière séance plénière jeudi, le 10 novembre, à 10 heures,
pour se prononcer sur tous les projets de textes sur lesquels ses
délégations n’ont pas encore statué.
Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur
les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple
palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/66/356, A/66/362, A/66/364, A/66/370, A/66/373et A/66/400)
Débat général
M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba)
a qualifié d’« injustifiable » le fait que le peuple palestinien
continue de subir la brutale occupation militaire d’Israël sur son
territoire, et qu’on continue de nier le droit du peuple palestinien à
l’autodétermination et au retour des réfugiés. Le représentant a aussi
déploré que les efforts des Nations Unies aient été vains, alors
qu’Israël continue de faire fi des résolutions pertinentes de l’ONU, en
poursuivant notamment l’occupation militaire des territoires arabes.
Dans ce contexte, Cuba condamne fermement cette occupation et s’inquiète
de l’impunité dont jouit Israël, la puissance occupante.
M. González a ensuite
estimé que, tant que la situation humanitaire et politique continuera de
s’aggraver en raison des pratiques israéliennes, le Conseil de sécurité
doit se prononcer sans délai et de façon positive sur cette question.
« C’est la volonté de la communauté internationale », a ajouté le
représentant, avant d’espérer qu’aucun membre du Conseil de sécurité ne
s’opposera à cette volonté. En outre, Cuba se félicite de l’adhésion de
la Palestine à l’UNESCO et continuera à appuyer des initiatives
similaires. De même, Cuba est préoccupée par la situation à
Jérusalem-Est et à Gaza. Dans ce contexte, le représentant a qualifié
« nulles et non avenues », toutes les mesures prises par Israël pour
tenter de modifier la composition ethnique ou démographique des
territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien occupé. En
conclusion, le représentant de Cuba a appelé Israël à respecter les
résolutions pertinentes des Nations Unies et de revenir, sans
conditions, aux frontières de 1967.
M. HAN SUNG IL (République populaire démocratique de Corée)
a regretté l’impasse continue dans laquelle se trouve le processus de
paix au Moyen-Orient et a imputé la responsabilité de cette situation à
Israël, ainsi qu’à la « politique préjudiciable au Moyen-Orient de
certaines puissances ». Notre délégation estime que la communauté
internationale a le devoir de régler ce conflit le plus rapidement
possible, a souligné M. Han. Cette position est celle exprimée par le
Mouvement des pays non alignés lors de sa Conférence ministérielle de
Bali en mai dernier, a rappelé le délégué, pour lequel il ne saurait y
avoir de paix au Moyen-Orient sans règlement de la question
palestinienne. Il a préconisé pour cela qu’il soit mis un terme à
l’occupation militaire israélienne du territoire palestinien, que toutes
les violations des droits de l’homme perpétrées par Israël contre les
Palestiniens cessent, et que le peuple palestinien puisse exercer son
droit à l’autodétermination. Le règlement de ce conflit doit se faire
conformément au droit international, a encore précisé le représentant.
Rappelant que plus de 130 pays avaient désormais reconnu l’État de
Palestine, il a estimé que cela reflétait la volonté de la communauté
internationale, et que le moment est venu pour les Palestiniens d’avoir
un État indépendant reconnu internationalement.
M. WALEED ALI AL-SAIYANI (Yémen)
a déclaré que les pratiques israéliennes dans les territoires arabes
occupés ont conduit à la détérioration des conditions de vie et de la
situation politique de la région, car Israël continue de faire fi des
résolutions pertinentes des Nations Unies et de la quatrième Convention
de Genève. En conséquence, le représentant a déclaré appuyer les
efforts que déploie le peuple palestinien en vue d’avoir un État, avec
Jérusalem-Est pour capitale. Le représentant a ensuite condamné les
pratiques israéliennes dans le Golan syrien occupé, y compris les
tentatives de s’accaparer des richesses naturelles de ce territoire.
Enfin, le Yémen appuie les recommandations du rapport du Comité spécial
chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de
l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires
occupés et appelle la communauté internationale à faire pression sur
Israël afin que celui-ci respecte les résolutions pertinentes des
Nations Unies.
M. AMMAR ALD HMOUR (Jordanie)
a appelé Israël à coopérer pleinement avec le Comité spécial chargé
d’enquêter sur les pratiques israéliennes et de se conformer aux
recommandations présentées dans son rapport. À ce sujet, il a souligné
que les mesures arbitraires israéliennes, qui constituent des violations
des droits de l’homme, sont contraires à ses obligations en tant que
puissance occupante, ceci en vertu du droit international et du droit
international humanitaire. Pour la Jordanie, ces mesures sapent les
efforts internationaux pour parvenir à la paix. La Jordanie exige en
outre qu’Israël tienne compte de l’avis consultatif de la Cour
internationale de Justice (CIJ) relatif aux conséquences juridiques de
la construction du mur de séparation dans le territoire palestinien
occupé et au blocus de la bande de Gaza. Pour la délégation
jordanienne, la solution de deux États et d’une paix juste et globale
suppose que toutes les questions restées en suspens soient réglées,
notamment celles des frontières, des réfugiés palestiniens, du statut de
Jérusalem, des colonies de peuplement et de l’approvisionnement en
eau. La Jordanie condamne les déclarations provocatrices faites au
cours des dernières semaines par les autorités israéliennes au sujet de
la construction de 4 000 unités de peuplement supplémentaires.
M. GONI EL HADJI ISSA (Niger)
a rappelé que des résolutions importantes ont été adoptées, tant par
l’Assemblée générale que par le Conseil de sécurité dans le cadre de la
recherche d’un règlement de la question de l’occupation des territoires
arabes par Israël. Le point commun de ces résolutions est le règlement
pacifique de ce conflit conformément au droit international et à
l’intérêt de la paix au Moyen-Orient, a ajouté le représentant.
Dans ce
contexte, il est injustifiable que, malgré 40 ans d’efforts louables de
la communauté internationale pour amener les deux parties vers la paix,
le peuple palestinien soit toujours sans État et vive dans des
conditions déplorables d’insécurité, de sous-développement et
d’oppression, a déclaré le représentant. Cette situation n’a que trop
duré et commande que les acteurs de ce conflit dépassent les
ressentiments accumulés pour œuvrer en faveur de la paix, a-t-il
poursuivi. Il est donc urgent qu’une solution adéquate soit trouvée à
cette situation et, dans ce cadre, le Niger réaffirme son soutien à la
création d’un État palestinien viable à l’intérieur des frontières de
1967, et avec Jérusalem-Est pour capitale, qui vivrait dans la paix aux
côtés d’un État israélien, a conclu le représentant.
M. TAHIR HUSSAIN ANDRABI (Pakistan)
a dit que son pays soutient les travaux du Comité spécial chargé
d’enquêter sur les pratiques israéliennes, dont le rapport a documenté
les violations des droits de l’homme que subissent les Palestiniens et
les autres peuples arabes dans les territoires occupés. Ce rapport a
également fait état de l’impunité flagrante dans laquelle opèrent les
forces d’occupation israéliennes, a rappelé M. Andrabi,
avant d’exiger qu’il soit mis un terme à la culture de l’impunité dont
jouit Israël, car elle sape la réalisation d’un climat de confiance
mutuelle qui est crucial pour la tenue de négociations israélo-arabes.
Le Pakistan fait siennes les demandes de la communauté internationale
pour qu’Israël se soumette à ses obligations en vertu du droit
international et qu’il arrête toute activité de colonisation. Le refus
du respect du droit à l’autodétermination des Palestiniens est au cœur
du conflit israélo-arabe, a estimé M. Andrabi
qui a rappelé que le Pakistan est en faveur de l’adhésion de la
Palestine aux Nations Unies en tant qu’État Membre à part entière. Il a
également souligné que toute paix au Moyen-Orient dépend des progrès
réalisés dans le règlement des conflits israélo-syrien et
israélo-libanais, précisant qu’il fallait impérativement qu’Israël se
retire complètement du Golan syrien occupé et du territoire libanais.
M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran)
a estimé que le conflit au Moyen-Orient est une conséquence directe des
pratiques israéliennes qui sont menées en violation du droit
international et des résolutions pertinentes des Nations Unies. Dans ce
contexte, la communauté internationale, dont les Nations Unies, doit
honorer ses responsabilités politiques, morales et légales pour mettre
un terme à l’occupation israéliennes et aux violations des droits de
l’homme du peuple palestinien, a-t-il ajouté. Le représentant a aussi
déploré que le blocus de Gaza reste en vigueur, entravant la reprise de
la construction des logements détruits et le développement économique de
Gaza. Tout en condamnant ce blocus, le représentant l’a qualifié
d’« agressif » et de « sauvage », estimant aussi qu’il constitue une
violation de toutes les normes internationales et un crime contre
l’humanité, en même temps qu’il pose une menace à la paix et à la
sécurité internationales et à la stabilité de la région. M. Sahraei
a aussi estimé qu’en poursuivant la construction de colonies de
peuplement Israël viole la quatrième Convention de Genève et son
Protocole additionnel, les résolutions des Nations Unies et l’avis de la
Cour internationale de Justice.
Par ailleurs, la tragédie
qui a lieu en Palestine est une source majeure de la colère et du
désespoir ressentis dans le monde arabe, a ajouté le représentant,
estimant aussi que la paix au Moyen-Orient ne pouvait être atteinte par
la promotion d’une politique discriminatoire, le terrorisme d’État,
l’occupation, la torture ou les humiliations et intimidations
israéliennes. Il est évident, a-t-il déclaré, que la paix ne peut être
atteinte que par l’arrêt de ces pratiques. En conclusion, le
représentant a déclaré que, pour l’Iran, le Golan syrien occupé fait
partie intégrante de la Syrie. L’Iran condamne l’occupation illégale de
ce territoire et exprime de graves préoccupations quant à la
détérioration des droits de l’homme sur le terrain et le nombre
croissant de colonies juives dans le Golan syrien occupé.
M. MOHAMMAD SARWAR MAHMOOD (Bangladesh)
a salué les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les
pratiques israéliennes. Rappelant que le droit fondamental à
l’autodétermination des Palestiniens n’est toujours pas exercé, et que
plus de 70% des habitants de la bande de Gaza dépendent de l’aide
humanitaire, il a dénoncé les graves violations des droits de l’homme et
des libertés fondamentales commises contre les Palestiniens par les
forces d’occupation israéliennes. Israël doit respecter le droit
international et la quatrième Convention de Genève, a exigé le
représentant. À cet égard, il a fait part des préoccupations de sa
délégation à la suite des récentes déclarations israéliennes portant sur
l’expansion de ses colonies de peuplement à Jérusalem-Est et en
Cisjordanie. Le Bangladesh fait siennes les recommandations du rapport
du Comité
spécial et
exhorte Israël à lever l’embargo qu’il impose aux Palestiniens et à
autoriser la libre circulation des biens et des personnes. « Il faut
que les punitions collectives des populations civiles dans la bande de
Gaza cessent, et que la construction du mur de séparation soit
interrompue », a souligné le représentant.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie)
a déclaré qu’il est alarmant qu’Israël poursuive en toute impunité,
dans le territoire palestinien occupé ,les confiscations de terres, les
démolitions de maisons, l’extension de ses colonies de peuplement, ou
encore les restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens tout
en fermant les yeux sur les violences exercées par ses colons contre les
Palestiniens. De même, le blocus de Gaza et la détention de
prisonniers palestiniens continuent de constituer une source de
préoccupation pour l’Algérie, a poursuivi le représentant, tout en
saluant l’échange récent de prisonniers entre Israël et les
Palestiniens. La communauté internationale ne peut continuer d’ignorer
ce défi scandaleux posé au droit international, et elle se doit d’agir
en urgence pour libérer les Palestiniens illégalement détenus, a-t-il
poursuivi.
Le représentant a
également déclaré que, pour l’Algérie, le règlement pacifique de ce
conflit ne peut passer que par la fin de l’occupation, le retrait de
l’armée israélienne de tous les territoires arabes occupés, la cessation
de toutes les opérations de colonisation dans les territoires occupés,
le démantèlement des implantations coloniales existantes et la fin de
toutes les politiques qui tendent à hypothéquer le succès du processus
de paix. Par ailleurs, l’impunité dont continue de bénéficier Israël,
la puissance occupante, porte atteinte à la crédibilité des Nations
Unies en ce qu’elle favorise la répétition des violations des droits de
l’homme des Palestiniens et des autres populations arabes vivant sous
l’occupation israélienne et alimente la frustration de ces peuples
opprimés, a souligné le représentant.
M. ARTHUR SEWANKAMBO KAFEERO (Ouganda)
a appelé à la reprise urgente des négociations directes entre
Israéliens et Palestiniens, indiquant à cet égard qu’il faudra que les
parties fassent preuve de courage et prennent des décisions
courageuses. Il a rappelé que sa délégation est favorable à la solution
des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix
et la sécurité sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU, de
l’Initiative arabe de paix et de la Feuille de route du Quatuor.
L’Ouganda estime qu’il faudra également prendre des mesures pour faire
avancer le processus de paix régional. Toutes les parties doivent être
activement engagées dans les efforts de paix, a soutenu le représentant
qui a insisté sur la nécessité de se conformer aux obligations
respectives prévues par la Feuille de route. Il a également fait part
de sa préoccupation après les récentes autorisations délivrées par le
Gouvernement israélien concernant la construction d’unités de peuplement
supplémentaires dans les colonies et il a demandé le gel de ces
colonies de peuplement israéliennes.
M. MONSOUR ABDALLAH (Liban)
a déclaré qu’il est évident qu’une solution durable à la question de
Palestine exige une négociation sur les questions de fond, dont le gel
de la colonisation, le statut final de Jérusalem-Est, la question des
frontières et le retour des réfugiés. Par ailleurs, la question de
l’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant qu’État Membre à part entière
des Nations Unies ne doit pas se faire en fonction de l’issue de ces
négociations, a souligné le représentant, car ce serait accorder un
droit de véto à la puissance occupante, a-t-il estimé. De même la
construction de colonies de peuplement israéliennes n’est pas une
question « triviale », a-t-il ajouté, condamnant en cela les propos du
Premier Ministre d’Israël. Le but final de cette politique est de
modifier l’identité et le statut légal de Jérusalem-Est, a déclaré le
représentant. Aucune paix ne peut être envisagée, tant qu’Israël
continue d’imposer des châtiments collectifs, a-t-il ajouté tout en
soulignant l’invalidité des mesures prises par Israël, notamment pour
occuper le Golan syrien.
M. MANIEMAGEN GOVENDER (Afrique du Sud)
a salué les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les
pratiques israéliennes et a déploré le manque de coopération dont fait
preuve Israël qui refuse de laisser le Comité accomplir son mandat.
Pour l’Afrique du Sud, il ne fait pas de doute que seule une adhésion
stricte au droit international par la puissance occupante permettra de
changer le statu quo dans lequel se trouve la question palestinienne.
Soulignant qu’Israël viole régulièrement les droits de l’homme et les
libertés fondamentales des Palestiniens, le représentant a également
rappelé l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ)
sur le mur de séparation et les obligations humanitaires qui incombent à
Israël, en vertu des traités internationaux qu’il a ratifiés et de la
quatrième Convention de Genève.
L’Afrique du Sud estime
que les différents rapports sur les pratiques israéliennes dans les
territoires arabes occupés sont un motif de graves préoccupations.
C’est la raison pour laquelle elle exige que les États Membres des
Nations Unies appuient davantage le Comité spécial et les autres organes
compétents pour leur permettre de s’acquitter pleinement de leurs
mandats sur la question du Moyen-Orient. L’Afrique du Sud dénonce la
poursuite du blocus de la bande de Gaza qui a des conséquences
humanitaires graves. Elle regrette que les populations civiles de Gaza
et du Golan syrien occupé aient à payer un prix disproportionné aux
brutalités de l’occupant sous le prétexte d’exercice du droit à
l’autodéfense, bien que ce droit soit prévu par la Charte des Nations
Unies. Le Gouvernement israélien a l’obligation de protéger les
populations civiles vivant sous son occupation, a rappelé le
représentant. Il a également dénoncé l’impunité des colons israéliens.
Il est important que le Gouvernement israélien tienne compte des
recommandations faites par le Comité spécial, en particulier, celles
relatives à la protection et au bien-être des enfants, ainsi que celle
qui porte sur la levée du blocus de Gaza.
Droits de réponse
Le représentant de la République arabe syrienne,
exerçant son droit de réponse et répondant à la délégation d’Israël,
l’a accusée de vouloir détourner l’attention de la communauté
internationale au sujet des crimes contre l’humanité que commet son
pays. Il est étonnant que ce pays parle des droits de l’homme, alors
qu’il empêche les organisations non gouvernementales et les institutions
des Nations Unies d’accéder aux territoires arabes occupés pour
accomplir leurs mandats, a ajouté le représentant. Reprenant
l’accusation de « politisation » lancée par Israël à l’encontre du
Comité spécial, le représentant de la Syrie a demandé si les
déclarations des délégations, y compris des délégations amies d’Israël,
qui condamnent ses pratiques dans les territoires arabes occupés sont
elles aussi « politisées ». « Est-ce que la démocratie consiste à
occuper les terres des autres, à lancer des guerres contre les États
voisins ou à emprisonner des personnes parce qu’elles s’opposent à
l’occupation », a encore demandé le représentant. Revenant sur les
évènements en cours dans son pays, le représentant de la Syrie a déclaré
qu’il y a une prise de conscience que des réformes sont nécessaires.
Dans ce contexte, le Gouvernement syrien a entrepris de prendre des
mesures en ce sens, a-t-il ajouté. Il a fermement indiqué que sa
délégation rejetait toute tentative d’ingérence d’Israël dans les
affaires intérieures de la Syrie.
Le représentant de la République islamique d’Iran
a exercé son droit de réponse et a répondu aux accusations lancées
contre son pays par la délégation d’Israël. Il s’agit d’une tentative
pour détourner l’attention des pratiques israéliennes dans les
territoires arabes occupés, a-t-il indiqué. Le régime israélien ne
respecte pas du tout les valeurs et libertés fondamentales du monde
civilisé, a-t-il déclaré, avant d’estimer qu’il était grand temps que la
communauté internationale fasse la lumière sur toutes les pratiques
israéliennes qui violent le droit international.
Le représentant d’Israël
a exercé à son tour son droit de réponse. Il a dit que, pendant 43
ans, l’ONU a investi des ressources dans le fonctionnement du Comité
spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes pour que ce
Comité au final ne produise que des rapports biaisés. Le Comité ne
tient pas compte des victimes israéliennes et des personnes tuées en
Iran, et dans le monde arabe simplement, pour avoir réclamé leurs droits
fondamentaux, a-t-il ajouté.
Exerçant à son tour son droit de réponse, le représentant de la République arabe syrienne
a estimé que le représentant d’Israël, qui a entendu de multiples
dénonciations des politiques de son gouvernement, se trouve dans une
position peu enviable. C’est ce qui le pousse à essayer de détourner
l’attention des délégations des crimes que commet Israël en présentant
une fausse version de la situation en Syrie. L’histoire humaine n’a pas
connu de terrorisme politique, raciste et sanguinaire comme celui
pratiqué par Israël contre les citoyens arabes dans les territoires
arabes occupés, a déclaré le représentant de la Syrie. Quant à
l’argument avancé par le délégué israélien, qui prétend qu’Israël est la
seule véritable démocratie de la région où les droits de l’homme sont
respectés, cette affirmation ignore le triste sort imposé aux
Palestiniens par la puissance occupante, a relevé le représentant de la
Syrie.
Exerçant son droit de réponse, le représentant de la République islamique d’Iran
a estimé qu’Israël doit répondre aux préoccupations de la communauté
internationale en ce qui concerne les violations des droits de l’homme
des Palestiniens et des autres Arabes des territoires occupés, au lieu
de se lancer dans la dénonciation de ce qui se passerait dans d’autres
pays. Le représentant a déploré le soutien dont bénéficie Israël de la
part de certains États et a estimé qu’il est temps de mettre fin à
l’occupation et aux pratiques illégales d’Israël.