Les autorités israéliennes ont fait raser deux maisons mardi matin dans un quartier de Jérusalem-Est théâtre depuis des mois d'affrontements entre la police israélienne et des manifestants palestiniens.
La municipalité de Jérusalem a justifié la destruction de ces deux maisons, dans le quartier d'Abou Tor, au sud-est de la Vieille Ville, par l'absence de permis de construire. Elle ajoute que les terrains sur lesquels elles avaient été édifiées étaient inconstructibles.
Côté palestinien, on dénonce les lenteurs délibérées des processus d'attribution de permis de construire demandés par la population arabe de la ville. "Pourquoi sinon les permis de construire seraient-ils disponibles dans Jérusalem-Ouest et aucune destruction n'y aurait lieu ?", s'insurge Ahmed Rwaïdi, un des responsables palestiniens de Jérusalem.
Le propriétaire d'un des deux bâtiments, Hamza Abou Rajab, a déclaré à Reuters, que les destructions avaient eu lieu tôt mardi matin. "A 05h00 ce matin, 90 policiers et deux bulldozers nous ont expulsés de la maison et ont commencé à la détruire sans nous laisser prendre nos affaires", a-t-il témoigné. Il a ajouté que les 17 membres de sa famille étaient désormais sans logement.
Les tensions se sont accrues ces derniers mois dans le quartier d'Abou Tor ainsi que dans le quartier de Silouan, où des escarmouches opposent presque toutes les nuits manifestants palestiniens et policiers israéliens. A Abou Tor, la situation s'est encore dégradée depuis que la police israélienne a tué jeudi dernier un Palestinien soupçonné d'avoir grièvement blessé par balle la veille une figure de l'extrême-droite israélienne, Yehuda Glick, qui milite pour que les juifs aient un accès total à l'Esplanade des mosquées, ou Mont du Temple.
Jérusalem-Est a été annexée par Israël après la guerre des Six Jours, en 1967. Les Palestiniens veulent en faire la capitale de leur futur Etat.