lundi 20 décembre 2010

Reconnaissance d’un Etat palestinien : Abbas appelle le Quartette à clarifier sa position

19-12-2010
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé hier le Quartette international pour le règlement du conflit au Proche-Orient à clarifier sa position vis-à-vis de la reconnaissance d'un Etat palestinien  libre et indépendant. "Maintenant, on doit impliquer tout le monde dans le processus de paix  au Proche-Orient", a souligné le dirigeant palestinien. "Nous avons discuté  avec les pays arabes d'une rencontre avec le Quartette pour que ce dernier adhère  à l'importante déclaration approuvée en décembre dernier par l'Union européenne  (UE)", a ajouté le président Abbas, dans une déclaration au quotidien jordanien  "El-Rai".        
"Il ne faut pas que son travail (Quartette) se limite seulement à des  visites dans la région sans résultat", a-t-il insisté.        
Le chef de l'Aurorité palestinienne a en outre exprimé son appui à la  déclaration de l'UE, adoptée en décembre.  Celle-ci a déjà fait le pas alors que la reconnaissance d'un Etat palestinien  a commencé d'avoir des échos dans le monde comme en Norvège, où le niveau  de la représentativité diplomatique palestinienne a été élevé", a-t-il souligné. Dans leur déclaration, les ministres des Affaires étrangères de l'UE  ont exprimé leur soutien à un Etat palestinien indépendant et jugé illégale  la colonisation israélienne des terres palestiniennes.

Chaath affirme que le processus de paix "n'a plus aucune crédibilité"
Un des principaux négociateurs  palestiniens, Nabil Chaath a estimé samedi soir que le processus de paix est  dans un "coma profond" et les propositions de l'administration Obama pour le  relancer sont "totalement inutiles" en l'état.  "Je ne pense pas que nous allons reprendre les négociations bientôt",  a déclaré M. Chaath à un groupe de journalistes à Beit Sahour, près de Beitlehm  (Cisjordanie occupée).        
"Ce processus de négociation n'a plus aucune crédibilité", a-t-il ajouté,  en le qualifiant d'"exercice en futilité, ridicule", allant jusqu'à parler de  "nausée" devant le blocage des pourparlers. Après l'échec de Washington dans sa tentative d'obtenir un nouveau  moratoire israélien sur la colonisation, exigé par les Palestiniens, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a proposé des négociations indirectes sur les questions de fond.           

ONU : colonisation israélienne Projet de résolution arabe devant le Conseil de sécurité
Les pays arabes préparent   un projet de résolution contre la construction des colonies juives dans les territoires palestiniens occupés, devant être soumis au Conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué le responsable palestinien Nabil Chaath, cité dimanche  par l'agence de presse Chine nouvelle.        
M. Chaath Chaath a ajouté dans une déclaration à la presse à Ramallah  (Cisjordanie) que "les pays arabes peuvent s'adresser à l'Assemblée générale  de l'ONU, dans le cas où les Etats-Unis opposent leur veto contre cette résolution au Conseil de sécurité", expliquant que l'Assemblée générale est  capable d'appeler à des sanctions contre les pays qui n'appliquent pas ses résolutions.        
"Même si les Etats-Unis opposent leur veto à ce projet de résolution,  les Palestiniens peuvent parvenir à une résolution contre la construction des  colonies juives à l'Assemblée générale de l'ONU", a indiqué M. Chaath. Il a expliqué dans ce sens que ce projet pourrait être adopté à l'Assemblée générale de l'ONU, étant donné que le Monde arabe, l'Amérique latine et les  pays africains sont susceptibles de voter pour cette résolution.        
Le responsable palestinien a estimé en outre que les Etats-Unis ne peuvent  pas contrer ce projet, étant donné qu'ils se sont publiquement opposés  à la construction des colonies juives.         
La colonisation juive est à l'origine du blocage du processus de paix  israélo-palestinien. Pour reprendre le dialogue avec l'occupant israélien,  les Palestiniens exigent l'arrêt total et complet de ces implantations.         
Dans une déclaration dimanche à la presse, le président de l'Autorité  palestinienne Mahmoud Abbas a expliqué que les Palestiniens ont choisi l'option  de saisir le Conseil de sécurité onusien pour obtenir dans l'immédiat un gel  de la colonisation que les Américains eux mêmes jugent illégitimes.
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Le convoi d'Asie 1 pour Gaza arrivera à Damas le 20

19 Déc 2010
Damas - Le convoi d'Asie I pour Gaza est attendu le 20 courant à Damas, a indiqué le représentant de la délégation indienne de ce convoi, M. Bishr al-Din al-Charqi, lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui à Damas par le haut comité de suivi du congrès palestinien national.
M. al-Charqi a souligné que l'objectif de ce convoi, auquel participent 15 pays est de faire porter à la connaissance du grand public la souffrance du peuple palestinien et sa juste cause ainsi que les tentatives incessantes pour briser le blocus imposé à la bande de Gaza.
Il a aussi fait noter que le convoi qui entrera en Syrie à travers les frontières syro – turques est accompagné de plusieurs sympathisants représentant toutes les composantes du peuple indien aux côtés de sept membres du conseil de la choura iranien.
Pour sa part, le secrétaire du front de la lutte populaire palestinienne, M. Khaled Abel Majid, a affirmé l'importance de la campagne asiatique dans le soutien à la cause palestinienne à l'ombre des complots qui visent à liquider les droits inaliénables du peuple palestinien, tout en faisant savoir que le comité se chargera de la coordination des affaires de la campagne sur le territoire syrien.
Le président du comité populaire pour l'appui de l'Intifada du peuple palestinien et la résistance au projet sioniste, M. Ahmad Abdel Karim, a souligné que la Syrie envoie tous les trois mois des convois d'assistances humanitaires à la bande de Gaza, ajoutant que la Syrie devrait envoyer mardi prochain le convoi N° 29, transportant 100 tonnes d'aides alimentaires et médicales via les territoires jordaniens.
N.S. / T. Slimani
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Un jeune Palestinien blessé à la tête par une grenade lacrymogène à An Nabi Saleh


Nabi Saleh - 19-12-2010
Par ISM 
Vendredi 17.12, lors de la manifestation hebdomadaire organisée par le village d'An Nabi Saleh, un jeune Palestinien a été blessé à l'arrière de la tête par une grenade lacrymogène. En tombant, il s'est blessé aussi à la face. L'armée a continué à tirer des grenades sur le secteur, sans égard pour les gens qui venaient secourir le jeune homme inconscient. Il a fallu plus de 45 minutes pour que l'ambulance arrive, l'armée l'ayant empêché d'entrer dans le village. Lorsqu'elle est arrivée, le jeune homme avait repris conscience. En quittant le village, l'ambulance a été arrêtée à nouveaux deux fois. Le jeune est soigné actuellement à l'hôpital de Ramallah.














Depuis un an, les habitants de Nabi Saleh protestent contre l'occupation, les colonies illégales et les confiscations massives de terres de leur village. En réponse aux jeunes du village qui affrontent les soldats, toutes les semaines l'armée israélienne tire des grenades lacrymogènes dans le village et ferme les checkpoints pendant plusieurs heures.
Ce vendredi, vers 11h, 6 jeeps sont entrées dans le village, transportant de nombreux soldats. Après la prière de midi, la manifestation a débuté par une marche des villageois sur la route principale qui traverse le village. Les manifestants ont tenté de traverser la route pour atteindre la source située sur la terre du village mais qui est occupée par les colons d'Halamish. Les villageois n'ont plus accès à leur source depuis des années, qui a servi traditionnellement de ressource pour deux villages palestiniens voisins.
Les soldats ont commencé à tirer des bombes assourdissantes entre les manifestants et le groupe s'est partagé. Les activistes internationaux et israéliens sont restés près de l'armée, et les shebabs se sont engagés dans une confrontation avec les soldats dans le village.
A un moment, une équipe de média a interviewé le commandant de la troupe israélienne. Lorsqu'un activiste israélien lui a demandé d'interviewer aussi quelqu'un du côté palestinien, ils ont refusé.
Les tirs de gaz lacrymogènes ont continué jusqu'au coucher du soleil et qu'on n'y voyait plus rien. Un an après la première manifestation à Nabi Saleh, l'armée israélienne continue de répondre à la résistance non violente avec une très grande violence, faisant des manifestations du village les plus dangereuses de toute la Cisjordanie.
Traduction : MR pour ISM 

L'Autorité Palestinienne et le problème de la réforme sous occupation

Palestine - 19-12-2010
Par Mohsen Mohammed Saleh

Le Docteur Mohsen Mohammed Saleh, directeur général du Centre Al-Zaytouna, est professeur agrégé d'histoire arabe moderne et contemporaine, avec une spécialisation sur la question de la Palestine. Il a été directeur de la faculté d'histoire et de civilisation à l'Université islamique internationale, en Malaisie. 
Une réelle réforme de l'Autorité Palestinienne est-elle possible ? Ou bien la réforme n'est-elle qu'une manière de "faire les quatre volontés de l'occupation" ? Les différents types de réforme peuvent-ils être divisés et distingués de telle façon que quelques réformes administratives, économiques, éducatives et sociales puissent être accomplies, tout en sachant que les réformes politiques et sécuritaires sont bien plus difficiles, voire impossibles ? Ou bien la réforme ne fera qu'améliorer l'image de l'occupation et prolonger son existence, qui est en elle-même considérée comme une déviation à l'objectif premier pour la réalisation duquel l'Autorité palestinienne a été créée, à savoir mettre fin à l'occupation et non pas optimiser le statu quo sous son règne ?!















28.09.1995 - Yitzhak Rabin, Hosni Mubarak, Hussein de Jordanie, Bill Clinton et Yasser Arafat avant la cérémonie de signature de la phase II des Accords d'Oslo. (Photo bureau de Presse de la Maison Blanche)
Le problème de l'Autorité Palestinienne et de la réforme
Le problème de l'Autorité Palestinienne découle du fait qu'elle a été établie sur la base des principes des Accords d'Oslo de 1993, dans lesquels l'AP ne s'est pas seulement laissé confisquer son droit aux Territoires occupés en 1948, mais elle a aussi fait des erreurs fondamentales.
Ces erreurs les plus criantes sont :
• Le report de la recherche de solution aux questions palestiniennes centrales telles que le droit au retour des réfugiés, Jérusalem, l'expansion de la colonisation, l'autonomie palestinienne sur sa propre terre et la détermination des frontières de l'Etat palestinien.
• Aucun mécanisme contraignant ni ultimatum n'a été mis en place pour obliger Israël à se retirer des territoires occupés en 1967 ou à résoudre quelqu'une des questions palestiniennes centrales.
• L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) (et l'Autorité Palestinienne) a gelé le droit du peuple palestinien à résister à l'occupation, a renoncé au "terrorisme" et s'est attachée à résoudre ces questions centrales avec Israël seulement par des moyens pacifiques.
• Beaucoup d'autres accords et mesures politiques, économiques et sécuritaires, qui renforçaient l'hégémonie d'Israël, ont été prises ensuite sur les principes des Accords d'Oslo. De plus, aucun de ces accords ultérieurs n'a garanti la moindre base réelle vers l'indépendance ni posé les fondements de la création d'un environnement sûr et stable, au sein duquel l'Autorité, et ses organismes, aurait pu se développer pour travailler à l'établissement d'un Etat palestinien.
• En même temps, le "sale boulot" relatif à l'écrasement de toute résistance palestinienne armée, ainsi que la collecte des impôts et l'aide sociale municipale ont été rejeté sur l'Autorité. En outre, Israël pouvait pénaliser l'Autorité pour toute négligence apparente dans l'accomplissement de ses engagements.
En bref, la manière dont l'Autorité palestinienne a été établie ressemblait plus à un "piège" qu'à une solution ou à une sortie de conflit, et le chemin qu'elle a pris s'apparentait davantage à une errance sans but dans un "labyrinthe" qu'à une marche naturelle et logique vers l'indépendance. Il n'est pas étrange qu'un grand intellectuel et écrivain comme Edward Said ait dit, au sujet des Accords d'Oslo, que Abu 'Ammar avait "attiré son peuple dans un piège sans issue."
Par conséquent, le problème réside dans les "règles du jeu", dont les tenants et les aboutissants sont complètement contrôlés par le côté israélien. Le coté palestinien, toutefois, doit gérer la vie quotidienne, les affaires économiques, les importations et les exportations et les relations extérieures au travers de la fenêtre étroite qu'Israël lui concède. La situation actuelle ressemble à un groupe de prisonniers à qui on a assigné un gardien pour gérer les affaires courantes, et ce gardien peut leur rendre la vie encore plus misérable s'ils n'obéissent pas à ses règles.
L'aggravation du problème et le besoin de réforme
L'OLP a considéré que l'établissement de l'Autorité Palestinienne pourrait être sa chance pour la création d'un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967. Cette idée lui semblait raisonnable car elle a cru que les questions du statut permanent seraient résolues dans les cinq ans, au cours desquels elle pourrait mettre en place l'infrastructure d'un nouvel Etat palestinien. Toutefois, les événements se sont déroulés d'une façon qui a ruiné le rêve de l'organisation et a fait stagné toute réforme réelle et durable. Ci-dessous les faits les plus notables :
1. C'est Israël (et non l'OLP) qui s'est empressé d'imposer ses propres faits accomplis sur le terrain et a étendu ses plans de judaïsation et la construction des colonies ; c'est cette stratégie qui a rendu le processus de négociation interminable. Par exemple, le nombre de colons juifs en Cisjordanie s'est multiplié, passant de 180.000 colons en 1993 à 540.000 au début 2010. De plus, des opérations rapides et larges pour judaïser Jérusalem et effacer son aspect arabe ont été lancées et sont toujours en cours. En même temps, le mur israélien de séparation a été construit en expropriant la terre palestinienne et en déchirant le tissu social et démographique palestinien, etc.
2. Le Fatah, qui dirige l'OLP, l'Autorité Palestinienne et le processus de règlement de paix avec Israël, s'est retrouvé seul face à une large opposition de près de 10 factions palestiniennes – la plus remarquable étant le Hamas. Le Fatah avait établi l'Autorité avant que tout réel effort de "mettre la maison palestinienne en ordre" soit exercé. En conséquence, les institutions de l'Autorité ont été principalement composées de membres du Fatah et de ses partisans – sans parler d'opportunistes et exploiteurs sans vergogne.
Paternalisme, clientélisme, corruption administrative et financière, émergence d'une classe de nouveaux bureaucrates, vieux révolutionnaires et VIP – qui ont profité des nouvelles circonstances pour servir leurs propres intérêts – se sont tous répandus comme un cancer dans les ministères et les institutions de l'Autorité. En même temps, des mesures politiques, sécuritaires et administratives ont été mises en place pour exclure les travailleurs compétents et la main d'œuvre favorable aux factions palestiniennes dissidentes (en particulier les Islamistes) et peu importe leur niveau de qualification.
3. Il y eut une inflation importante et des "gonflements malins" du corps sécuritaire palestinien : car, outre le fait que la majorité de ses commandants et recrues était subordonnée à une seule faction palestinienne, à savoir le Fatah, des forces de sécurité en masse ont aussi été recrutées, à tel point que leur proportion par rapport à la population locale est la plus élevée du monde (il y a 1 officier de police pour 84 Palestiniens, contre 1 policier pour 3.200 individus à Londres, par exemple). Le plus gros problème, cependant, est le rôle que ces forces de sécurité ont à jouer – volontairement ou non – en écrasant la résistance palestinienne armée et en pourchassant les éléments dissidents, en conformité avec les Accords d'Oslo.
4. Dans les zones sous autorité palestinienne, l'économie a souffert de problèmes structurels majeurs, principalement liés à la continuation de l'occupation et à sa capacité à imposer des barrages et des bouclages, à détruire l'infrastructure, à exproprier la terre, à détruire les récoltes, à établir des checkpoints fixes et mobiles, à faire obstruction aux importations et exportations des marchandises, à priver les usines de matériaux bruts, à les empêcher de faire la promotion de leurs propres produits, et même à les détruire quand Israël le juge opportun – sans mentionner le fait que l'occupation contrôle tous les mouvements de fonds, le travail et les ressources humaines, etc.
En ce qui concerne le budget de l'Autorité, une moyenne de 50 à 55% vient de pays donateurs – l'Union européenne et les Etats-Unis étant les contributeurs principaux. D'un autre côté, les accords de paix ont donné à Israël le droit exclusif de collecter les droits de douane palestiniens, et de les transférer à l'Autorité seulement après avoir effectué ce qu'on appelle le "dédouanement des recettes fiscales". Cette source de revenus représente 30 à 35% du budget de l'autorité. En d'autres termes, 80% du budget de l'Autorité est à la merci de l'humeur politique d'Israël et de l'Occident, qui exigent des concessions politiques et sécuritaires strictes de la part de quiconque désire gérer l'Autorité.
Israël s'est arrangé pour lier l'économie palestinienne à la sienne propre, puisque 85% des exportations de l'Autorité vont en Israël, tandis que 70% de ses importations viennent d'Israël. D'un autre côté, l'Autorité elle-même souffre de corruption généralisée dans ces ministères et institutions, et une relation "clientéliste" basée sur le paternalisme et le favoritisme a été mise en place entre l'Autorité et ses citoyens. On a beaucoup écrit sur le sujet, mais il suffit de diriger le lecteur sur le rapport diffusé en mai 1997 par le Comité de Suivi du Conseil de Libération de la Palestine (dirigé à l'époque par le Fatah), qui déclarait que la corruption financière au sein de l'Autorité avait conduit à une perte de plus de 326 millions de dollars (sur un budget total de 1.500 millions de dollars). Lors de la diffusion de ce rapport, le CLP avait voté une motion de défiance du gouvernement Arafat (à 56 votes contre 1).
Lorsque la question de la réforme de l'Autorité Palestinienne a été soulevée en 2003 et a bénéficié du soutien israélien et américain, le travail s'est centré sur la réduction de l'autorité du Président Arafat à cause de son soutien à l'Intifada, et la création du poste de Premier Ministre, ainsi que la réforme des forces de sécurité de manière à ce qu'elles soient plus à même de répondre aux engagements sécuritaires du règlement de paix et qu'elle réprime les éléments résistants. Pour ce qui concernait la réforme économique, l'objectif était d'améliorer les performances économiques et de fournir un niveau raisonnable de services après que la corruption et le laxisme aient dépassé toutes les bornes. Toutefois, aucun des problèmes structurels majeurs liés à l'occupation n'ont été résolus.
Le gouvernement de Salam Fayyad et la réforme
Salam Fayyad a eu l'occasion de réaliser sa vision de la réforme depuis qu'il est devenu Premier Ministre du gouvernement palestinien à Ramallah à la mi-juin 2007 jusqu'à ce jour. Il a construit son programme sur la mise en œuvre stricte de la "Feuille de Route" et les concessions du règlement de paix, à commencer par les engagements sécuritaires, s'acharnant à obtenir d'Israël une coopération qui ouvrirait la voie à l'établissement d'un Etat palestinien. En août 2009, Fayyad a révélé son plan gouvernement de 2 ans pour créer les institutions d'un Etat palestinien indépendant. Ce plan comprend des projets pionniers comme la construction d'un aéroport et d'un chemin de fer, la sécurisation des ressources énergétiques et de l'eau, l'amélioration de l'habitat, l'éducation et l'agriculture, l'encouragement des investissements et l'amélioration de la performance des forces de sécurité.
De plus, en réponse aux accusations qui lui étaient adressées, et qui affirmaient que ses plans étaient conformes à la "paix économique" que Netanyahu réclamait (appelée aussi "le luxe sous occupation"), Fayyad a déclaré que son plan était intégré et lié au développement en nature et que son objectif était de mettre fin à l'occupation – pas de la renforcer. Cependant, le problème de Fayyad est qu'il traite avec un côté israélien qui exige des concessions totales de la part des Palestiniens, sans s'engager à quoi que ce soit en échange. La frustration du gouvernement de l'Autorité et de ses dirigeants est devenue évidente au fur et à mesure que les projets de judaïsation et l'expansion des colonies se poursuivaient, que des centaines de barrières et de barrages étaient érigés et que de nombreuses restrictions étaient imposées aux importations et aux exportations palestiniennes, ainsi qu'aux mouvements de fonds, etc. En outre, le gouvernement Fayyad a payé un lourd prix politique parce qu'il s'était engagé à affronter et à réprimer le Hamas et les autres factions palestiniennes résistantes, ainsi qu'à neutraliser le rôle de l'assemblée législative. De plus, la survie du gouvernement Fayyad est subordonnée à la division politique palestinienne actuelle et au désaccord sur une plateforme nationale palestinienne unifiée.
Le Hamas, la réforme et le changement
Pendant les premières années de la création de l'Autorité, le Hamas n'était pas convaincu qu'une action législative ou politique au travers de l'Autorité vaille la peine, et il a donc boycotté les élections palestiniennes de 1996. Néanmoins, le mouvement s'est retrouvé dans un nouvel état des choses avec la fin de l'Intifada, la mort d'Arafat et l'élection de Mahmoud Abbas au poste de Premier Ministre, et la signature de l'Accord du Caire qui offrait l'opportunité d'une réforme de l'OLP et de la tenue d'élections municipales et parlementaires. Le Hamas, dont la popularité avait monté en flèche, a senti que les prochaines concessions acceptées par l'Autorité viseraient et écraseraient la résistance palestinienne. En conséquence, il a estimé qu'en participant aux élections, il se doterait d'un forum important pour contrecarrer ce plan et renforcer la position palestinienne à l'égard du processus de paix. Le Hamas a également pensé que la défense des intérêts des citoyens palestiniens par la lutte contre la corruption administrative et financière coïncidait avec la plupart de ses objectifs.
Bien que le projet de participer aux élections n'ait pas reçu un soutien unanime dans les rangs du Hamas, le mouvement y a pourtant participé sous la bannière de "Réforme et Changement". Après sa grande victoire aux élections et avoir dirigé les 10ème et 11ème gouvernements palestiniens, le Hamas a réalisé combien il était difficile – voire impossible – de procéder à de réelles réformes ou changements sans faire de concessions. En outre, le Hamas a réalisé que l'entrée dans le processus politique ne lui donnait pas l'opportunité d'induire une réforme réelle mais qu'il était plutôt soumis aux conditions des Accords d'Oslo. En d'autres termes, le Hamas ne pouvait lancer aucune réforme économique, administrative ou sécuritaire sans faire d'énormes concessions politiques (c'est-à-dire les conditions du Quartet), qui dépouillaient littéralement le mouvement de son identité et de ses objectifs. De plus, lorsque le Hamas a voulu changer les "règles du jeu" et s'affranchir des conditions contraignantes des Accords d'Oslo, il a été accueilli par un blocus asphyxiant, l'arrestation de ses députés et l'interdiction de ses programmes et activités.
Ce que montre clairement l'expérience des 5 dernières années (après que le Hamas ait remporté les élections), c'est que quiconque veut lancer une réforme sous l'occupation doit "faire ses quatre volontés". En d'autres termes, le processus de réforme – malgré sa faible probabilité de succès – est fortement lié au fait de payer de lourdes concessions politiques au côté israélien, un prix à payer beaucoup trop élevé pour n'importe quel groupe palestinien de résistance.
On peut faire valoir que la Hamas a peut-être réussi à saisir une légitimité politique, comme il a saisi une légitimité révolutionnaire pendant l'Intifada al-Aqsa. De plus, il a réussi à mettre au grand jour le côté sombre des Accords d'Oslo, et il a été en mesure de diriger la Bande de Gaza selon ses propres conditions, sans faire aucune concession politique exigée par Israël et l'Occident. Cependant, le statut du blocus imposé en cours, la fracture politique et géographique existante et les souffrances terribles auxquelles sont confrontés les partisans de la résistance en Cisjordanie, etc., tout ceci semble être des prix dont l'ampleur était inconnue lorsque le Hamas s'est lancé dans la voie politique et a dirigé le gouvernement de l'Autorité.
S'il doit y avoir une paix nationale dans un avenir proche, alors le Hamas doit répondre à cet appel avant quiconque : il doit présenter sa plateforme politique sous les auspices de nouvelles élections législatives ; il doit expliquer comment il gèrera les concessions attendues s'il gagne ou perd les élections ; il doit décrire comment il prévoit de réaliser son programme qui appelle aux réformes et aux changements, en particulier en Cisjordanie, où aucun changement ni réforme ne peut se faire en dehors des limites des Accords d'Oslo. Ou bien affirmer sa légitimité politique et son soutien populaire est tout ce que le Hamas souhaite faire ?
Ce qui importe maintenant est de mettre de l'ordre dans la maison palestinienne, définir ses priorités en accord avec ses intérêts majeurs et, en conséquence, revisiter et réévaluer le rôle que l'Autorité doit jouer – si son existence a un quelconque réel intérêt !
L'article original en arabe est paru sur Al-Jazeera.net le 24.11.2010
Il a été traduit en anglais par Al-Zaytouna Centre for Studies and Consultations  
Traduction : MR pour ISM 

Le document de HRW qui accable les USA

20.12.10
Les Etats-Unis devraient déduire de leur aide à Israël le montant des subventions que le gouvernement israélien octroie à la colonisation en Cisjordanie, estime l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié hier.
Selon ce document de 166 pages, les agglomérations palestiniennes de la Cisjordanie occupée souffrent de graves discriminations au profit des colonies juives, qui bénéficient de meilleurs services de base grâce au soutien de l’Etat israélien. «Les Palestiniens sont victimes de discrimination systématique en raison de leur race, de leur origine ethnique et nationale, en conséquence de quoi ils sont privés d’électricité, d’eau, d’écoles et de routes, alors que les colons juifs de leur voisinage bénéficient de tous ces services publics», a déploré une représentante de Human Rights Watch, Carroll Bogert.
«Alors que les implantations juives prospèrent, les Palestiniens sous contrôle israélien vivent hors du temps — non seulement séparés, non seulement inégaux, mais parfois même expulsés de leur terre et de leurs maisons», a-t-elle poursuivi. L’organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York a appelé la communauté internationale à ne pas se rendre complice des violations des lois internationales par Israël, notamment en diminuant son aide à l’Etat hébreu. 
Illégalement… «Légal»
«Les Etats-Unis, qui octroient une aide annuelle de 2,75 milliards de dollars à Israël, devraient prélever une somme équivalente au coût des investissements israéliens en faveur des implantations, soit 1,4 milliard de dollars selon les calculs d’une étude» menée en 2003, préconise HRW. L’organisation relève en outre que «de nombreuses associations caritatives américaines fournissent aux colons d’importantes contributions exemptées de taxes». Elle exhorte les autorités américaines à «vérifier si ces exemptions sont conformes aux obligations des Etats-Unis à faire respecter le droit international».
L’Etat d’Israël a créé depuis 1967 plus de 130 colonies en Cisjordanie, où vivent actuellement plus de 300 000 habitants. 200 000 autres Israéliens sont installés dans la partie orientale de Jérusalem, conquise et annexée par Israël en 1967, où les Palestiniens veulent installer la capitale de leur futur Etat. La communauté internationale, dont les Etats-Unis, considère ces colonies comme illégales au regard du droit international, et ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est.
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Un agent de voyage de Gaza redémarre son activité

19/12/2010 17:13
Depuis sa création en 1951, l’agence de voyage de Nabil Shurafa fait figure de baromètre de la liberté de mouvement dans le territoire palestinien
Le téléphone sonne enfin dans le bureau de Nabil Shurafa. Ces trois dernières années, cet agent de voyage dans un territoire aux frontières fermées avait quasiment cessé toute activité. Mais depuis le mois de juin, les clients franchissent de nouveau les portes de l’agence installée dans le vieux quartier de la ville de Gaza, au rythme d’une petite dizaine de réservations par jour.
Le poste frontière égyptien de Rafah est désormais ouvert. Une faveur de l’Égypte après l’assaut meurtrier de la marine israélienne contre les bateaux de la flottille pour Gaza, au mois de mai dernier.
« On respire un peu, confie Nabil Shurafa. Cet été, beaucoup de gens sont sortis de Gaza. Des Palestiniens qui n’avaient pas pu voir leur famille depuis plusieurs années reviennent aussi le temps d’une visite. »
Une liberté surveillée. Pour avoir le droit de prendre un bus égyptien qui les emmènera directement à l’aéroport du Caire, sous escorte policière, les Palestiniens candidats au départ doivent se munir de multiples autorisations et s’armer de patience.

Le passage reste aléatoire

Mais même muni de tous les sésames nécessaires, le passage reste aléatoire. Nabil passe ainsi le plus clair de son temps à modifier les billets de ses clients en fonction de leur avancée à la frontière. « Les gens ne peuvent pas toujours arriver à l’aéroport dans les temps, alors je fais des réservations au dernier moment, je change les dates pour éviter de perdre le billet. C’est pour cela qu’ils font appel à nous plutôt qu’à un site Internet. »
Depuis sa création en 1951, l’agence Shurafa fait figure de baromètre de la liberté de mouvement dans la bande de Gaza. À l’époque, le territoire était sous tutelle égyptienne. « On pouvait prendre le train directement de Gaza jusqu’au Caire », se souvient Nabil.
L’occupation israélienne de 1967 y a mis fin. La gare existe encore, à l’abandon, transformée en entrepôt dans le souk de la ville. Sur les murs de l’agence, quelques affiches jaunissantes de la tour Eiffel et de la statue de la Liberté témoignent d’une autre période de liberté relative, lors de l’établissement de l’Autorité palestinienne en 1994.
L’âge d’or, celui dont Nabil garde précieusement les photos sous la plaque de verre qui recouvre son bureau, ce sont les deux petites années pendant lesquelles Gaza avait un aéroport et un semblant de souveraineté. En novembre 1998, l’unique piste de l’aéroport international Yasser Arafat accueille son premier avion. Bill Clinton fut parmi les premiers passagers.

Les destinations les plus prisées sont les pays du Golfe et le Canada

À une journaliste américaine qui l’interroge ce jour-là, Nabil Shurafa lance : « Pour vous, c’est un tout petit aéroport, mais pour moi il est plus grand que l’aéroport de New York. C’est comme un rêve. » Un rêve de courte durée, brisé en 2001 par la seconde Intifada. Les bombardements israéliens n’ont laissé qu’un tas de ruines. Le bitume de la piste a été entièrement retourné pour récupérer le gravier au-dessous. Dans Gaza privée de matériaux, les sacs se vendent à bon prix.
Personne ne sait combien de temps la frontière égyptienne restera ouverte. Nabil Shurafa estime avoir besoin d’au moins deux ans pour recouvrer les pertes de ces trois dernières années. Les destinations les plus prisées sont les pays du Golfe et le Canada.
Les dépliants touristiques sur Jérusalem « l’Éternelle », Hébron « la cité des Patriarches », Naplouse «la reine de Palestine» resteront en revanche dans les tiroirs. L’accès à la Cisjordanie, l’autre territoire palestinien, distant de quelques dizaines de kilomètres, demeure interdit aux Palestiniens de Gaza.
Karim LEBHOUR, à Gaza

Sur l’alliance entre sionisme et antisémitisme...

dimanche 19 décembre 2010 - 09h:06
Adar Primor - Ha’aretz
Salut Europe ! Ton bras officiel, brave et puissant, qui a été étendu à nous sous la forme des dizaines de pompiers et d’avions pompier afin de combattre l’incendie de Carmel...
...Ton autre bras - le paria et le désobéissant - lui, est venu allumer des feux dont les dommages ne peuvent être prédits. Son œuvre consiste en l’alliance impie entre les figures de la droite israélienne et les ultra-nationalistes, parfois même antisémites, d’Europe.
Le premier des pyromanes, le député néerlandais Geert Wilders - hôte permanent en Israël - a été invité par MK Aryeh Eldad (Union nationale) pour nous persuader que la Jordanie est la Palestine. En 2008, Wilders faisait les manchettes lorsque son film Fitna établissait un lien entre le Coran et la terreur islamique. Il compare d’ailleurs le Coran à Mein Kampf et appelle à ce qu’on impose les vêtements musulmans, « qui polluent le paysage hollandais. » Lors de sa dernière visite ici, il a pu exprimer l’une des perles de sa sagesse incommensurable : « Sans la Judée et la Samarie, Israël ne peut pas protéger Jérusalem. »
Il est un autre expert européen en incendie volontaire, c’est le politique belge Filip Dewinter. Il a été invité à assister à une conférence qui s’est tenue ici même, conférence lancée par Cohen Eliezer. Agacé qu’il était du fait que Eldad lui avait « volé » Wilders à la dernière minute. Parmi les invités de Cohen à cette « convention sur l’islamophobie », on trouvait une liste de racistes qui font apparaître le populiste néerlandais, Geert Wilders, comme un agneau innocent.
Dewinter est le chef de file du parti Vlaams Belang, dont de nombreux membres ont collaboré avec les nazis. Parmi ses membres actuels, on trouve un grand nombre de négationnistes. Dewinter est un familier des milieux antisémites et il a des liens avec un certains nombre d’extrémistes européens et une série de partis néo-nazis. En 1988, il a rendu hommage aux dizaines de milliers de soldats nazis enterrés en Belgique, et en 2001, il a ouvert un discours avec un juron utilisé par les SS.
Mais l’honneur d’allumer la torche le premier revient au plus beau joyau de cette couronne faite de racistes, à savoir Heinz-Christian Strache. Il est le leader du Parti de la liberté (Autriche). Si Jorg Haider était décrit comme le « petit-fils spirituel d’Hitler », Strache, lui, est son petit fils illégitime. Son grand-père était dans la Waffen-SS, et son père a servi dans la Wehrmacht. Lorsqu’il était étudiant (à l’université), Strache appartenait à une organisation extrémiste dans laquelle les Juifs étaient interdits. Il a également traîné avec des néo-nazis et participé à des exercices paramilitaires avec eux. Les commentateurs politiques en Autriche disent que Strache tente de copier Haider, mais qu’il est moins sophistiqué et, finalement, plus extrémiste que son modèle.
Les organisateurs de ces visites croient béatement qu’ils ont apprivoisé cette bande d’extrémistes importés d’Europe, qui après avoir échangé leur démon-ennemi, les « juif », par les « musulmans » (immigrants criminels), vont se mettre à chanter de concert que la Samarie est terre juive. Ils croient peut-être aussi que bientôt ils se laisseront pousser la barbe et porteront la kippa. En réalité, ils n’ont pas authentiquement rejeté leur ADN spirituel (dont l’antisémitisme est un fondement). Ce qui ne fait pas de doute, c’est qu’ils cherchent l’absolution juive qui les rapprochera du pouvoir politique dans leur pays respectif.
Ajoutons à la liste de ceux qui ont apporté la honte sur notre pays : le Collège académique d’Ashkelon, qui leur a donné une plate-forme ; MK Nissim Zeev (Shass), qui les a reçus à la Knesset ; le vice-ministre Ayoob Kara (Likoud), qui a exprimé sa joie lors de la réunion des « amoureux d’Israël », l’Israel Air Force, qui a entaché sa réputation en permettant à Cohen, vétéran de celle-ci, la visite exclusive d’un escadron de F-15.
La presse autrichienne a rapporté cette semaine que le blanchiment qu’a subi Strache ici dans notre terre « de lait et de miel » pourrait bien lui ouvrir la voie à la chancellerie. Et, comme on dit : « Pour la gloire de l’État d’Israël. »
12 décembre 2010 - Ha’aretz - publié en français sur le site de Brahim Senouci
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Rentrée à Gaza après 62 années d’exil

dimanche 19 décembre 2010 - 08h:42
Al-Qassam Website
Les autorités égyptiennes aont autorisée une femme palestinienne très âgée à revenir dans la bande de Gaza après avoir passé 62 ans en exil en Jordanie, séparée de son mari et de ses enfants.
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Ne’mah Mattar Khamees, chassée en 1948 par les sionistes et privée toute sa vie de sa famille...
Ne’mah Mattar Khamees, âgée de 80 ans, avait été exilée en 1948 en Jordanie par l’occupation israélienne. Elle a vécu à Amman tandis que son mari Ezzat Abou Kwaik et ses six enfants sont restés dans la bande de Gaza.
Une de ses filles et un de ses fils sont décédés sans qu’elle ait eu une occasion de les voir, et elle vivait seule à Amman où elle a survécu grâce à la charité et à l’aide de ses voisins. Elle a souffert de diverses maladies et a eu une fracture à la colonne vertébrale.
Ses voisins ont alerté la Croix-Rouge, qui a contacté les autorités égyptiennes et a demandé qu’elle soit autorisée à entrer dans la bande de Gaza.
La Croix-Rouge a retrouvé Mme Khamees à l’aéroport du Caire mercredi matin, et le Croissant-Rouge égyptien a fourni une ambulance et un médecin pour accompagner Mme Khamees à Al-Areesh, d’où elle a été emmenée à travers le passage de Rafah jeudi matin.
Elle y a rencontré son fils Abdel Rahim, à qui son amour a été refusé alors qu’il était un enfant.
18 décembre 2010 - Al-Qassam Website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-3924-She_...
Traduction : Info-Palestine.net
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Aussi libres qu’Evo Morales ou Lula Da Silva

dimanche 19 décembre 2010 - 08h:30
K. Selim - Le Quotidien d’Oran
Les responsables des Etats de la Ligue arabe doivent devenir aussi libres qu’Evo Morales ou Lula da Silva.
Saeb Aerakat, le chef des « négociateurs » de l’Autorité palestinienne, a, semble-t-il, fait une étrange découverte : les Palestiniens négocient depuis près de vingt ans et sont aujourd’hui « pris au piège d’un processus qui, pour l’instant, n’a rien changé à l’occupation ». Cette découverte est intervenue après une résolution de la Chambre des représentants américains condamnant « toute tentative pour établir ou chercher la reconnaissance d’un Etat palestinien en dehors d’un accord négocié ».
Saeb Aerekat a-t-il été surpris du vote de la Chambre des représentants américains ? Il ferait encore une fois preuve d’une naïveté incompatible avec son rôle de négociateur. Il devrait plutôt constater qu’il a suffi que quelques Etats latino-américains décident de reconnaître sans attendre un Etat [palestinien] pour que les politiciens américains lancent leurs tirs de barrage.
Avant la Chambre des représentants, l’administration de Barack Obama - lequel s’est déchargé définitivement du dossier sur la très Aipac Hillary Clinton - a critiqué la décision du Brésil et de l’Argentine de reconnaître un Etat palestinien à l’intérieur des frontières de 1967. La Bolivie de Morales vient de les rejoindre. Ces reconnaissances ne vont pas changer la donne mais elles montrent que même dans les pays lointains, on est exaspéré par l’expansionnisme des Israéliens et la couverture que toutes les administrations américaines lui apportent. Pour masquer sa reddition définitive, Barack Obama, soutenu par l’Europe, a multiplié les déclarations soporifiques sur sa volonté d’aboutir à une solution à deux Etats.
Au vu de ce qui se passe, M. Aerekat va devoir encore courir derrière des chimères pendant vingt autres années. Le temps apparemment pour Israël de décréter, avec l’aval des Américains, qu’il n’y a plus de place pour un Etat palestinien. Les Palestiniens, qu’ils soient du Fatah ou non, le savent très bien. Ils doivent sortir de ce que Saeb Aerekat a fini par reconnaître comme étant un « piège ».
Ont-ils le courage, eux qui sont « installés » dans la négociation, de se remettre en cause ? Israël et les Américains parient que les responsables de l’Autorité palestinienne et ceux qui en profitent plus ou moins n’auront pas le courage de le faire. Et qu’il n’y aura ni dissolution de l’Autorité palestinienne, ni arrêt de la coopération sécuritaire avec Israël contre les résistants. C’est bien cela l’enjeu.
L’Autorité palestinienne, si méprisée à Washington et à Tel-Aviv, est un outil utile pour créer de la fiction. Sa disparition y mettrait fin. On peut parier que les Américains et les Européens utiliseront tous les moyens de persuasion et de chantage pour que cette Autorité continue dans cette comédie.
Il ne fait guère de doute que les responsables de l’Autorité palestinienne n’auront pas la capacité de s’extirper de ce piège sans un sursaut des Etats arabes. Les pays latino-américains viennent, d’où la colère des responsables américains, –de fixer la ligne minimale : l’Etat palestinien dans les frontières de 1967. C’est, officiellement du moins, la ligne des Etats de la Ligue arabe.
Mais il ne suffit pas de lancer un « plan de paix » et de dormir sur ses lauriers. Ces Etats doivent s’émanciper des agendas américains. Ils peuvent simplement signifier qu’ils ne participeront jamais à assiéger l’Iran et encore moins à lui faire la guerre. L’Iran peut devenir un atout pour les Palestiniens. Ils doivent très clairement signifier à l’administration américaine et au monde qu’ils n’encourageront pas le maintien d’une Autorité palestinienne fictive pour faire accroire au mensonge de la négociation. Ce sera un début. Les responsables palestiniens, qui se sentent « pris au piège », pourront trouver une issue dans ce début de fermeté.
Mais pour y parvenir, les responsables des Etats de la Ligue arabe doivent devenir aussi libres qu’Evo Morales ou Lula da Silva.
19 décembre 2010 - Le Quotidien d’Oran - Editorial
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Le Fatah déchiré par la discorde

lundi 20 décembre 2010 - 00h:53
Saleh Al-Naami - Al Ahram Weekly
Les conflits au sein du Fatah sont en train de prendre une tournure personnelle au vu de la prolifération des accusations contre Abbas et son entourage, écrit Saleh Al-Naami.
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Dirigeants du Fatah,priant côte à côte sur la tombe du fondateur du Fatah, Yasser Arafat, le 13 août 2009.
Nous sommes dans le quartier Est d’Al Maseyoun où deux policiers essaient de tuer le temps et l’ennui en lisant des journaux ou en jouant aux échecs. Dans ce quartier huppé se trouve la somptueuse villa de Mohamed Dahlan, membre du Comité Central du Fatah, où il réside pendant son séjour à Ramallah.
S’il y a une personne qui a déjà vu ce décor, deux mois plutôt, elle sera sans doute ébahie par la réduction dramatique du nombre des agents de police désignés pour surveiller et garder la résidence. A l’époque, le volume des forces de sécurité à l’extérieur laissait croire qu’il s’agissait d’un château, mais le Président Palestinien Mahmoud Abbas a décidé de le réduire, de manière substantielle, suite à la tension installée dans sa relation avec Dahlan.
Cependant, Abbas dément avoir pris cette décision à cause de son différend avec Dahlan et explique que, désormais, il n’est plus nécessaire de préserver ce niveau de sécurité autour de la maison. En revanche, les cercles politiques et médiatiques palestiniens sont catégoriques et insistent sur le fait que les mesures de sécurité ont été allégées à cause des divergences profondes entre les deux hommes, au point où même les dirigeants du Fatah s’échinent à les réconcilier.
Des sources concordantes ont informé Al-Ahram Weekly que la dernière dispute a éclaté après que Abbas ait reçu des rapports selon lesquels, lui et le Premier Ministre Fayyad avaient été vivement critiqués par Dahlan et ce, durant des meetings en Cisjordanie et lors de différents rassemblements dans le monde arabe. Selon des sources bien informées, Dahlan a critiqué Abbas en particulier, en lui reprochant ses stratégies de négociation avec Israël. En fait, d’après les déclarations de Yasser Abd Rabbo (un proche conseiller d’Abbas) au journal Haaretz, Dahlan avait indiqué que Abbas était prêt à faire des « compromis très hasardeux ».
Ainsi, Abd Rabbo a laissé entendre que l’Autorité Palestinienne (AP) était préparée à reconnaître le caractère « Juif » de l’état d’Israël si un état Palestinien venait d’être établi. Par ailleurs, Dahlan a également condamné les déclarations où Abbas avoue ne pas être dérangé par la manière avec laquelle Israël se décrit D’après les sources, la colère de Abbas a éclaté lorsqu’il lui a été donné de constater que Dahlan pouvait former son propre clan regroupant des cadres supérieurs du Comité Central du Fatah dans le but de travailler, directement ou indirectement, contre Abbas. Cette clique compte l’ancien Directeur des Renseignements Généraux Tawfiq Al-Tiray, l’ancien Ministre des Affaires Etrangères Nasser Al-Qudwa, l’ancien Gouverneur de Naplouse Mohamed Al-Alul et enfin, le représentant du Fatah au Liban Sultan Abu Enein. Cette démarche a également suscité l’intérêt d’un grand nombre des membres du Conseil Révolutionnaire du Fatah.
Par ailleurs, Abbas et son entourage accusent Dahlan de contester l’autorité du Président en encourageant le neveu de Feu le Président Yasser Arafat, Al-Qudwa, à entrer en lice pour le leadership du Fatah et de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP). Al-Qudwa étant en réalité considéré comme le plus « compétent » pour gouverner, dans la conjoncture actuelle, le peuple palestinien.
En contrepartie, l’Agence de Presse Palestinienne WAFA (Palestinian News Agency), affiliée directement au bureau de Abbas, a répondu en publiant un rapport qui condamne vivement Al-Qudwa. Ce dernier ayant critiqué le rôle de Abbas dans un article paru dans The Wall Street Journal. En effet, le journaliste politique de WAFA reproche à Al-Qudwa le fait de se présenter comme une alternative, en se référant au clan dont il fait partie, créé par Dahlan. Ainsi, l’article de WAFA cite : « Les plumes mercenaires qui écrivent au sujet des conflits internes ou bien de l’opposition grandissante contre le Président Abbas au sein du Fatah ne lui causeront aucun tort ». Le véritable tort, poursuit l’article provient des déclarations des membres du Fatah qui, en dépit de la conjoncture politique critique actuelle, choisissent de s’allier à la grande campagne préjudiciable contre le peuple Palestinien, contre ses dirigeants politiques et contre son Président élu.
Toujours dans le même ordre d’idées, l’article note : « Il est vraiment regrettable qu’une personnalité comme Nasser Al-Qudwa, membre du Comité Central du groupe, soit citée dans ce contexte qui met en cause nos politiques nationales et qui annihile les pouvoirs de notre leadership à gouverner à travers une bataille nationale assez rude ».
Pour sa part, Al-Qudwa sait que WAFA n’aurait pas publié l’article s’il n’avait pas reçu le feu vert d’Abbas lui-même, et a publié une déclaration condamnant le journaliste politique de l’agence de presse qui, faut-il le rappeler, est lui aussi membre du Comité Central du Fatah. A ce titre, ne manquant pas d’avertir qu’il n’est pas la seule cible de cette campagne mais plutôt tout le clan formé par Dahlan, Al-Qudwa a annoncé : « Ce qui est arrivé est sans précédent, et les implications sont graves ».
Par ailleurs, il a regretté que le rapport ait évoqué d’autres figures du groupe qui partagent le même point de vue, en soulignant : « Le danger réside dans les retombées qui surgiront des problèmes existants au cœur du système politique palestinien et des dynamiques entre ses parties ».
Depuis que Abbas a appris que c’est bel et bien Dahlan qui tire les ficelles dans les coulisses, il n’a entrepris aucune action contre Al-Qudwa.
Outre cela, des sources ont informé notre journal que les tentatives « flagrantes » de Dahlan à s’immiscer dans les affaires du gouvernement Fayyad sont une autre cause d’agacement et de mécontentement de Abbas. En effet, des sources proches du Président ont affirmé que Dahlan, à l’insu de Abbas et de Fayyad, avait essayé de manipuler un remaniement ministériel, allant jusqu’à téléphoner à plusieurs personnalités à Gaza en vu de leur offrir d’éventuels portefeuilles au sein du nouveau gouvernement. Par voie de conséquence, Abbas a annulé le remaniement ministériel.
Entre temps, Abbas et des hauts responsables de la sécurité restent très alarmés par les tentatives de Dahlan visant à recueillir l’autorité auprès des institutions civiles et sécuritaires de l’AP (Autorité Palestinienne).
Pour y faire face, Abbas a émis un ordre pour effectuer des changements aussi bien dans les ministères qu’au sein des institutions civiles et sécuritaires et ce, dans le but de se débarrasser des proches de Dahlan nommés dans des postes clés. A la veille d’une récente réunion du Conseil Révolutionnaire du groupe, il a été décidé de former un comité chargé d’enquêter sur ce qui s’appelle « l’insolence » de Dahlan envers Abbas. Le comité chargé d’interroger Dahlan est composé d’Othman Abu Ghreiba, Abu Maher Ghoneim et Azzam Ahmed, membres du Comité Central. En conséquence, des tensions au sein du groupe ont nettement augmenté à la suite des allégations réfutée par Dahlan.
Les choses ne se sont pas arrêtées là puisque le Ministre de l’Intérieur a reçu l’ordre du Président d’arrêter la diffusion de la chaine satellitaire Tomorrow’s Palestine, basée à Ramallah et dont Dahlan est copropriétaire.
Dans cette perspective, la direction de la station de radiodiffusion a informé son personnel qu’il était en congé payé alors que le directeur de la station, Elias Al-Zananiri, a confirmé à Weekly que la chaîne a été fermée sans pour autant livrer davantage de commentaires qui sont passibles à une action légale. Pour rappel, l’un des copropriétaires de la chaine n’est autre que le milliardaire égyptien Naguib Sawiris.
Pendant ce temps, profitant de sa confrontation avec Dahlan, Abbas s’est tourné vers plusieurs états arabes en tentant de gagner leur soutien et leur appui. D’après des sources palestiniennes bien informées, Abbas a traité le sujet avec la partie égyptienne composée du Président Hosni Moubarak, du Chef des Renseignements Omar Souleiman et du Ministre des Affaires Etrangères Ahmed Abul-Gheit. Ainsi, il a accusé Dahlan de tenter d’affaiblir son autorité au moment où le Président est occupé sur un autre front, à savoir son conflit avec le Hamas. En guise de protestation et de mécontentement, des sources révèlent que des hauts responsables égyptiens ont coupé le contact avec Dahlan allant même jusqu’à refuser de le rencontrer, bien qu’il réside en Egypte de temps à autre.
A la lumière des ces évènements, des observateurs pensent que Dahlan a agi avec véhémence après avoir réalisé qu’il est désormais impossible que l’agenda politique du Président Abbas, basé sur les négociations, aboutisse. Dahlan, tout en se montrant comme celui qui « refuse les compromis », s’attend à ce que Abbas soit obligé de démissionner du fait de l’impasse dans les négociations. Pour rappel, Dahlan était le plus enthousiaste au sujet des négociations avec Israël.
En somme, il est tout à fait clair que le conflit opposant Dahlan et Abbas reflète les querelles qui ont pris le Fatah d’assaut. Il a été constaté que même les leaders du Fatah, autrefois bras droit de Abbas, se sont à présent joints aux critiques de Dahlan mettant en cause les stratégies de négociations du Président.
Aussi, ils condamnent les performances du gouvernement Fayyad, accusé d’être distant du Fatah sachant qu’il s’appuie principalement sur le groupe et sur son soutien politique. A présent, le véritable test pour l’avenir du groupe prendra effet le jour où il sera évident que l’administration US manquera d’obliger Israël à geler la construction des colonies. Ceci amènera les négociations vers une voie sans issue tant que les colonies continueront leur expansion, ce qui va sans doute prouver que la politique actuelle de négociations, adoptée par Abbas n’est qu’une farce aux lourdes conséquences pour le Fatah.
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décembre 2010 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2010/102...
Traduction de l’anglais : Niha
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Israël/Cisjordanie : Deux populations séparées et inégales

lundi 20 décembre 2010 - 00h:53
Human Rights Watch
Dans un contexte de politiques discriminatoires, les colons prospèrent alors que les Palestiniens souffrent.
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Des écoliers bédouins palestiniens se dirigent vers leurs tentes plantées dans un camp situé près de la colonie israélienne de Ma’ale Adumin, en Cisjordanie, le 15 septembre 2010. Israël ne reconnaît pas le droit de propriété des Bédouins et a démoli plusieurs maisons et écoles à cet endroit.
2010 Getty Images
Les politiques israéliennes en Cisjordanie sont sévèrement discriminatoires à l’encontre des résidents palestiniens, les privant de produits de première nécessité tout en permettant aux colonies juives de jouir d’un confort de luxe, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Le rapport recense des pratiques discriminatoires non justifiées par des motifs sécuritaires ou d’un autre type, et demande à Israël non seulement de démanteler les colonies de peuplement conformément à ses obligations légales internationales, mais aussi de mettre fin aux violations des droits des Palestiniens.
Le rapport de 166 pages, intitulé Separate and Unequal : Israel’s Discriminatory Treatment of Palestinians in the Occupied Palestinian Territories (Séparés et inégaux : le traitement discriminatoire des Palestiniens par Israël dans les territoires palestiniens occupés) montre comment Israël a établi un système de traitement des populations de la Cisjordanie à deux niveaux dans les larges zones où le gouvernement exerce un contrôle sans partage. Le rapport est basé sur des études de cas comparant le traitement âprement différent réservé aux colonies de peuplement et aux communautés palestiniennes les jouxtant. Le rapport appelle les États-Unis, les États membres de l’UE et les entreprises travaillant dans les zones d’implantation à éviter de soutenir toute politique de peuplement israélienne qui est intrinsèquement discriminatoire et contraire au droit international.
« Les Palestiniens sont victimes de discrimination systématique du seul fait de leur race, de leur origine ethnique et de leur nationalité d’origine. Ils sont privés d’électricité et d’eau, d’écoles et de routes tandis que, tout près, des colons juifs jouissent de tous ces avantages fournis par l’État  », a déclaré Carroll Bogert, Directrice générale adjointe chargée des relations extérieures à Human Rights Watch. « Alors que les colonies israéliennes prospèrent, les Palestiniens vivent sous contrôle israélien dans des conditions d’un autre temps, non seulement séparés, non seulement inégaux, mais parfois même évincés de leurs terres et de leurs maisons. »
Le rapport constate qu’en rendant leurs communautés pratiquement inhabitables, les politiques discriminatoires d’Israël ont souvent pour résultat de forcer les Palestiniens au départ. Selon une enquête de juin 2009 dans des foyers de la « zone C », zone qui couvre 60 % de la Cisjordanie et qui est sous contrôle exclusif d’Israël, et dans des foyers de Jérusalem-Est, annexé unilatéralement par Israël, 31 % des résidents palestiniens ont été déplacés depuis 2000.
Human Rights Watch a étudié la zone C et Jérusalem-Est et observe que le système à deux niveaux en vigueur, d’un côté génère une manne d’avantages financiers et un soutien généreux aux travaux d’infrastructure pour encourager la migration de colons et, de l’autre, mesure chichement aux communautés palestiniennes les services de base, entrave délibérément leur croissance et contraint ses habitants à de pénibles conditions d’existence. Une telle différence de traitement fondée sur la race, l’ethnie, l’origine nationale, sans être strictement adaptée à des objectifs légitimes, viole l’interdiction fondamentale de toute forme de discrimination selon le droit relatif aux droits humains.
Les politiques israéliennes régissent de nombreux aspects de la vie quotidienne des Palestiniens vivant dans la zone C et à Jérusalem-Est. L’expropriation des terres des Palestiniens et leur attribution aux colonies de peuplement et à leurs infrastructures, le déni d’accès aux routes vers les terres agricoles, le refus d’accès à l’électricité et à l’eau, le rejet des permis de construire pour des logements, des écoles, des cliniques et des infrastructures, la démolition de maisons et d’entière zone d’habitation sont autant de brimades discriminatoires infligées aux Palestiniens, observe Human Rights Watch. Ces mesures ont limité l’expansion des villages palestiniens et rendu la vie très difficile aux résidents, notamment en limitant leur accès aux soins médicaux.
A l’opposé, Israël promeut et encourage l’expansion des colonies juives dans la zone C et à Jérusalem-Est, en utilisant souvent des terres et d’autres ressources dont les Palestiniens ne disposent pas. Le gouvernement israélien incite à l’implantation de colonie par de nombreux moyens : aides au logement, à l’éducation, subventions à des travaux d’infrastructure, comme des routes toute spécialement construites. Ces avantages ont conduit à l’expansion rapide et continue des colonies de peuplement, dont la population est passée d’environ 241 500 habitants en 1992 à environ 490 000 en 2010, Jérusalem-Est compris.
« Tandis que les décideurs politiques israéliens se mobilisent pour la "croissance naturelle" des colonies illégales, ils étranglent les communautés palestiniennes installées de longue date, interdisent aux familles d’agrandir leurs maisons et rendent la vie invivable aux populations », a observé Carroll Bogert. « Les politiques israéliennes relatives aux implantations sont injustes et constituent un obstacle majeur à la capacité des Palestiniens à mener une vie normale. »
Jubbet al-Dhib, un village de 160 habitants au sud de Bethléem, fondé en 1929, est l’une des communautés palestiniennes étudiées par Human Rights Watch dans son rapport. Le village n’est souvent accessible qu’à pied parce que son seul lien avec une route en dur est une piste cahoteuse d’un 1,5 km. Les enfants de Jubbet al-Dhib se rendent à pied dans les écoles d’autres villages car leur propre village n’a pas d’école. Jubbet al-Dhib n’a pas l’électricité. Les autorités israéliennes ont rejeté de nombreuses demandes de connexion à leur grille. Elles ont également rejeté un projet financé par des bailleurs de fonds pour éclairer les rues du village avec des panneaux solaires. Les habitants du village doivent consommer la viande et le lait le jour même, faute de réfrigération, et s’alimentent souvent de conserves. Les villageois s’éclairent à la chandelle ou avec des lampes à pétrole et, quand ils ont les moyens d’acheter de l’essence, ils font tourner un petit groupe électrogène.
A environ 350 mètres se trouve la communauté juive de Sde Bar, fondée en 1997. La colonie d’environ 50 personnes est reliée par une bretelle asphaltée à une autoroute flambant neuve vers Jérusalem, dont le coût est estimé à plusieurs millions de dollars : c’est la « Lieberman Road » ; elle contourne les villes, les bourgs et les villages palestiniens comme Jubbet al-Dhib. Sde Bar a une école secondaire mais les adolescents de Jubbet-Dhib ne peuvent pas s’y inscrire. Les colonies sont des zones militaires où l’ont ne peut entrer qu’avec un permis spécial délivré par les militaires. Les résidents de Sde Bar, comme les habitants de toutes les villes israéliennes, ont l’électricité et jouissent de tout le confort moderne. Les habitants de Jubbet-Dhib le constatent de leurs maisons quand vient la nuit.
« Les enfants palestiniens dans les zones sous contrôle israélien étudient aux chandelles et voient les fenêtres des colons éclairées à l’électricité », a commenté Carroll Bogert. « Soutenir que l’on prive les enfants palestiniens de l’accès aux écoles, à l’eau ou à l’électricité pour des motifs sécuritaires est absurde. »
Dans la plupart des cas dans lesquels Israël a reconnu que les Palestiniens subissent un traitement différent - par exemple quand un écriteau qui dit « colons seulement » leur interdit l’accès à une route - le gouvernement a affirmé que de telles mesures sont nécessaires pour protéger les colons juifs et d’autres Israéliens victimes d’attaques périodiques par des groupes armés palestiniens. Toutefois aucun motif sécuritaire ou autre motif légitime ne peut justifier l’ampleur de la différence de traitement réservé aux Palestiniens, comme le refus des permis pour améliorer ou construire des maisons, des écoles, des routes et des citernes, ainsi que l’a souligné Human Rights Watch.
En outre, le gouvernement israélien, quand il prend des mesures pour sa sécurité, agit souvent comme si tous les Palestiniens constituaient une menace en raison de leur race, de leur ethnie et de leur l’origine nationale, plutôt que de circonscrire les restrictions à des individus présumés dangereux. L’interdiction légale de la discrimination proscrit les restrictions indifférenciées d’une telle portée.
« Le monde a convenu il y a bien longtemps de l’inanité des arguments justifiant le traitement différent d’un groupe de personnes en raison de leur race, de leur ethnie ou de leur origine nationale », a déclaré Carroll Bogert. « Le moment est venu pour Israël de mettre fin à ses pratiques discriminatoires et de cesser de réserver aux Palestiniens sous son contrôle un traitement nettement inférieur à celui réservé aux résidents juifs dans la même zone. »
La plus haute juridiction d’Israël a jugé que certaines mesures contre les citoyens palestiniens d’Israël étaient illégales parce qu’elles étaient discriminatoires. Cependant, Human Rights Watch n’a pas connaissance qu’un tribunal ait jugé discriminatoires envers les Palestiniens les agissements d’Israël en Cisjordanie, bien qu’ils aient été présentés comme tels dans un certain nombre d’affaires.
Human Rights Watch affirme que les pratiques discriminatoires d’Israël sont suffisamment flagrantes pour que les pays bailleurs de fonds évitent urgemment de contribuer à toute violation du droit international provoquée par les implantations, voire d’être complice de telles violations. Ces pays doivent prendre des mesures significatives pour inciter le gouvernement israélien à respecter ses obligations, a déclaré Human Rights Watch.
Human Rights Watch réitère sa recommandation aux États-Unis, un pays qui verse 2,75 milliards de dollars d’aide à Israël chaque année, de suspendre cette aide d’un montant équivalant aux subventions d’Israël en faveur des colonies de peuplement, estimées, selon une étude de 2003, à 1,4 milliard de dollars. De même, sur la base de nombreux rapports qui établissent que les organisations américaines exonérées d’impôt subventionnent substantiellement les colonies de peuplement, le rapport demande instamment au gouvernement américain de vérifier que ces exonérations fiscales sont compatibles avec l’obligation souscrite par les États-Unis de veiller au respect du droit international qui proscrit notamment la discrimination.
Human Rights Watch demande à l’Union européenne qui est un marché d’exportation de première importance pour les produits des colonies de peuplement, de s’assurer qu’elle n’encourage pas l’exportation de tels produits par le biais de tarifs préférentiels, et d’identifier les cas où la discrimination contre les Palestiniens a pu contribuer à la production de certaines marchandises. Par exemple, le rapport montre comment les cultures d’exportation des colonies de peuplement, irriguées par des puits forés par les Israéliens, assèchent les puits palestiniens voisins, ce qui limite la capacité des Palestiniens à cultiver leurs propres terres, voire leur accès à l’eau potable.
Le rapport décrit également comment des entreprises contribuent ou bénéficient directement de la discrimination envers les Palestiniens, par exemple grâce à des activités commerciales sur des terres qui ont été illégalement confisquées à des Palestiniens au profit des colons, sans compensation. Ces entreprises bénéficient également de subventions du gouvernement israélien, d’abattements fiscaux, d’un usage privilégié des infrastructures, de permis et de canaux d’exportation. Human Rights Watch appelle les entreprises à s’informer sur toute pratique constituant une violation de droits, à empêcher de telles violations et à diminuer leur impact, notamment en mettant fin à toutes les opérations qui ne peuvent pas être séparées des pratiques discriminatoires israéliennes.
«  La discrimination du type de celle pratiquée quotidiennement en Cisjordanie devrait être inadmissible dans tout lieu », a conclu Carroll Bogert. « Les gouvernements étrangers tout comme les entreprises internationales dont la réputation risque d’être ternie par les pratiques illégales du gouvernement israélien devraient identifier leurs propres politiques et actions qui soutiennent ces pratiques, et y mettre fin. »
Jérusalem, le 19 décembre 2010 - Human Rights Watch
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Israël ne nous laisse pas d’autre choix que de le boycotter

dimanche 19 décembre 2010 - 08h:17
Ali Abunimah
Los Angelos Times
Les Palestiniens ont fait déjà tellement de concessions depuis 1948 que c’est à Israël de mettre fin à sa campagne de nettoyage ethnique pour permettre au processus de paix d’avancer.
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Les Palestiniens ont fait déjà tellement de concessions depuis 1948 que c’est à Israël de mettre fin à sa campagne de nettoyage ethnique pour permettre au processus de paix d’avancer.
Le vice-ministre des Affaires étrangères d’Israël, Danny Ayalon, nous peint un tableau où Israël aspire innocemment et ardemment à la paix, implorant quasiment ces Palestiniens intransigeants de venir négocier pour aboutir à la « solution à deux Etats pour deux peuples » (« Qui a arrêté le processus de paix ? » le 14 décembre). Mais c’est un tableau qui ne représente aucunement ce que vivent véritablement les Palestiniens et qu’une grande partie du monde peut voir chaque jour.
Ayalon prétend que les colonies desquelles Israël refuse de cesser la construction sur la terre occupée sont un « faux problème » et ne constitue aucun obstacle à la paix pour la raison que, « depuis qu’Israël a pris le contrôle de la Cisjordanie il y a 43 ans, les zones construites des colonies représentent moins de 1,7 % de sa superficie totale ».
Mais rappelons-nous quelques réalités non contestées. Depuis que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël ont signé les accords de paix d’Oslo en 1993, le nombre de colons israéliens en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est, a triplé pour arriver à plus d’un demi-million. L’argument fallacieux d’Ayalon sur les « zones construites » ignore cette réalité que les colonies en sont arrivées aujourd’hui à contrôler 42 % de la Cisjordanie, selon un rapport de juillet dernier de l’organisation israélienne de droits de l’homme B’Tselem.
B’Tselem pointe le fait qu’il y a maintenant plus de 200 colonies israéliennes « qui sont reliées les unes aux autres, et à Israël, par un réseau routier minutieux ». Ces routes, ainsi que diverses « zones sécurité » interdites aux Palestiniens, traversent les terres des Palestiniens, les isolant dans de misérables enclaves souvent entourées de murs, de vrais ghettos.
En dépit d’un « moratoire » de 10 mois sur la colonisation, expirant fin septembre, Israël n’a jamais cessé de construire dans les colonies, ne serait-ce qu’un seul jour. Les constructions se poursuivent de façon quasiment ininterrompue comme l’indique l’association la Paix Maintenant, et dans les semaines qui suivirent la fin officielle du « moratoire », les colons avaient plus que rattraper la légère baisse en nombre de nouveaux logements des mois précédents. A Jérusalem-Est, où Israël n’a même pas fait semblant d’appliquer le moratoire, les colons, soutenus par le gouvernement israélien, continuent d’expulser les Palestiniens hors de nombreux quartiers.
Si les actions violentes d’Israël dans Jérusalem-Est occupée n’attirent que peu l’attention, son nettoyage ethnique rampant de la vallée du Jourdain n’en attire quasiment aucune. Israël a réduit la population de la vallée du Jourdain de 200 000 Palestiniens originaires de cette région à seulement 60 000, en démolissant leurs villages et en déclarant que de vastes zones de cette région vitale étaient interdites aux Palestiniens.
Le projet colonial d’Israël a un seul objectif : rendre le retrait d’Israël de la Cisjordanie et la solution à deux Etats impossibles. A défaut d’espoir de tracer une ligne entre les populations israéliennes et palestiniennes, il est temps de reconnaître qu’Israël a réussi et que nous nous trouvons aujourd’hui devant une réalité d’apartheid, en Israël, en Cisjordanie, et dans la bande de Gaza.
L’éminent démographe de l’université hébraïque, Sergio DellaPergola, a déclaré récemment au Jerusalem Post que les juifs constituaient un peu moins de 50 % de la population en Israël, Cisjordanie et bande de Gaza réunis. Effectivement, c’est une minorité juive qui règne sur une population majoritaire qui comprend 1,4 million de citoyens palestiniens (de seconde zone) en Israël, 2,5 millions de Palestiniens sous occupation en Cisjordanie, et 1,5 autre million de Palestiniens assiégés dans la prison à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza. Toutes les projections crédibles montrent que les Palestiniens constitueront la majorité décisive dans les quelques années à venir.
Cette injustice est intolérable. Du fait de la politique israélienne et du refus des Etats-Unis d’exercer une pression réelle, cela ne finira jamais et les perspectives d’un bain de sang catastrophique se renforcent.
En l’absence de toute action réelle de la part des Etats-Unis ou d’autres gouvernements pour en tenir Israël pour responsable, il revient à la société civile d’intervenir. Quand les Sud-Africains noirs ont vu que le monde n’en avait rien à faire de l’apartheid dans les années cinquante, ils ont fait appel à la société civile mondiale pour qu’elle impose un boycott et le désinvestissement de leur pays et qu’elle prononce des sanctions. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, de telles campagnes étaient courantes aux Etats-Unis, dans les Églises, les campus et les communautés, et des personnalités politiques qui avaient d’abord été réticentes à soutenir les sanctions contre l’Afrique du Sud y sont finalement venues.
Aujourd’hui, nous voyons un mouvement similaire de boycotts, désinvestissements et sanctions, un mouvement massivement approuvé par la société civile palestinienne et de plus en plus à travers le monde. Il a même acquis le soutien de quelques Israéliens. Ses objectifs sont de faire ce que le gouvernement U.S. devrait faire et ne fait pas : exercer une pression sur Israël pour qu’il mette fin à la discrimination contre les Palestiniens en Israël, à son occupation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et qu’il respecte le droit des réfugiés palestiniens dont Israël refuse toujours d’accepter le retour dans leur foyer, parce qu’ils ne sont pas juifs.
Ce mouvement n’est pas une fin en soi, mais un véhicule qui va nous conduire sur le chemin d’une paix juste, bâtie sur une égalité entre Israéliens et Palestiniens. La politique d’Israël, caractérisée par les diversions fallacieuses d’Ayalon, ne nous laisse aucun autre choix.
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Ali Abunimah est rédacteur en chef de The Electronic Intifada et l’auteur de One Country : A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse.
17 décembre 2010 - Los Angeles Times - traduction : JPP - photo : un Palestinien de Yanoun, Cisjordanie occupée, (CCIPPP).
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L’espoir de paix avec les Palestiniens brisé par "l’inertie" d’Israël

publié le lundi 20 décembre 2010
Gilles Paris

 
"L’inertie joue au profit des colons. Même s’ils n’ont plus la sympathie de l’opinion américaine, ils disposent d’alliés puissants dans l’administration, de riches soutiens en Israël et à l’étranger"
L’analyse est celle du chef des renseignements militaires israéliens, Amos Yadlin, en décembre 2008, peu avant l’accession au pouvoir du président-élu Barack Obama et de Benyamin Nétanyahou, qui va retrouver les fonctions de premier ministre en mars suivant. Interrogé par un membre du Congrès américain sur les perspectives de paix entre Israéliens et Palestiniens, le responsable israélien avance les points suivants : tout d’abord, les Palestiniens ne viennent qu’en quatrième position dans l’ordre de priorité de l’armée israélienne, sous entendu, ce dossier ne présente pas de caractère d’urgence ; ensuite, toute tentative de parvenir à un règlement du conflit sera vouée à l’échec et ne pourra déboucher que sur une reprise des violences comme après le sommet raté de Camp David, en 2000.
Amos Yadlin annonce incidemment qu’Israël doit se montrer "beaucoup plus dur" à Gaza. Deux semaines plus tard, l’armée israélienne lancera la plus violente offensive dans un territoire palestinien depuis 1967.
Le pessimisme à propos du processus de paix israélo-palestinien irrigue les télégrammes diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks et révélés par Le Monde. En 2007, avant la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, le chef du Shin Beth, Youval Diskin, voit dans la faiblesse du Fatah, le parti du chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, vis-à-vis des islamistes du Hamas, "un problème stratégique" pour Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne. En août 2007, le chef du Mossad, Meir Dagan, assure ne voir aucun espoir côté du côté des Palestiniens.
Deux ans plus tard, en 2009, lors d’une rencontre avec une délégation américaine, le vice-premier ministre Moshé Yaalon, ancien chef d’état-major passé au Likoud, estime ainsi que la stratégie du premier ministre Benyamin Nétanyahou d’améliorer la situation en Cisjordanie pour renforcer le camp des modérés ne produira pas d’effet avant une vingtaine d’années.
"LE FOSSÉ EST TROP LARGE"
En novembre 2009, une note américaine constate qu’il n’a jamais été aussi évident que "le fossé est trop large entre le maximum que peut proposer un premier ministre israélien et le minimum que peut accepter un leader palestinien" pour survivre politiquement. Toujours en novembre, le chef des affaires politiques de l’armée israélienne, Amos Gilad, estime que M. Abbas ne survira pas politiquement après 2011, ajoutant que le gouvernement israélien a une confiance très relative dans l’équipe de négociateurs palestiniens.
Compte tenu de la volonté du président Barack Obama de s’impliquer dans un règlement du conflit, la diplomatie américaine s’interroge : "Il n’est pas clair pour nous jusqu’où Nétanyahou est prêt à aller." "Il est intéressé par des gestes pour renforcer Abou Mazen (Mahmoud Abbas) mais il n’acceptera pas le gel total des constructions israéliennes en Cisjordanie qu’Abou Mazen considère comme une condition nécessaire pour s’engager", avertit la même note.
Cinq mois plus tôt, en juin, M. Nétanyahou a en effet écarté un gel total qualifié d’"injuste". "Israël doit parvenir à un accord avec les Etats-Unis dont la position doit être ’raisonnable’", assure-t-il.
C’est pourtant sur la question du gel total de la colonisation que la diplomatie américaine va se concentrer dans les mois qui vont suivre, soutenue par les Européens. Ce même mois de juin, la diplomatie française, toujours prête à des offres de service, fait savoir aux Américains que le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak, se prévaut auprès d’elle d’un "accord secret" avec Washington permettant la "croissance naturelle" des colonies en Cisjordanie. "Qu’allez-vous répondre aux réactions israéliennes à votre pression" sur la colonisation ? s’inquiètent les diplomates français, qui anticipent à juste titre une forte résistance israélienne.
"ZONES PRIORITAIRES NATIONALES"
Lorsque le premier ministre israélien se prononce pour un gel partiel de la colonisation, en novembre 2009, les réactions palestiniennes sont évidemment très tièdes. Les Occidentaux, sans être dupes, se félicitent cependant d’une décision sans précédent de la part d’un héritier du courant politique israélien qui a longtemps plaidé pour un Grand Israël. Sans attendre la crise que provoquera l’annonce des constructions à Jérusalem-Est en mars 2010, les diplomates américains sont attentifs aux accommodements pris avec cette décision.
Dès décembre, le choix des autorités israéliennes d’inclure par les "zones prioritaires nationales" 90 colonies est considéré comme "de courte vue et contre-productif dans la perspective d’une relance de discussions de paix". "Le gouvernement israélien tente d’apaiser les colons et complique à l’avenir la manière de traiter avec leur mouvement", écrivent les diplomates américains.
En mai 2008, à la veille de la visite du président américain George Bush en Israël, une note diplomatique mettait déjà en garde contre ce qui était considéré comme une évidence : "L’inertie joue au profit des colons. Même s’ils n’ont plus la sympathie de l’opinion américaine, ils disposent d’alliés puissants dans l’administration, de riches soutiens en Israël et à l’étranger, prêts à financer leur entreprise, et ils savent que l’armée ne fera rien sans instructions claires de l’échelon politique (et que même avec des consignes, cette armée pourra traîner des pieds)."
La relance en septembre 2010 du processus de paix israélo-palestinien s’est brisée nette, quelques semaines plus tard, sur la question du gel de la colonisation.