Il y a des morts qui sommeillent dans des chambres que vous
bâtirez. Des morts qui visitent leur passé dans les lieux que vous
démolissez. Des morts qui passent sur les ponts que vous construirez -
Mahmoud Darwich, Discours de l’homme rouge.
Depuis la rédaction de ce texte en janvier 2011 les conditions de vie
des Palestiniens se sont encore considérablement détériorées.
Dans le cadre de sa création en 1948, l’État d’Israël
s’est emparé de 78% de la Palestine mandataire. Quelque 530 villages, de
nombreux quartiers urbains et des villes, ont été détruits ou vidés,
totalement ou en majeure partie, de leurs habitants palestiniens.
(1)
Par le recours à la violence, les plus hautes autorités de la
communauté juive de Palestine - d’abord de l’Agence juive et ensuite de
l’État d’Israël - ont délibérément expulsé du territoire conquis 800.000
hommes, femmes et enfants sur les 950.000 Palestiniens qui y vivaient.
(2)
En outre, environ 40.000 de ceux qui n’ont pas été
expulsés, ont été chassés de leur maison, village ou ville pour être
regroupés dans des zones restreintes. Ces "déplacés de l’intérieur" ont
été empêchés de rentrer chez eux, bien qu’ils soient devenus citoyens
israéliens."
(3) Les 2/3 des maisons confisquées ont été détruites. Le reste a été attribué à des immigrants juifs.
(4)
À l’intérieur des frontières du nouvel État, la
propriété de la communauté juive est passée d’environ 11% en 1947 à plus
de 92% en 1949.
(5)
La politique du nouvel État d’Israël était de s’approprier, afin de
l’attribuer à des Juifs, la plus grande partie possible du territoire -
particulièrement les terres cultivables et les ports - en y laissant le
moins possible de Palestiniens.
Depuis lors, seuls des Juifs - d’où qu’ils viennent et
où qu’ils vivent - peuvent acquérir les biens confisqués lors de la
création de l’État d’Israël, alors que les Palestiniens - où qu’ils
soient nés et où qu’ils vivent - ne le peuvent pas.
Même les Palestiniens de nationalité israélienne ne peuvent acheter ces biens alors que n’importe quel Juif du monde le peut.
(6)
A l’intérieur des frontières reconnues de l’État d’Israël, il est
interdit aux Arabes israéliens de vivre sur les quelque 94% du pays
réservés aux Juifs.
(7)
Le système politique israélien légalise, sur base communautaire, des
dénis de justice tels que chasser des Arabes de chez eux afin d’y
installer des Juifs.
(8)
Les Arabes d’Israël sont des citoyens de seconde zone.
Ils subissent de très graves discriminations, notamment mais pas
uniquement en ce qui concerne les droits de propriété.
Ils vivent dans des lieux où les infrastructures
administratives et sociales sont sévèrement sous financées. Ils
jouissent néanmoins de la liberté de déplacement et d’importants droits
civils et politiques.
En 1967, l’armée israélienne occupe les 22% restant de
la Palestine mandataire. En 2009, suite à plus de 40 ans de "faits
accomplis" illégaux au regard du droit international, les Israéliens
avaient confisqué à leur usage exclusif 70% de la Cisjordanie
(9)
dont une grande partie des terres cultivables : colonies entourées de
terres agricoles et d’une zone de sécurité ; réseaux de routes et de
distribution d’électricité et d’eau réservés aux Israéliens ; centaines
de kilomètres de larges structures de confinement - notamment le Mur - ;
zones militaires ; parcs industriels ; .... Et cette colonisation se
poursuit, voire s’accélère.
Tout cela s’inscrit dans le projet de morceler le
territoire en une douzaine de réserves non contiguës et, à l’extérieur
de ces réserves, de confiner la population dans de petites enclaves,
isolées les unes des autres par un maillage très dense de routes
interdites aux Palestiniens et par plus de 700 obstacles à leurs
déplacements : check-points, barrières et barrages permanents, grilles
surveillées, tranchées, murs et monticules de terre, ...
(10)
Les réserves et les petites enclaves sont
systématiquement dépouillées de leurs moyens d’existence notamment de
leurs terres. À cela s’ajoute et s’accélère une colonisation à
l’intérieur des réserves et des enclaves, comme à Jérusalem-Est et à
Hébron.
Depuis 1967, tout est systématiquement mis en œuvre pour
rendre la vie des Palestiniens de moins en moins supportable : entraves
à la circulation des personnes et des biens ; infrastructures plus que
négligées ; économie asphyxiée
(11) ; vie communautaire paralysée - plus de 24.500 maisons (sa maison, c’est infiniment plus que des murs et un toit) démolies.
(12)
Entre la fin septembre 2000 (début de la deuxième
Intifada) et la fin juillet 2010, 6.565 Palestiniens dont 1274 enfants,
369 femmes 32 membres du corps médical et 11 journalistes, ont été tués
(1.482 d’entre eux ont été tués au cours d’affrontements armés avec les
forces d’occupation, les autres 5.083 étaient des civils). Durant la
même période, 30.628 Palestiniens ont été blessés (17.078 dans la Bande
de Gaza et 13.550 en Cisjordanie).
(13) Beaucoup d’entre eux ont été délibérément estropiés par des tireurs d’élite.
(14)
La spoliation de terres, l’asphyxie de l’économie et la
paralysie de la société, ininterrompues depuis 1967, ont porté leurs
fruits.
500.000 Israéliens juifs se sont illégalement installés dans les territoires occupés.
(15) 130.000 d’entre eux se répartissent dans 121 colonies et une centaine avant-postes qui se réservent 42% de la Cisjordanie.
(16)
Ces implantations fortifiées, systématiquement situées au sommet et à
flanc des collines, sont des pièces maîtresses du dispositif de
confinement de la population palestinienne dans des enclaves strictement
contrôlées.
Par ailleurs en 1967, au cours de la Guerre des 6 jours,
entre 400.000 et 450.000 Palestiniens, soit 1/3 des habitants de
Cisjordanie et de Gaza, ont été expulsés, en quasi totalité vers la
Jordanie.
(17)
Depuis lors, quelque 130.000 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur des territoires occupés
(18) et des centaines de milliers d’autres ont été amenés à s’exiler.
(19)
En 2009, du fait du Mur qui se contorsionne au gré de la confiscation
d’un maximum de terres et d’eau, 498.000 Palestiniens vivaient dans des
zones coupées du reste de la Cisjordanie
(20)
et 263.200 d’entre eux, dans des zones - dites "coutures" et déclarées
zones militaires fermées - enclavées entre le Mur et Israël. Tous
risquent le déplacement forcé.
(21)
Les terres et ressources en eau du village de Jayyous séparées par le Mur. © OCHA
"Ils vont être coupés de leurs moyens d’existence et
emprisonnés dans des enclaves isolées. N’ayant plus de quoi vivre, ils
seront forcés de quitter ces enclaves et de chercher du travail dans les
faubourgs des villes de Cisjordanie.
Ainsi, les zones limitrophes d’Israël se trouveront-elles ’nettoyées’ de leurs Palestiniens."
(22)
Cette politique de destruction de la société palestinienne et de
confinement de la population dans des enclaves coupées de leurs moyens
d’existence, atteint son paroxysme dans la minuscule bande de Gaza où
sont enfermés 1.500.000 "terroristes" hommes, femmes et enfants.
(23)
Ce territoire est hermétiquement ceinturé, du côté mer,
par la marine de guerre israélienne et, du côté terre, par une clôture
infranchissable hérissée de lames de rasoir et longée, sur les terres
palestiniennes, par une bande d’une largueur de 500 mètres à 2km qui
comprend et rend inaccessibles 29% des terres cultivables
(24) et où toute végétation et tout édifice sont rasés afin d’offrir une vue dégagée aux tireurs israéliens.
Cette population, soumise depuis des années à un blocus
draconien, a récemment subi, après en avoir subi bien d’autres, une
agression militaire d’une brutalité exceptionnelle. Les infrastructures
publiques ont été particulièrement visées : immeubles administratifs,
hôpitaux, écoles, routes, réserves alimentaires et même les casernes de
pompiers.
Plus de 10.000 logements ont été complètement détruits ou lourdement endommagés.
(25) Selon un rapport du Comité International de la Croix-Rouge, 1380 Palestiniens ont été tués et 5380, blessés.
(26) Selon le droit international, ce blocus et cette agression militaire constituent des crimes contre l’humanité.
(27)
Jeff Halper montre comment l’occupation désintègre la
communauté palestinienne des territoires occupés et tend à la réduire à
l’impuissance. En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, "rien n’empêche Israël
de terroriser la population palestinienne.
Que ce soit par sa propre armée ou par la milice
auxiliaire, financée par les États-Unis et opérée par l’Autorité
palestinienne afin de pacifier sa propre population.
Que ce soit par les colons qui tirent sur les
Palestiniens, les brutalisent et brûlent leurs récoltes sans crainte
d’être poursuivis ou par des agents secrets, aidés par des milliers de
Palestiniens forcés à devenir des collaborateurs souvent pour que leurs
enfants puissent avoir accès à des soins médicaux ou avoir un toit sur
leur tête.
Que ce soit par des expulsions ou par la myriade de
contraintes administratives d’un système, invisible mais kafkaïen, de
contrôle total et d’intimidation."
(28)
A Gaza, depuis le redéploiement en 2005 de l’infrastructure et des
forces d’occupation en périphérie, le contrôle et l’intimidation
s’exercent de l’extérieur par un blocus impitoyable et un harcèlement
militaire avant, pendant et après l’opération Plomb durci.
(29)
Amira Hass caractérise on ne peut mieux à quoi la
Communauté palestinienne des territoires occupés est désormais réduite :
"Si les indigènes le désirent, ils peuvent continuer à vivre dans les
réserves ; s’ils ne le veulent pas, qu’ils s’en aillent".
(30)
La terre sans les Palestiniens
Le nombre, l’expansion, la structure et les lieux
d’implantation des colonies - notamment autour de Jérusalem-est et de
Bethléem - ainsi que l’importance et la nature des infrastructures
réservées aux colons et aux forces d’occupation, montrent à l’évidence
que l’intention des autorités israéliennes n’est pas d’évacuer les
territoires occupés en violation au droit international mais, tout comme
lors de la création de l’État d’Israël, d’en accaparer la plus grande
partie possible.
Les autorités israéliennes cherchent manifestement à
déstructurer la communauté palestinienne au point qu’un État palestinien
indépendant soit impossible. Témoins, entre autres : la destruction des
infrastructures nécessaires à un État, la déportation ,
(31) l’emprisonnement et l’assassinat de personnalités dirigeantes ; les milliers de prisonniers ;
(32)les entraves à l’accès à l’enseignement supérieur sur place et à l’étranger ; la répression des étudiants ; ... .
Par un de ses aspects essentiels - accaparer le maximum
de terres en y laissant le moins de Palestiniens possible -, la
politique israélienne n’a pas changé depuis 1948. Elle s’est simplement
adaptée : "Dans une région suivie avec autant d’attention
qu’Israël-Palestine, écrit Tanya Reinhart, le nettoyage ethnique ne peut
pas prendre la forme de massacres de masse ni de grands transferts de
population.
C’est un processus lent, quotidien, qui vise à briser la
société et à conduire le plus de gens possible à disparaître ou à
s’enfuir."
(33)
D’autres composantes de cette politique, telles l’enfermement des
Palestiniens dans des enclaves délibérément paupérisées et la
désarticulation de leur communauté, sont beaucoup plus sévères dans les
territoires occupés qu’en Israël.
Au début de la guerre de 1948, les Palestiniens étaient
propriétaires d’environ 93% du territoire de la Palestine mandataire.
Aujourd’hui, alors qu’ils constituent au moins 48% de la population qui
vit sur ce territoire ,
(34) ils ne sont propriétaires que d’environ 11%
(35) et d’un pourcentage bien inférieur encore - sans doute moins de 5% - des terres cultivables.
Au début de la guerre de 1948, la quasi totalité des
Palestiniens vivaient sur le territoire de la Palestine mandataire. Fin
2008, on estimait à 10.600.000 le nombre de Palestiniens dans le monde.
Au moins 7.100.000 d’entre eux - soit les 2/3 - étaient des personnes
déplacées. 6.600.000 - soit 62% - s’étaient réfugiés à l’étranger et
427.000 étaient des déplacés de l’intérieur.
(36)
Aujourd’hui, dans leur propre pays, une grande majorité
des Palestiniens vivent dans des enclaves surpeuplées, strictement
contrôlées et largement dépouillées de leurs ressources. Il n’est donc
nullement exagéré de parler d’une désintégration probablement
irréversible des communautés palestiniennes en Israël-Palestine et cela
d’autant moins que les confiscations et le harcèlement "légaux" sont
toujours en cours.
(à suivre)
1) Badil, Survey of Palestinian Refugees and Internally Displaced Persons, 2008-2009, P.11.
Le cas de Lydda (aujourd’hui, Lod où se trouve l’Aéroport international
Ben Gourion), à l’époque ville de quelque 20.000 habitants située à
l’intérieur de l’État attribué aux Arabes par l’ONU en 1947, est
exemplaire à plus d’un titre. La ville qui ne disposait que de quelques
vieux fusils, était pratiquement sans défense.
Après avoir subi un bombardement, elle est attaquée, le 13 juillet 1948,
par des forces de l’armée régulière commandées par le Colonel Yitzhak
Rabin, futur Général, Chef d’état-major, Ministre de la Défense, Premier
Ministre et Prix Nobel de la Paix.
La résistance ne dure que quelques heures. Le jour même, 456 personnes -
hommes, femmes et enfants - sont massacrées dont 176 à l’intérieur
d’une mosquée. Le lendemain, quelque 50.000 Palestiniens terrorisés dont
plus de la moitié étaient des réfugiés qui avaient fui les villages
environnants, sont expulsés sur ordre direct de Ben Gourion. Seules
quelques centaines de personnes ont été autorisées à rester. Ilan Pappe,
Le nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2008, p.218-222.
2) Badil, Survey ..., p.10.
3) Palestine Monitor 2009 Factbook, p.23.
4) Badil, Survey ..., p.11.
5) Badil, Survey ..., p.3.
6) "La Loi sur les Biens des Absents (également connue
comme la Loi sur les Propriétés abandonnées) a été promulguée en 1950.
....
La Loi stipule que les biens d’un Absent seront transférés sous la
juridiction de l’Administrateur des Biens des Absents, sans possibilité
de faire appel ou de compensation." Meron Rappaport, "Les maîtres de la
terre", Haaretz Magazine, 20 janvier 2005.
Cette loi s’applique également aux "déplacés de l’intérieur" qui ont été
dépouillés de leurs biens. Ce sont les fameux citoyens arabes
israéliens "absents présents".
Par la Loi fondamentale 1960 : Terres d’Israël (1960 Basic Law : Israel Lands ),
toutes ces terres deviennent propriété inaliénable du Peuple juif et ne
peuvent être vendues qu’à des Juifs et donc pas aux Palestiniens.
Badil, Survey ... p.15.
7) Voir Jeff Halper, "
Ramadan kareem from the Netanyahu and Obama administrations", 17 août 2010 (
www.icahduk.org).
8)Un exemple récent parmi beaucoup d’autres : "Le soir
du 29 juillet 2010, à leur retour d’une cérémonie de mariage, neuf
familles, habitant le quartier musulman de la Vieille Ville de
Jérusalem, se sont retrouvées expulsées de leurs maison s par des colons
et empêchées d’y rentrer par la police. Les Palestiniens n’ont
évidemment aucun recours légal contre la confiscation, en 1948 et après,
de leurs propriétés, villages entiers, villes et quartiers urbains,
fermes, usines ou immeubles commerciaux". Jeff Halper, "Ramadan ... .
9) Badil, Survey ..., p.27.
11) Crime de guerre aux termes de la 4ème Convention de
Genève Art. 55 : "..., la Puissance occupante a le devoir d’assurer
l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux."
12) Selon les estimations de l’ICAHD (
Israeli Commitee Against House Demolitions)
- mise à jour du 28 juillet 2010 -, au moins 24.813 maisons ont été
détruites depuis 1967 en Cisjordanie, à Jérusalem Est et à Gaza.
"Statistiques des Démolitions de Maisons (1967-2010)". (
www.icahd.org).
Crime de guerre aux termes de la 4ème Convention de Genève Art. 53 : "Il
est interdit à la Puissance occupante de détruire des biens mobiliers
ou immobiliers, appartenant individuellement ou collectivement à des
personnes privées, à l’État ou à des collectivités publiques, à des
organisations sociales ou coopératives, sauf dans les cas où ces
destructions seraient rendues absolument nécessaires par les opérations
militaires."
13) Selon les statistiques (octobre 2010) du PCHR (
Palestinan Center for Human Rights) (
www.pchrgaza.org)
14) Environ 1 an avant le déclenchement de la 2ème
Intifada à la fin septembre 2000, à l’initiative et sous le contrôle
direct du Premier Ministre et Ministre de la Défense de l’époque E.
Barak, "l’armée a formé 4 bataillons spécialement destinés à faire face à
l’agitation en Cisjordanie. ... .
Dans ces unités spéciales, on apprend à viser et à tirer de façon
calculée : mutiler, mais sans trop augmenter le chiffre des morts (dont,
d’après l’armée, les Palestiniens ont besoin pour gagner l’appui
international). (De là,) les balles qui frappent si souvent et de façon
si précise aux yeux, à la tête ou aux genoux". Tanya Reinhart, Détruire
la Palestine ou comment terminer la guerre de 1948, La Fabrique, 2002,
p.85-88.
15) Crime de guerre aux termes de la 4ème Convention de
Genève. Art. 49.6 : "La Puissance occupante ne pourra procéder ... au
transfert d’une partie de sa propre population civile dans le territoire
occupé par elle."
16)
By Hook and by Crook : Israel’s
Settlement Policy in the West Bank, Rapport B’tselem (The Israeli
Information Center for Human Rihgts in the Occupied Territories), Juillet 2010.
www.btselem.org
17) Badil, Survey ..., p.17. 4ème
Conv. Art. 49.1 : "Les transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi
que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé
dans le territoire ... de tout autre État, occupé ou non, sont
interdits, quel qu’en soit le motif."
18)Badil, Survey ..., p.57.
19) Le taux annuel d’émigration atteint les 2%. Badil, Survey ..., p.39.
20) Il s’agit des habitants de localités enclavées dans des zones confisquées, notamment dans la Vallée du Jourdain.
21) Badil, Survey ..., p.24.
22) Tanya Reinhart, L’héritage de Sharon, La Fabrique, 2006, P.190.
23) A l’instar de tant d’autres puissances occupantes,
l’État d’Israël déshumanise ceux qu’il opprime en les qualifiant de
"terroristes".
24)
Farming without Land, Fishing without Water : Gaza agriculture struggle for survival, Rapport de l’ONU (OCHAopt), Mai 2010 (
www.ochaopt.org)
25) ICAHD, "Statistiques des démolitions de maisons à Gaza pendant l’opération
Cast Lead", (
www.icahd.org).
26) Voir Gaza Strip, Initial health needs assessment.
Rapport de l’ONU (OCHAopt) du 16 février 2009. L’évaluation de Badil,
plus récente, fait état de 1.414 morts dont 313 enfants et 116 femmes.
Badil, Survey ..., p.19. Du côté Israéliens, 3 civils et 10 militaires
dont 4 par "feu ami", ont été tués. (www.btselem.org/english/gaza_strip)
27)Richard Falk, Professeur émérite de droit
international à l’Université de Princeton et Rapporteur spécial des
Nations Unies sur la situation des droits humains dans les territoires
palestiniens occupés depuis 1967, considère que l’attaque militaire "non
défensive" de décembre 2008 visant à "punir" Gaza ainsi que le blocus
imposé à ce territoire, constituent des crimes contre l’humanité.
Richard Falk, "Nécessaire inculpation des responsables de l’agression
contre Gaza", Le Monde diplomatique, mars 2009.
28) Jeff Halper, "Ramadan ... .
29) Entre le 20 janvier 2009 (fin de Plomb durci) et le
30 septembre 2010, soit quelque 600 jours, il y a eu 420 attaques
israéliennes dans la zone tampon qui encercle la Bande de Gaza. Outre
les destructions du peu qui reste à détruire, ces attaques ont fait 84
morts et 183 blessés. Voir
PCHR Fact Sheet (buffer zone) de décembre 2009 et d’octobre 2010. (
www.pchrgaza.org). Et les attaques israéliennes ne se limitent pas à la zone tampon.
30) Amira Hass, "Like a plane without a pilot", Haaretz du 04.05.2010.
31) Depuis 1968, quelque 2000 Palestiniens ont été
déportés parmi lesquels des résistants, des activistes politiques, des
directeurs d’école et des inspecteurs de l’enseignement qui protestaient
contre la censure des manuels scolaires, des enseignants et des
étudiants qui avaient organisé un boycott, des avocats qui avaient
organisé une grève. Badil, Survey ..., p.20
32) Fin juillet 2009, il y avait 743O détenus
palestiniens - y compris 333 mineurs - dans les prisons israéliennes. On
comptait, en outre, 387 détentions administratives sans jugement. On
estime qu’au moins 40% des hommes sont passés par les prisons
israéliennes. Badil, Survey ..., p.20. C’est dire que très peu de familles palestiniennes n’ont pas été touchées par l’arrestation d’un de leurs membres.
33) Tanya Reinhart, Détruire ... , p.88.
34) Selon le Bureau central israélien de statistiques,
il y a aujourd’hui 5.770.9OO Juifs et 1.559.100 Arabes en Israël. Selon
le Recensement de la population 2007 de l’UNRWA, il y avait 3.767.126
Palestiniens dans les territoires occupés. Ce qui donne 52% de Juifs et
48% d’Arabes sur le territoire de l’ancienne Palestine mandataire. Le
pourcentage de Juifs est probablement surestimé et celui des Arabes,
sous-estimé. Apparemment, les statistiques israéliennes prennent en
compte tous les Juifs de nationalité israélienne, y compris de double
nationalité.
Or, un grand nombre d’entre eux - sans doute des centaines de milliers -
ne résident pas en Israël. D’autre part, étant donné que le recensement
de l’UNRWA date de 2007, la croissance des 3 dernières années - environ
3% par an - de la population palestinienne des territoires occupés,
n’est pas prise en compte.
35) En 1947, les membres de la Communauté juive étaient
propriétaires d’environ 7% du territoire de la Palestine mandataire.
Entre 1947 et 2009, les autorités israéliennes ont confisqué 82% de ce
territoire. Ainsi, sur 89% du territoire de la Palestine mandataire,
seuls des Juifs peuvent devenir propriétaires. Badil, Survey ..., p.3.
36) Badil, Survey ..., p.56.
Jacques Bude
Jacques Bude est Professeur émérite de
psychologie sociale de l’Université libre de Bruxelles. Mère et père
morts en déportation. "Enfant caché" sauvé par des gens merveilleux du
pays de Liège.