La police israélienne a été placée en état d'alerte dimanche pour faire face à d'éventuelles violences dans les localités arabes du pays après la mort d'un jeune Arabe israélien tué par des policiers, a indiqué une porte-parole.
"Le niveau d'alerte de la police a été élevé au niveau 3 (4 étant le niveau maximum) dans les localités arabes du pays, où des renforts de centaines d'hommes ont été déployés", a précisé la porte-parole Luba Samri.
Kheir Hamdane, 22 ans, a été abattu par des policiers samedi à l'aube à Kfar Kana (nord) lors d'une arrestation, déclenchant une journée de colère émaillée de heurts avec la police.
Un appel à la grève générale des commerces et des écoles dimanche a été lancé par des représentants de la communauté arabe israélienne pour dénoncer ce "meurtre" alors qu'une enquête a été ouverte au ministère de la Justice.
Les villes arabes israéliennes se sont jusqu'à présent tenues à l'écart des violences qui se sont multipliées surtout à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte occupée et annexée par Israël, mais, face au risque de propagation aux localités arabes d'Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de "révoquer la citoyenneté de ceux qui appellent à la destruction de l'État d'Israël".
Selon la version des forces de l'ordre, Kheir Hamdane s'est interposé lors de l'arrestation dans la nuit de vendredi à samedi de l'un de ses proches pour une affaire de droit commun, menaçant les officiers avec un couteau. La police a ouvert le feu et il est décédé lors de son transfert à l'hôpital.
Sa famille affirme toutefois qu'il a été "abattu de sang froid" par les policiers alors qu'il était en train de fuir, selon des médias israéliens.
Une vidéo tournée par un témoin et relayée par la police montre le jeune homme tenter d'agresser au couteau des membres d'une unité spéciale de la police à bord de leur véhicule, puis prendre la fuite. C'est à ce moment qu'un officier de police lui tire dans le dos, à plusieurs reprises.
Les Arabes israéliens sont les descendants des 160 000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948. Ils sont plus de 1,4 million, soit 20% de la population israélienne et font face à des discriminations, en particulier en matière d'emploi et de logement.