Par David Cronin
Des organisations qui collectent des fonds au profit de l'armée israélienne et des colonies de peuplement illégales en Cisjordanie profitent de l'exemption fiscale en Europe, révèle une enquête IPS. La Fondation Sar-El est un de plusieurs groupes travaillant aux Pays-Bas qui se consacre au soutien des Forces de défense israéliennes (Forces d’occupation israéliennes, FOI, ndt). Elle organise des visites régulières en Israël, où des bénévoles néerlandais passent trois semaines de formation avec les FOI.
Max Arpels Lezer, président de la fondation basée à Amsterdam, dit qu'il essaie d'encourager les bénévoles à travailler dans des hôpitaux israéliens, mais si « cela n'est pas possible, ils peuvent effectuer des travaux civils dans les bases militaires. »
Il a précédemment déclaré qu’alors que les bénévoles ne deviennent pas des soldats, « ils aident dans la lutte contre les Palestiniens. » Mais il n'a pas voulu faire de commentaires lorsqu'on lui a demandé pourquoi il souhaitait aider l'armée israélienne, étant donné le fait qu'une enquête des Nations Unies dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone a conclu que ses troupes ont commis des crimes de guerre au cours des trois semaines d’offensive contre la Bande de Gaza en 2008-2009.
« Je ne veux pas répondre à cette question, » dit-il. « Nous ne parlons pas politique. Notre organisation est une organisation non politique. »
Selon la loi néerlandaise, de fondations telles que Sar-El sont exonérées d'impôt, et les individus qui leur donnent de l'argent peuvent déduire ces dons de leur impôt sur le revenu.
Un groupe similaire, Collectieve Israël action (CIA) (Action collective Israël), recueille environ huit millions d'euros (11 millions de dollars) par an, selon son site internet. Parmi les projets qu'il aide, on trouve la formation des soldats israéliens, en particulier sur les applications des technologies de pointe. Le conseil d’administration de CIA comprend Doron Livnat, directeur de Riwal, fournisseur des grues utilisées pour la construction du mur massif qu'Israël construit en Cisjordanie. Un mur jugé illégal par avis consultatif de la Cour internationale de Justice à La Haye émis en 2004.
La Fondation Nachamoe, quant à elle, recueille des fonds pour l'entretien de familles israéliennes. La fondation a reconnu que certaines de ces familles vivent dans des colonies israéliennes entre Jérusalem et Bethlehem. Ces colonies violent le droit international, la Quatrième Convention de Genève de 1949 interdit à une puissance occupante de transférer une partie de sa propre population civile dans le pays qu'elle occupe.
Certains groupes aux Pays-Bas ont classé le soutien à l'armée israélienne comme « aide humanitaire ». Visie voor Israël (Vision pour Israël) encourage ses sympathisants à faire des dons qui seront utilisés pour acheter des cadeaux tels que des sacs à dos pour les soldats israéliens. Un bulletin d'information de l'organisation dit que la quantité de cadeaux offerts a considérablement augmenté depuis deux ans et l'offensive de l'armée israélienne contre la bande de Gaza.
Shuva est l'une des organisations chrétiennes sionistes qui travaillent dans les Pays-Bas et qui voit la fondation d'Israël et l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza comme l'accomplissement d'une prophétie biblique. Selon l'un de ses bulletins d'information 2009, elle a financé une école à Nofei Nechemia, une extension (souvent appelée « avant-poste illégal » par les journaux israéliens) de la colonie israélienne d'Ariel en Cisjordanie. Shuva a déclaré aussi qu'elle aide des centaines de colons à s'établir dans quatre communautés israéliennes en Cisjordanie chaque année.
Un porte-parole du « Dutch inland revenue service » (service des impôts néerlandais) a déclaré que les règlementations fiscales du pays ne contiennent pas de clauses relatives à des violations du droit international. Il a dit que la législation néerlandaise permet aux organisations à but non lucratif de demander des exemptions d'impôt en fonction de leurs objectifs déclarés. « À un moment donné, les autorités fiscales néerlandaises peuvent décider de révoquer ce statut privilégié » après avoir examiné les activités de ceux qui en bénéficient, a-t-il ajouté. Mais le porte-parole a dit qu'il était incapable de parler du statut dont jouit une organisation particulière.
Ghada Zeidan, de United Civilians for Peace, un groupe de solidarité avec les Palestiniens aux Pays-Bas, a déclaré qu'il est « très difficile » de convaincre les autorités qu'elles doivent prendre des mesures contre la collecte de fonds par les organisations pro-israéliennes. « Le problème, c'est qu'il y a une sorte de culture de l'acceptation de cet état de fait, » a-t-elle ajouté.
Au début de cette année, une campagne a été lancée en Grande-Bretagne pour que le statut d'organisme de bienfaisance soit retiré au Fonds national juif (FNJ). Bien qu’il se présente comme un organisme à tendance écologique qui plante des arbres en Israël, il soutient activement la violence contre les Palestiniens depuis des décennies. L'une de ses figures de proue, Yosef Weitz, a explicitement préconisé en 1940 - huit ans avant la fondation de l'Etat d'Israël - que les Palestiniens devaient être chassés de la Palestine. Plus récemment, le FNJ a concentré l'essentiel de son énergie à l’installation de Juifs dans le Néguev, un processus qui a impliqué le déracinement des Bédouins autochtones, souvent par la destruction de leurs maisons.
Les derniers comptes rendus publics par le FNJ à Londres disent que son revenu total pour 2008 s'élève à 7,7 millions de livres (12,2 millions de dollars). Une autre priorité du FNJ a été d'aider la Fondation Benji Hillman, créée en mémoire à un soldat tué quand Israël a attaqué le Liban en 2006, elle propose l’hébergement des jeunes qui arrive de l'étranger pour rejoindre l'armée israélienne.
Un porte-parole de l'administration fiscale britannique a déclaré qu'il ne pouvait pas dire si des enquêtes ont été entreprises sur les activités du FNJ.
Le Mouvement de Solidarité Internationale (ISM) - l'un des organismes de surveillance des activités du FNJ - est à la recherche de preuves pour déterminer si des collectes de fonds pour des armées étrangères peuvent être considérées comme des organismes de bienfaisance en vertu du droit britannique. Matthew Richardson, un militant ISM, a noté que le FNJ a de puissants alliés - David Cameron, le Premier ministre britannique - a accepté d'être l'un de ses patrons ; ses prédécesseurs Gordon Brown et Tony Blair ont fait de même. Richardson a ajouté : « Le FNJ est très ancré dans le lobby pro-Israël et dans l'élite politique dans son ensemble. »
Il a précédemment déclaré qu’alors que les bénévoles ne deviennent pas des soldats, « ils aident dans la lutte contre les Palestiniens. » Mais il n'a pas voulu faire de commentaires lorsqu'on lui a demandé pourquoi il souhaitait aider l'armée israélienne, étant donné le fait qu'une enquête des Nations Unies dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone a conclu que ses troupes ont commis des crimes de guerre au cours des trois semaines d’offensive contre la Bande de Gaza en 2008-2009.
« Je ne veux pas répondre à cette question, » dit-il. « Nous ne parlons pas politique. Notre organisation est une organisation non politique. »
Selon la loi néerlandaise, de fondations telles que Sar-El sont exonérées d'impôt, et les individus qui leur donnent de l'argent peuvent déduire ces dons de leur impôt sur le revenu.
Un groupe similaire, Collectieve Israël action (CIA) (Action collective Israël), recueille environ huit millions d'euros (11 millions de dollars) par an, selon son site internet. Parmi les projets qu'il aide, on trouve la formation des soldats israéliens, en particulier sur les applications des technologies de pointe. Le conseil d’administration de CIA comprend Doron Livnat, directeur de Riwal, fournisseur des grues utilisées pour la construction du mur massif qu'Israël construit en Cisjordanie. Un mur jugé illégal par avis consultatif de la Cour internationale de Justice à La Haye émis en 2004.
La Fondation Nachamoe, quant à elle, recueille des fonds pour l'entretien de familles israéliennes. La fondation a reconnu que certaines de ces familles vivent dans des colonies israéliennes entre Jérusalem et Bethlehem. Ces colonies violent le droit international, la Quatrième Convention de Genève de 1949 interdit à une puissance occupante de transférer une partie de sa propre population civile dans le pays qu'elle occupe.
Certains groupes aux Pays-Bas ont classé le soutien à l'armée israélienne comme « aide humanitaire ». Visie voor Israël (Vision pour Israël) encourage ses sympathisants à faire des dons qui seront utilisés pour acheter des cadeaux tels que des sacs à dos pour les soldats israéliens. Un bulletin d'information de l'organisation dit que la quantité de cadeaux offerts a considérablement augmenté depuis deux ans et l'offensive de l'armée israélienne contre la bande de Gaza.
Shuva est l'une des organisations chrétiennes sionistes qui travaillent dans les Pays-Bas et qui voit la fondation d'Israël et l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza comme l'accomplissement d'une prophétie biblique. Selon l'un de ses bulletins d'information 2009, elle a financé une école à Nofei Nechemia, une extension (souvent appelée « avant-poste illégal » par les journaux israéliens) de la colonie israélienne d'Ariel en Cisjordanie. Shuva a déclaré aussi qu'elle aide des centaines de colons à s'établir dans quatre communautés israéliennes en Cisjordanie chaque année.
Un porte-parole du « Dutch inland revenue service » (service des impôts néerlandais) a déclaré que les règlementations fiscales du pays ne contiennent pas de clauses relatives à des violations du droit international. Il a dit que la législation néerlandaise permet aux organisations à but non lucratif de demander des exemptions d'impôt en fonction de leurs objectifs déclarés. « À un moment donné, les autorités fiscales néerlandaises peuvent décider de révoquer ce statut privilégié » après avoir examiné les activités de ceux qui en bénéficient, a-t-il ajouté. Mais le porte-parole a dit qu'il était incapable de parler du statut dont jouit une organisation particulière.
Ghada Zeidan, de United Civilians for Peace, un groupe de solidarité avec les Palestiniens aux Pays-Bas, a déclaré qu'il est « très difficile » de convaincre les autorités qu'elles doivent prendre des mesures contre la collecte de fonds par les organisations pro-israéliennes. « Le problème, c'est qu'il y a une sorte de culture de l'acceptation de cet état de fait, » a-t-elle ajouté.
Au début de cette année, une campagne a été lancée en Grande-Bretagne pour que le statut d'organisme de bienfaisance soit retiré au Fonds national juif (FNJ). Bien qu’il se présente comme un organisme à tendance écologique qui plante des arbres en Israël, il soutient activement la violence contre les Palestiniens depuis des décennies. L'une de ses figures de proue, Yosef Weitz, a explicitement préconisé en 1940 - huit ans avant la fondation de l'Etat d'Israël - que les Palestiniens devaient être chassés de la Palestine. Plus récemment, le FNJ a concentré l'essentiel de son énergie à l’installation de Juifs dans le Néguev, un processus qui a impliqué le déracinement des Bédouins autochtones, souvent par la destruction de leurs maisons.
Les derniers comptes rendus publics par le FNJ à Londres disent que son revenu total pour 2008 s'élève à 7,7 millions de livres (12,2 millions de dollars). Une autre priorité du FNJ a été d'aider la Fondation Benji Hillman, créée en mémoire à un soldat tué quand Israël a attaqué le Liban en 2006, elle propose l’hébergement des jeunes qui arrive de l'étranger pour rejoindre l'armée israélienne.
Un porte-parole de l'administration fiscale britannique a déclaré qu'il ne pouvait pas dire si des enquêtes ont été entreprises sur les activités du FNJ.
Le Mouvement de Solidarité Internationale (ISM) - l'un des organismes de surveillance des activités du FNJ - est à la recherche de preuves pour déterminer si des collectes de fonds pour des armées étrangères peuvent être considérées comme des organismes de bienfaisance en vertu du droit britannique. Matthew Richardson, un militant ISM, a noté que le FNJ a de puissants alliés - David Cameron, le Premier ministre britannique - a accepté d'être l'un de ses patrons ; ses prédécesseurs Gordon Brown et Tony Blair ont fait de même. Richardson a ajouté : « Le FNJ est très ancré dans le lobby pro-Israël et dans l'élite politique dans son ensemble. »
Traduction : MR pour ISM