Ce plan a été traduit de façon pratique par une campagne intensive de judaïsation sans précédent contre Jérusalem. Elle a visé tout ce qui existe dans la ville partant des lieux saints, des habitants, des terres jusqu’à son identité culturelle et son style architectural. Dans le cadre de cette campagne, il est prévu que la ville connaisse un changement radical au niveau de la nouvelle identité de la mosquée d’Al-Aqsa et de l’achèvement du projet de la ville juive sainte en commençant par la construction encore plus de symboles et monuments religieux juifs dans l’ancienne ville tout en continuant à s’accaparer de plus en plus d’antiquités chrétiennes, en particulier orthodoxes.
En outre, Israël poursuit les travaux de creusement souterrain sous l’Esplanade des mosquées, ce qui peut causer l’effondrement de la mosquée d’Al-Aqsa ainsi que de la Cathédrale de la Résurrection. En contrepartie, l’administration des waqfs islamiques à Jérusalem a dévoilé l’existence d’immenses fissures sur le lieu de culte maronite à l’intérieur de la mosquée d’Al-Aqsa et ses alentours. De surcroît, des groupes juifs extrémistes attaquent la mosquée de façon régulière.
Les rapports mensuels élaborés par l’Administration des affaires de la Palestine auprès de la Ligue arabe enregistrent également de façon continue les nombreuses violations commises par les autorités israéliennes dans le cadre du projet de 2020 visant à élargir la superficie de Jérusalem jusqu’à 100 km2 au détriment de la Cisjordanie, alors qu’officiellement la superficie de Jérusalem est de 7 km2 seulement. Le plan israélien vise également l’implantation d’un million d’Israéliens dans le grand Jérusalem.
Ce qui se passe à Jérusalem depuis le 7 juin 1967 n’a été fait dans aucune autre capitale au monde, et ce dans l’objectif de changer son identité et de faire croire au monde entier que les monuments juifs existent encore dans la ville. La vérité est que les autorités israéliennes n’ont pas trouvé une seule pierre en relation avec l’époque de l’histoire juive.
En tant que nation arabe, nous sommes face à une situation dangereuse qui nécessite une responsabilité commune qui dépasse le fait de tenir des sommets arabes ordinaires ou extraordinaires. Il est plutôt question d’une action commune de la part des gouvernements arabes et des forces de la nation en répartissant sérieusement les rôles chacun selon sa compétence, en partant des hommes de la loi, des diplomates, des politiciens, des historiens, des architectes, des hommes de médias ... Malheureusement, nous remarquons que les rôles des unions et des syndicats arabes ont connu une régression remarquable depuis qu’ils ont été fondés pendant les années 1940 du siècle dernier, bien que ces unions et syndicats puissent jouer un rôle important face au danger de l’occupation israélienne quant à la sécurité nationale arabe. L’attaque des forces israéliennes contre la flottille de la Liberté prouve le degré du danger.
L’appel turc à avoir un arbitrage international à propos des violations israéliennes violentes contre la flottille turque doit nous encourager à prendre l’initiative d’une mobilisation des forces de l’Union des juristes arabes et de l’Union des avocats arabes afin de formuler un document de défense de l’arabité de Jérusalem. Un acte pareil avait été accompli par nos aïeux arabes il y a des dizaines d’années pour défendre le mur du Bouraq en 1930. Le comité international avait alors approuvé le document de défense arabe sans reconnaître le document enregistrant les prétentions juives à cette époque. Il est également important de rappeler que l’Egypte a récupéré la ville de Taba par arbitrage international et aujourd’hui, l’arabisme de Jérusalem a besoin d’un document de défense face aux agressions israéliennes continues visant à judaïser la ville.
Le rôle de l’Union des historiens arabes est d’une importance cruciale afin de collecter et de classer les documents prouvant la propriété arabe et palestinienne des terres, des bâtiments et des monuments de Jérusalem. Dans ce contexte, un livre intitulé Les Waqfs islamiques dans le Jérusalem sacré vient d’être publié par le Centre de recherche de l’histoire, des arts et de la culture islamiques (ARSICA) à Istanbul. Il dévoile l’existence de documents et de registres qui n’avaient jamais été publiés auparavant concernant les waqfs islamiques à Jérusalem, ce qui prouve que cette ville est une priorité des Arabes.
Ahmad Y. Al-Qareï