Deux sujets : le blocus de Gaza et le nucléaire, apparemment distincts mais où Israël a été dénoncé par l’Organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International. Les deux dossiers sont en rapport cependant puisqu’il s’agit de ces abus et violations dont se rend Israël coupable et aussi du chantage politique qu’il exerce. Au sujet de Gaza, Amnesty International a relevé que l’assouplissement du blocus de la bande de Gaza annoncé par Israël n’était pas suffisant et réclamé qu’il soit « immédiatement levé ». Cette annonce montre clairement qu’Israël n’a pas l’intention de mettre fin à la punition collective de la population civile de Gaza, mais simplement de l’adoucir. « Ce n’est pas suffisant », a déclaré Malcolm Smart, responsable de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty, dont le siège est à Londres. « Toute mesure qui aidera à réduire la terrible crise humanitaire à Gaza est bienvenue, mais Israël doit maintenant respecter ses obligations en tant que puissance occupante selon la loi internationale et lever immédiatement le blocus », a-t-il ajouté. « Interdire la grande majorité des exportations, des matières premières et les mouvements de personnes a anéanti l’économie de Gaza et poussé sa population vers le chômage, la pauvreté et la dépendance à l’aide humanitaire pour sa survie. Ces problèmes ne seront pas résolus si le blocus est maintenu », a-t-il ajouté. La condamnation d’Amnesty International est importante dans la mesure où, comme d’autres jugements d’associations et d’organisations humanitaire, elle refuse toute complaisance à l’égard d’Israël, contrairement aux pays occidentaux, les Etats-Unis par exemple, dont les réactions sont mi-figue, mi-raisin. Ainsi, Washington insiste à souligner que le pseudo-allégement du blocus de la bande de Gaza annoncé par Israël constitue « un pas dans la bonne direction ». C’est ce qu’a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.
« Nous accueillons favorablement les principes qui ont été annoncés par le gouvernement israélien. C’est un pas dans la bonne direction », a déclaré M. Gibbs lors d’un point de presse. « Nous allons continuer à travailler dans les jours à venir avec nos amis israéliens pour continuer à améliorer la situation humanitaire à Gaza, dont le président (Barack Obama) a dit qu’elle était intenable », a conclu M. Gibbs.
Mais de quoi s’agit-il dans le dossier nucléaire ? Amnesty International a accusé, vendredi, Israël de soumettre l’ex-technicien atomiste israélien Mordehaï Vanunu à un traitement « inhumain » en le renvoyant en prison.
Vanunu, qui a purgé 18 ans de prison pour des révélations sur le programme nucléaire de son pays, a entamé le 23 mai une peine de trois mois de prison. « Mordehaï Vanunu ne devrait pas être en prison du tout, encore moins être maintenu à l’isolement dans une unité pour criminels violents », a déploré toujours Malcolm Smart, responsable de la section Moyen-Orient de l’organisation de défense des droits de l’homme, dont le siège est à Londres.
Vanunu, 55 ans, a passé 18 ans en prison, condamné pour « espionnage » après avoir communiqué des secrets nucléaires de l’Etat hébreu à l’hebdomadaire londonien The Sunday Times qui les avait publiés.
Ex-technicien de la centrale nucléaire de Dimona (sud d’Israël), il a été libéré en avril 2004 et, depuis lors, persécuté et pourchassé. Israël est le seul Etat du Moyen-Orient à posséder des armes nucléaires sans vouloir le reconnaître. Il n’a pas adhéré au traité de non-prolifération nucléaire et refuse de l’être et veut à tout prix faire croire que le vrai danger vient de l’Iran. L’affaire Vanunu vient donc rappeler cet abus israélien où il est question de toutes sortes de violations politiques et humanitaires.source