La Jordanie a affirmé mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU qu'elle était prête à prendre des mesures pour stopper les attaques israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est.
"La Jordanie considère que les actes graves et scandaleux commis par Israël sont une escalade sans précédent", a martelé l'ambassadrice jordanienne à l'ONU Dina Kawar dans une lettre au président du Conseil.
Soulignant que la Jordanie avait rappelé un peu plus tôt mercredi son ambassadeur à Tel-Aviv, la diplomate a ajouté que "cela était sans préjudice de toute mesure légale supplémentaire que la Jordanie pourrait prendre pour stopper les attaques israéliennes contre (la mosquée) Haram Al-Sharif (Al-Aqsa)".
Dina Kawar souligne dans sa lettre que les forces spéciales israéliennes ont attaqué l'enceinte de la mosquée, tirant du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc dans ce qu'elle décrit comme "un usage de la force absolument illégal contre l'un des sites les plus saints sur Terre pour les musulmans".
De son côté, le représentant palestinien à l'ONU Riyad Mansour a estimé que les 15 membres du Conseil devaient "adopter une position qui appelle le gouvernement israélien à cesser toutes ses activités et politiques de provocation et d'incitation" à la violence.
Cette requête intervient alors que Jérusalem a connu mercredi une de ses pires flambées de violence récentes, avec des affrontements entre la police israélienne et des Palestiniens à la mosquée Al-Aqsa ainsi qu'une nouvelle attaque à la voiture bélier par un conducteur palestinien qui a fait un mort et des heurts sur le site très sensible de l'esplanade des Mosquées.
Dix heures plus tard, un autre chauffeur palestinien a foncé sur un groupe de soldats israéliens au sud de Bethléem, en Cisjordanie occupée, faisant trois blessés dont un dans un état critique. En soirée, les affrontements se poursuivaient par intermittence entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem-Est, partie arabe de la ville occupée et annexée par Israël en proie à des violences depuis plusieurs semaines.
Jérusalem va au-devant d'une nouvelle journée à risques jeudi, les ultras juifs ayant appelé à manifester de nouveau en direction de l'esplanade en fin d'après-midi.
Riyad Mansour a expliqué que les derniers affrontements à la mosquée Al-Aqsa étaient le fait "d'extrémistes" qui sont entrés dans la mosquée, certains sans ôter leurs chaussures, ce qui, a-t-il rappelé, "est une provocation extrême".
"Ils essaient de faire sombrer la région dans des affrontements religieux", a-t-il indiqué devant des journalistes après une rencontre avec l'ambassadeur australien Gary Quinlan, dont le pays préside le Conseil de sécurité ce mois-ci.
Gary Quinlan a précisé qu'il n'y avait aucune demande pour une réunion d'urgence du Conseil de sécurité mais que des discussions étaient en cours sur la flambée des tensions à Jérusalem-Est.
L'ambassadeur israélien à l'ONU Ron Prosor a pour sa part envoyé une lettre au Conseil accusant les Palestiniens d'incitation à la violence et notant qu'il n'y avait eu aucune condamnation de la part des Nations unies des attaques palestiniennes contre les Israéliens.
Al-Aqsa a été le théâtre de fréquents affrontements ces derniers mois, largement dus aux craintes palestiniennes qu'Israël n'autorise la prière juive dans l'enceinte de la mosquée.